Je crois qu'il y a une argumentation pro-IVG qu'il faudrait revoir parce que j'entends de plus en plus de gens pourtant très libéraux en terme de droits des femmes "comprendre que ça fasse débat".
J'ai une copine récemment qui a passé vachement de temps avec un groupe de cathos très pratiquants et quand j'ai discuté d'IVG l'autre jour, elle m'a sorti un discours vachement plus prudent qu'avant "oui mais c'est vrai que c'est une décision lourde et si ton copain ne veut pas que tu le fasses, c'est normal que tu n'avortes pas, c'est aussi son enfant".
En fait, le truc c'est que beaucoup de gens sont touchés par l'idée "dire que le foetus n'est pas vivant c'est un choix philosophique mais on peut aussi considérer que c'est un enfant, il n'y a pas de vraie réponse". Et beaucoup se disent qu'effectivement, c'est sûr que les femmes ont des droits par rapport à leur corps mais... est-ce que c'est une raison pour mettre fin à une vie?
Il y a une sorte d'ignorance de la réalité du foetus qui pousse à accepter cette confusion foetus/enfant :
- Il ne peut pas vivre hors du corps de la mère avant 5 mois (si je ne me trompe pas), même pas en couveuse. Or un véritable être humain n'a pas besoin de fusionner et d'utiliser les ressources biologiques d'un autre humain pour survivre. C'est donc une forme de "corps parasite".
- Une grosse partie des foetus (15 à 25% si je ne me trompe pas) ne sont de toutes façons pas en mesure de se transformer en enfant et ils aboutiront à une fausse couche avant 3 mois. Cela signifie qu'ils n'ont jamais été des enfants et n'étaient pas destinés à l'être.
- Et puis bien sûr avant un certain temps, l'argument qu'on entend le plus souvent, aucun organe n'est formé.
Quand on connait ces trois informations (que beaucoup de gens ignorent), on se rend compte que ce n'est pas un débat autour d'un enfant et que parler de foetus n'est pas un choix idéologique.
Je pense que ce serait pas mal que les campagnes sur l'avortement rappellent ces notions de base. Cela éviterait que des tas de personnes à 100% pour le droit des femmes ne sachent pas trop comment contrer les revendications anti-choix... voire même y réfléchissent à leur compte.