Je suis aussi hypersensible. Même si ça a souvent été dur à vivre, je souhaite désormais l'accepter. Ma famille a toujours considéré ça comme un défaut, une faiblesse rédhibitoire. Mon hypersensibilité engendre un très fort sentiment de décalage ( par exemple, aujourd'hui, ma ratte est mourante, et j'ai passé la journée en larme, à angoisser sur la mort, alors que mes parents, qui l'adorent aussi, restent de marbre parce que "c'est la vie quoi".), et eaucoup me considèrent comme une victime-pleurnicharde.
Mais lorsque je m'empêche de pleurer, les émotions finissent toujours pas ressortir ( migraines, urticaire géant, maux d'estomac voire syncopes...) donc je trouve ça plus sain de pleurer plutôt que de tout garder en soi.
Et puis, être hypersensible, c'est aussi un cadeau: je trouve ça génial de perçevoir la beauté dans de toutes petites choses anodines en apparence, de s'émerveiller devant un reflet magnifique dans une bouteille, de s'émouvoir de la forme parfaitement géométrique d'une plante, de pleurer en écoutant de la musique ( mon père me prenait pour une folle quand je lui disais ça, petite, et pourtant il a été musicien professionnel).
D'ailleurs, je trouve parfois cette particularité utile. Je perçois tout de suite le moindre froncement de sourcil, la moindre ombre dans le regard, le moindre tremblement dans la voix, la moindre hésitation dans la parole... Si une personne n'est pas dans son état normal, je m'en rends vite compte...
L'inconvénient est que je me laisse envahir par les émotions des gens. Du coup mon humeur dépend fortement de mon environnement, c'est parfois agaçant de voir son humeur se calquer sur celle du premier passant venu...
Mais je pense que l'hypersensibilité (et la sensibilité tout simplement) ne sont pas assez valorisées dans notre société...