J’avais 7 ou 8 ans et c’était mon père. J’ai longtemps enfouis ce souvenir au fond de moi. Et puis je me suis dis que certaines petites filles, certaines jeunes femmes et femmes avaient vécus plus grave. Je me rappelle de tous les sentiments qui m’ont traversé à ce moment. Je me rappelle de ma mère qui n’a rien fait. Je me rappelle du regard de ma sœur et du « Oh Laurie ! » qui me disait de me taire parce que oui c’est nous qui dérangeons, c’est nous qui sommes gênantes. Tais toi c’est gênant, ravale tes larmes et passe à autre chose… Même si il y a d’autres raisons qui expliquent cela, aujourd’hui je suis incapable de faire confiance. J’espère un jour en être capable. En attendant, à travers tous ces témoignages, j’ai un peu moins honte d’avoir honte, moins honte d’avoir peur, moins honte de ressentir ce malaise… J’aimerais vous serez dans mes bras. Merci à toutes. #MeToo