J'ai rencontré quelques-uns de ces spécimens dans ma promo malgré le fait que nous soyons peu (à peine 40).
En première année, il devait y avoir pas mal de "ceux qui ne savent pas ce qu'ils foutent là", sachant qu'on était à peu près 130 pour se retrouver 40 l'année suivante.
Dans ma classe, j'ai plusieurs camarades qui ont plus de 25 ans (je suis en troisième année) mais j'ignore si ce sont des gens "qui se sont découverts une âme de bosseurs", où si c'est qu'ils multiplient simplement les diplômes.
J'en vois aussi trois ou quatre qui arrivent très souvent, pour ne pas dire toujours, en retard. Et ça me dépasse la nonchalance avec laquelle ils rentrent en cours, l'air de rien.
Quand j'ai le malheur d'arriver 5 minutes en retard, sachant que nous ne sommes pas en amphi, mais dans de petites salles, je suis toujours très gênée. Surtout que les profs ne se gênent pas pour te faire remarquer que ton arrivée perturbe leur cour et les fait chier.
D'ailleurs ces élèves-là, dans ma classe, sont souvent à mettre dans le même panier que "ceux qui font trop la fête".
Les militants, j'en croise pas mal dans le hall de ma fac, bien qu'aucun ne soit dans ma classe. Les seuls endroits où je croise ces gars, c'est soit dans le hall, à distribuer des tracts, soit dans la cafet, à préparer des tracts, soit dans la salle de réunion réservée au syndicats étudiants (surement pour rédiger des tracts), où dans les AG pour développer les différents points abordés dans leurs tracts.
Je ne doute pas de leurs convictions et de leurs pertinences, mais d'un pur point de vue visuel, comprendre leur look, ce sont de vrais clichés. Ces espèces de baba, cheveux longs, avec une ou deux dreads, pantalons larges style sarouel, sac en patchwork multicolore acheté dans le magasin d'encens et de narguilé, démarches nonchalantes et j'en passe, leur sens de l'auto-caricature surement ignoré, m'empêche un peu d'écouter leurs idées. Comme si il fallait se donner un style pour légitimer son envie de revendication. Avec mon petit t-shirt, mon jean et mes converses, j'ai le droit de manifester ou bien ? ..
Sinon, le plus bel exemple pour illustrer un des points de cet article, ce sont les "plus jeunes" de ma filière. Les premières et deuxièmes années. Étonnement, dans ma classe et dans les années précédentes, on n'a pas trop connu ça. Je suis en arts du spectacle, et ça me dépasse de voir certains élèves se comporter comme des pseudo-artistes. Franchement, quand LE professeur Bobby dit "Il trimballe sous le bras un siège en toile noire avec son nom floqué dessus depuis qu?il est rentré dans la filière cinéma & réalisation", ce n'est presque pas de l'exagération. Et c'est ça qui me fait rire. On fait une filière artistique, alors on doit avoir l'allure d'artistes, un peu débraillé ou au look super étudié. Je ne dis pas que tous ne sont pas sincères dans leur démarche, mais pour beaucoup, je n'y crois pas une seconde. Tout ça parait tellement calculé, pour faire bien, pour se créer une sensibilité artistique apparente qui pourrait plaire aux profs ou à je ne sais qui. Je croise parfois ces spécimens dans les couloirs, et j'ai envie de leur dire de redescendre sur terre. Alors après tout, ils font ce qu'ils veulent, ça ne me fait pas de tort, mais quand c'est associer un air condescendant, genre "attends, le cinéma ? Moi je connais, ok ?!" "Ah oui pardon, c'est vrai que tu portes un chapeau, donc c'est vrai que par conséquent, tu t'y connais mieux que moi, pardon, j'avais oublié ça".