Et la sécu ne prends pas en charge 100% du salaire pendant les arrêts maladie ou grossesse (par contre pour le congé parental, aucune idée), juste 70% (dixit mon coiffeur avec qui j'ai eu cette conversation cet après-midi, la source de l'info est ce qu'elle est), les 30% resterait à la charge de l'employeur. J'aimerais bien trouver une info plus fiable là-dessus néanmoins.
Mon job est en rapport avec le droit du travail et les conditions de travail pour rester très vague
Et je peux affirmer que la règle c'est que le salaire du salarié en arrêt/enceinte est pris en charge uniquement par la Sécurité sociale (donc l'Etat).
Cependant, ces indemnités versées par la Sécu sont plafonnées, et il y a donc des conventions collectives ou des accords d'entreprise qui font que dans certaines branches ou dans certaines entreprises, le patron doit compléter le salaire du salarié au-delà du plafond pendant une certaine durée (il y a donc peu de chance que la salariée payée en SMIC en congé mat coûte très cher au patron). Cependant, ces obligations découlent de négociations entre patronat et syndicats, et non d'une décision unilatérale de l'Etat, donc il y a généralement une compensation pour le patronat et s'ils ont dit ok à ça, c'est que quelque chose les en a convaincus.
La règle de base reste : l'absence du salarié est à la charge de l'Etat et s'il n'y a pas de convention collective/d'accord d'entreprise spécifique, le salarié est moins payé qu'à son poste, ce qui explique d'ailleurs pourquoi ce sont souvent les femmes qui prennent un congé parental : elles ont moins à perdre en salaire que les hommes vu qu'elles sont moins payées de base.
En gros, les chiffres de 70/30 que tu avances sont probablement vrais pour le cas qu'on t'a présenté mais ils concernent un cas bien particulier dans une branche bien particulière et ne sont donc absolument pas une règle générale
Pour les victimes, je crois que la problématique est quand même bien différente dans le cas d'agression sexuelle/viol que dans le cas d'atteinte au code du travail. Je ne pense pas qu'on puisse comparer la difficulté de porter plainte dans ces deux cas.
Je suis entièrement d'accord avec ça. Je n'ai pas envie de radoter sur la manière dont j'ai été refroidie d'avoir exprimé mon avis sur le sujet à l'époque mais c'est exactement ça que je voulais dire, et je ne savais pas comment l'expliquer. Je ne comprends pas vraiment comment on cherche à appliquer un peu arbitrairement un principe de "on croit la victime car personne ne la croira autrement" bien spécifique aux problèmes de violences sexuelles à une question de bon/mauvais management.
Honnêtement, en lisant ce topic, je me suis demandé si j'avais pas oublié des tweets qui parlaient d'agressions et heureusement que
@Clemence Bodoc a remis les choses au point sur ce sujet...
Comme je l'ai dit plus haut, mon job est pile poil lié à ces questions, et plutôt du côté des salariés en fait. Donc j'avoue que je suis très perplexe de lire certains messages. La souffrance au travail ne répond absolument pas aux mêmes logiques et mécanismes que les violences sexistes.
Le travail est une violence par essence pour beaucoup de salariés parce qu'ils sont contraints d'obéir à des gens qu'ils n'iament pas forcément, de faire des tâches qu'ils n'aiment pas forcément, et que s'ils s'arrêtent, ils n'ont plus d'argent et rencontrent donc de grosses difficultés. Le manager étant un être humain aussi, pas toujours bien formé à son rôle (d'autant plus quand on est dans le cas d'un patron de PME qui a monté sa propre boite et s'est construit sur le tas), qui n'a pas toujours les bons réflexes, ben il peut effectivement faire des erreurs de management. Le problème c'est que l'erreur de management est beaucoup plus impactante psychologiquement pour les équipes que l'erreur du mec tout en bas de l'échelle. C'est comme ça et ça ne fait pas du manager un monstre, c'est juste qu'il a un pouvoir justifié légalement et économiquement, et que ce pouvoir peut malheureusement impacter la vie d'autres gens, même s'il est tout à fait légal et légitime.
Le management, c'est une question d'humain, et détester ses collègues ça peut faire beaucoup de mal. Par conséquent, on peut effectivement avoir extrêmement mal vécu une expérience professionnelle, être légitime à dire ça, être légitime à chercher de l'aide par rapport à ça, sans que l'entreprise et les équipes qu'on a fréquentés soient en soi l'entreprise de l'Enfer.
Ce n'est pas pour rien qu'on commence par faire de la médiation quand il y a un problème entre un manager et un subordonné plutôt que de trainer le manager devant les Prud'hommes voire la cour pénale : parce qu'on sait que ce n'est pas une question de mec abusif et de victime mais parfois simplement de mauvaise communication, de besoin de formation complémentaire en management, d'incompréhensions ou tout simplement de personnalité.
Et oui, si vous transposez ça à l'histoire d'une victime de viol, ça parait méga choquant ce que je viens de dire mais on ne parle PAS d'une histoire de violence sexuelle mais d'une question de management possiblement défaillant, ça n'est vraiment pas la même chose.
Honnêtement, à l'époque, ce que je me souviens des tweets de Badmoizelle si je n'ai pas déformé, ça ressemblait à tellement de témoignages que j'avais entendu 100 fois avant dans le cadre de mon boulot, des cas assez ordinaires finalement, généralement résolus par une médiation ou l'intervention de la DRH dans une grosse boite, où oui, le mode de management de Mr X fait beaucoup souffrir Mme Y sans que Mr X ne réalise vraiment l'impact de ses méthodes, notamment parce que ça se passe très bien avec Mme W et que Mr X n'a pas forcément reçu une formation très solide sur les risques psycho-sociaux en entreprise qui lui permettraient de voir les signes de souffrance et les aspects problématiques de son management, ou parce qu'il ne sait pas comment trouver une réponse à son conflit avec Mme Y, probablement parce qu'il n'a pas de hiérarchie plus expérimenté au-dessus, ou que la formation lui fait toujour défaut, et tente donc un certain nombre de solutions qui ne font que renforcer le mal-être de Mme Y.
Le management n'est pas inné, c'est difficile, ça s'apprend, et être un manager incertain ne mérite certainement pas la vague de tweets publiés à l'époque, parce que sinon bah on aurait ce genre de campagnes tous les jours pour des milliers de Mr X en France
Enfin voilà, je n'ajouterais rien de plus sur Badmoizelle mais je tenais juste à renforcer les propos de
@Aqua car quelqu'un a enfin su dire ce que j'avais en tête.