Cet article m'a remué le ventre, et m'a rappelé de mauvais souvenirs.
J'ai été harcelée scolaire, de ma fin de primaire jusqu'en terminale, pour des causes diverses et variées (trop ronde, trop discrète, pas à la "mode", trop solitaire...), les profs le savaient et personne n'est jamais intervenu, juste une fois en cours de musique la prof, pendant 30min a rappelé que ce n'était pas bien... ça a juste empiré les choses. Quand à ma mère et ma grand mère, j'ai essayé de leur dire mais là aussi c'était le silence total, pour ma famille ça allait passer, c'était juste des moqueries entre enfants.
Je me suis faite insultée, frappée, j'ai été poussée sous une voiture (merci au conducteur pour avoir eu de très bon réflexes) et tout cela devant certains enseignants et personnel du lycée / collège, personne n'a jamais bougé le petit doigt. Ce déni du corps enseignant et parfois des familles me fait froid dans le dos, plus encore aujourd'hui avec les réseaux sociaux.
Ma mère a réalisé il y a à peine 2 ans ce que j'avais pu subir, elle a culpabilisé de ne pas avoir vu ce qui se passait réellement parfois elle m'en parle encore en disant qu'elle aurait du me me changer d'établissement.
Aujourd'hui je garde encore des conséquences de cette période : j'ai peur des gens, littéralement et j'ai une confiance en moi à peu prés équivalente à celle d'une limace endormie. J'ai toujours peur d'être agressée, alors je me blinde et j'évite les gens quitte à me retrouver seule, maintenant je travaille là dessus, je réalise petit à petit que tout le monde n'est pas un "monstre" et que l'on a tous grandi. J'ai recroisé mes harceleuses et harceleurs, j'ai eu le courage de demander pourquoi, la réponse m'a faite rire jaune : "parce-que t'étais pas comme nous"
Aujourd'hui je constate que rien n'a changé au niveau du corps enseignant : c'est toujours le silence total.