klifer;4583515 a dit :
klifer;4583515 a dit :
euki;4582047 a dit :
klifer;4579165 a dit :
azeban;4572520 a dit :
Merci pour cet article
J'avais déjà lu un certain nombre de ces amendements, ça m'avait bien foutu la gerbe.
Dans les arguments à la con que j'ai pu entendre récemment, il y a eu une femme disant
"moi j'ai avorté parce que je suis tombée enceinte à un moment où il m'était complètement impossible d'assumer une naissance, j'ai souffert de cet avortement, j'étais dans une situation de détresse, alors il faut pas supprimer cette mention dans la loi".
Ben oui. Évidemment. Parce que bon, si on enlève la situation de détresse, ça va interdire aux femmes d'être en situation de détresse et de souffrir, hein, logique.
Le problème de la "situation de détresse", c'est ce qui peut être mis derrière.
Il fait un peu culpabiliser les femmes qui souhaitent avorter en leur disant "êtes-vous réellement en situation de détresse ou êtes-vous juste une égoïste qui ne veut pas avoir d'enfant ?" (je caricature, mais c'est comme ça que je le vois en gros).
Personnellement, si demain je devais avorter, ce serait parce que je ne souhaites pas d'enfant.
Je peux l'assumer matériellement : j'ai un boulot, une famille compréhensive et présente. Les mecs avec qui je couche sont relativement responsables de leurs actes et je pense qu'ils assumeraient également.
Je peux l'assumer psychologiquement : j'aime les enfants, je suis à l'aise avec eux.
Mais, je ne souhaite pas d'enfant.
Donc, si je devais avorter demain, en toute objectivité, je pense que je ne serai pas en "situation de détresse".
Et pourtant j'estime avoir le droit d'avorter !
klifer;4579165 a dit :
kyoka;4578947 a dit :
Il y a de quoi rire (jaune) quand on voit certains de ces députés sortir des énormités bien plus grosses qu'eux.
Par contre je ne suis pas tout à fait d'accord avec le fait que, sous prétexte qu'un homme n'aura jamais à avorter, il n'a pas vraiment son mot à dire sur le sujet.
Dans l'article, il me semble qu'il y a eu des femmes qui ont pris parti contre l'IVG, Marion Maréchal-Le Pen en tête et je trouve ça encore plus choquant, parce ces femmes devraient se sentir concernées et comprendre un minimum les raisons du recours à l'IVG !
Et pour les hommes, les exclure du débat (j'ai lu le message d'une madz qui disait "pas d'utérus, pas d'avis"), c'est pas bon du tout à mon avis comme logique. Parce que dans tout ça, on a tendance à oublier que si une femme est enceinte, c'est bien parce qu'à un moment donné, il y a eu un homme pour "l'engrosser" (quel que soit le cas de figure de l'acte sexuel). Alors quid des hommes ? Pourquoi la décision, qui revient à la femme seule, est à double tranchant et déresponsabilise l'homme au final ? Attention, je ne dis pas que l'homme a son mot à dire sur la décision de garder ou non l'enfant, ce que je veux dire c'est que lui n'est JAMAIS blâmé alors que la femme en prend juste plein la gueule : elle est irresponsable, meurtrière et j'en passe... par les gens anti-choix.
Je pense que, comme dans n'importe quel combat de femmes, il faut des hommes pour les soutenir, qui montrent qu'ils sont de leur côté, parce qu'elles sont dans leur bon droit en réclamant que l'IVG reste un choix et un droit définitivement acquis. Je dis ça parce que mon copain, qui n'a pas d'utérus mais qui a un avis, est ulcéré de voir qu'on veuille m'empêcher de recourir à ce droit, sous des prétextes religieux, moraux ou politiques qui ne me concernent pas. Et pourtant, nous ne sommes pas les plus mal lotis du monde. Nous avons tous les deux des jobs stables, nous sommes en couple depuis de nombreuses années, bref si je venais à être enceinte, ce ne serait peut-être pas un problème. Il n'empêche que je désire, comme beaucoup de femmes et pour toutes les femmes, que l'IVG reste un droit auquel il est possible de recourir, et ce quelle que soit la raison qui pousse à avorter. Que ce soit remis en question par une partie de la population et par certains politiques me hérissent énormément.
Je suis d'accord sur le fait que les hommes ont le droit de débattre sur l'IVG, bien qu'ils n'aient pas d'utérus.
Par contre, concernant l'acte d'avorter, si le géniteur peut bien entendu donner son avis, je reste convaincu que c'est à la femme de décider ou non si elle souhaite avorter. Que l'homme n'a pas à intervenir là-dedans. Il s'agit du corps de la femme.
klifer;4579165 a dit :
Qui de l'oeuf ou de la poule...
Si les paroles archaïques et décomplexées font vendre, et sont donc plus présentes dans les médias, il me semble important de parler justement, pour dire que ces paroles ne sont pas la voix majoritaire de la population
(enfin, j'espère)
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[...]
J'arrive pas a quoter par bout ni a mettre spoiler, si tu veux que j'édite tu me dis.
Alors pour la situation de détresse au final c'est sémantique, moi je suis d'accord avec toi évidemment mais du moment ou tu te retrouves enceinte alors que tu n'en as pas envie / ne peut pas/ whatever tu es un peu en détresse quand même.
Après ca dépend ce qu'on met comme terme derrière détresse mais pour moi détresse c'est se retrouver dans une situation très compliqué, lourde et pas désirée (et bon ben être enceinte physiquement c'est costaud quand même! Et l'IVG tu n'es pas bien même physiquement, ca fait un peu (tres) mal, tes hormones font n'imp, donc c'est lourd une grossesse non désirée) .
Après je comprend le sentiment de culpabilisation potentiel mais je trouve ca un peu tiré par les cheveux en fait.
En fait j'arrive pas trop a savoir ce que je pense du "je suis une femme, il m'appartient de faire ce que je veux du fruit de mes amours".
Oui je suis une femme et c'est mon corps donc je fais ce que je veux. Et je suis d'accord que si je ne veux pas de cet enfant je pratique l'IVG, mais et la parole du géniteur? Et dans le cas contraire le "pere" n'en veut absolument pas et moi je veux absolument le garder et j'avorte pas et mon mome se retrouve non désiré? Au final ca ne reviendrait pas a la meme chose si mon mec veut imperativement le garder et moi pas mais je le fais quand meme?
Moi je suis vraiment dans l'implication a 100% du mec si c'est possible, qu'on lui restitue la parole, qu'on lui demande son avis et demande son soutien, bref qu'il soit aussi impliqué, que dans la mesure du possible cette épreuve doive se traverser a deux avec la possibilité pour chacun de s'exprimer et de trouver des compromis, parceque l'IVG c'est aussi très très compliqué à gérer pour les hommes. Enfin moi j'ai l'impression que les sequelles des IVG et les remises en question que ca implique (parceque OUI y a de la remise en question) sont partagees dans beaucoup de cas.
Le mec qui dit a une meuf qu'il a mise enceinte "démerde toi avec ça" est un gros connard de merde et j'espere une exception pourrie donc je ne parle pas d'eux. Des mecs comme ca je n'en connais pas.
Sinon pour le fait de parler pour dénoncer, qui de l'oeuf ou la poule c'est vrai. Mais je trouve qu'on en parle beaucoup trop pour le peu qu'ils représentent, ca leur donne du pouvoir, l'impression d'etre ecoutée. Or normal c'est la liberté d'expression mais a un moment faudrait pas trop leur donner la confiance non plus...
Pour citer par bout, il faut jouer avec le copié-collé
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Pour la situation de détresse, ça dépend, comme tu le dis, de ce qu'on entend par là.
Et c'est le fait qu'il y ait cette nuance qui pose problème selon moi.
Imaginons une femme dans ma situation (stable financièrement et émotionnellement) qui se retrouve enceinte. Elle souhaite avorter.
Il y a une possibilité pour qu'on lui dise "Non, mais madame, vous n'êtes pas en situation de détresse ! Réfléchissez un peu ! Normalement, la loi prévoit l'avortement seulement en situation de détresse, et clairement, ça n'est pas votre cas !"
En retirant cette notion, on permet enfin aux femmes de pouvoir se dire "J'avorte parce que je le souhaite, un point c'est tout". De ne pas avoir à s'en justifier, aussi bien auprès de la société que pour elle-même. On accepte enfin l'idée que parfois, on ne souhaite pas d'enfant, non pas parce que ce n'est pas le bon moment, mais parce qu'on n'en souhaite juste pas.
Ensuite, toutes les grossesses ne sont pas un "fruit de l'amour". Je ne parle pas que du viol, ce qui est évident, mais aussi des grossesses par accident.
Personnellement, si actuellement je devais être enceinte, ce ne serait pas dû à l'amour. Juste à une relation sexuelle, consentie et respectueuse. Mais où l'amour n'a pas sa place
Dans le cas où une femme souhaite avorter et où l'homme désire garder l'enfant, je vais répondre que l'homme aura toujours (enfin, en général), la possibilité de faire un enfant à un autre moment. Alors que la femme, elle n'aura pas la possibilité d'avorter une fois l'enfant né...
Donc, clairement, pour moi, si l'homme peut donner son avis, s'il peut conseiller, il n'a pas son mot à dire dans la décision finale.
Pour ce qui est du cas inverse, précisons déjà que l'homme est tout autant responsable que la femme de savoir si cette dernière prend une contraception ou non.
Bien sur, la femme peut mentir. C'est tout le problème de la relation de confiance qu'on établit avec quelqu'un. De la même façon qu'on prend un risque concernant les IST, on prend un risque concernant une possible grossesse. Et ça craint, je suis bien d'accord.
Donc, oui, l'enfant sera non désiré par son père.
Mais rien n'oblige le père à s'en occuper (en dehors d'une pension alimentaire).
Alors que sans IVG, la femme se retrouve obligée pendant au moins 9 mois !