October Rain;1820087 a dit :
Le stress est donc un indicateur biologique de souffrance. Si une plante ressent la souffrance, je ne vois pas en quoi la tuer et la manger est si différent de tuer et de manger un animal. Je ne juge pas le fait d'être végétarien ou omnivore. Mais j'aimerais juste qu'on arrête de balancer à tort et à travers l'élément de l'assassinat.
Alors déjà je tiens à dire que je cautionne pas les arguments type "tu assassines parce que tu manges de animaux" ni toute forme de tentative de culpabilisation des mangeurs de viande. Ceci dit je pense que l'idée manger un animal c'est pareil que manger un végétal sur le principe de dire "les deux souffrent" est contestable.
Tu parles de plantes, alors je ne crois pas que ce que je vais dire vaut pour la salade par exemple, mais en ce qui concerne bon nombre de fruits et légumes, il s'avère que ceux-ci sont faits pour être ingérés par les animaux. Leurs graines restant intactes lors de la digestion, elles sont ainsi évacuées via les déjections et permettent à l'espèce de se perpétuer. Il y a même des plantes dont les graines ne germent que grâce aux sucs gastriques ramollissent leurs coques. On appelle ça l'endozoochorie.
Lavana;1820167 a dit :
Les dents j'y crois moyen, dans ma famille on a les dents très pointues (les dentistes nous proposent toujours de les limer ...), et des canines très longues, pareil chez mon amoureux.
Par contre mes molaires sont en mousse aussi, je ne peux rien mâcher avec, elles ne me servent quasiment à rien ^^ (enfin je crois surtout que c'est parce qu'elles sont mal placées) dois-je en conclure que je suis un mix frugivore-omnivore
?
Je ne remets pas en cause le fait que tu ne puisses pas te passer de viande, j'ai bien lu tes messages et je te crois sur parole. Ceci dit concernant tes dents pointues, elles te permettraient sans doute de croquer dans une noix plus facilement, mais pas de croquer dans le flan d'une vache.
October Rain;1820201 a dit :
L'évolution est un vaste sujet mais il y a une chose à laquelle je peux répondre (j'adore l'évolution, je suis une grosse fan de l'étude de l'évolution). On admet généralement que c'est quand notre ancêtre a commencé à manger de la viande, que le cerveau s'est développé de manière exponentielle. Le régime carné est bénéfique au cerveau (je parle en terme de générations pas à l'échelle d'un individu) parce qu'il lui a permis de grossir. Notre néoténie (notre capacité d'apprentissage, nous restons des bébés dans notre tête capable d'apprendre, longtemps après avoir atteint notre maturité physique) découlerait aussi de ça (ce n'est qu'un des facteurs mais il a été important).
On l'admet généralement, oui peut-être, mais il existe d'autres théories, comme quoi par exemple notre cerveau se serait développé avant l'apparition de la viande (de gros animaux, j'entends) dans l'alimentation de l'Homme. Un mode de vie sédentaire et une nourriture accessible facilement (fruits et légumes, petits poissons, crustacés) lui auraient permis de passer moins de temps à penser à ce qu'il allait pouvoir dîner, et plus de temps aux loisirs, et à l'expérimentation. Par ailleurs, de nombreux nutriments contenus dans les crustacés et les poissons auraient permis à notre cerveau d'évoluer.
Pour plus d'infos.
Je l'explique en gros mais je crois que c'est une théorie qui se tient tout autant (si ce n'est plus, à mes yeux) que celle que tu évoques.
Insight;1820148 a dit :
Jean-Jacques Rousseau, citation extraite du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
Un peu auparavant dans le livre, Rousseau explique que l'homme soit passé au régime omnivore de cette manière : "Les hommes dispersés parmi eux [les animaux de toutes espèces] observent, imitent leur industrie, et s'élèvent ainsi jusqu'à l'instinct des bêtes, avec cet avantage que chaque espèce n'a que le sien propre, et que l'homme n'en n'ayant peut-être aucun qui lui appartienne, se les approprie tous (...)."
Tout ceci vaut ce qu'il vaut, cette réflexion s'inscrit dans un contexte particulier et possède une visée particulière, mais je ne résiste pas à l'envie de la partager parce qu'il me semble qu'elle illustre bien que l"homme est un animal étrange, et que donner pour naturelle une pratique qui a bien des chances d'être d'origine sociale et culturelle est contestable. Je ne dis pas que c'est forcément le cas du régime omnivore, je tiens simplement à insister sur le fait que lorsque c'est de l'homme qu'il s'agit, rien n'est aussi simple. Il est important de prendre du recul sur ce que l'on serait tenté de tenir pour essentiel (de l'ordre de l'essence = nature humaine), il faut questionner.
Je tenais à faire cette précision parce que dans le débat sur le végétarisme, je me heurte invariablement à des affirmations définitives (= "l'homme EST omnivore") qui correspondent généralement plus à des croyances qu'à des faits scientifiques avérés.
Ce que tu dis est vraiment très intéressant. Je ne sais pas quoi dire de plus pour le moment, mais tout ça me semble tout à fait convaincant.