Mon père n'accepte pas mes poils mais avais-je besoin de son avis ?

[CaraNougat]

J'ai en commun avec la Madz qui témoigne d'avoir des valeurs globalement très différentes de celles de mes parents et de ne plus vivre avec eux (bon, et aussi de ne pas m'épiler ). Donc sa situation fait un peu échos à des choses que j'ai vécu.

Je ne sais pas si son père peut changer, mais où qu'il en soit dans l'évolution de sa vision des femmes, je considère qu'elle n'a pas à l'attendre.

Je trouve qu'il a du toupet de prendre pour acquis que sa vision des choses doit encore modeler le quotidien de sa fille. Il n'a même pas demandé si elle pouvait cacher ses poils parce que ça le gêne, il lui a donné un ordre. Il est donc parti du principe que non seulement il avait son mot à dire, mais en plus qu'il a une légitimité telle que sa volonté devrait se traduire en actions sur elle de par sa simple expression ...
Plus que la thématique de l'épilation, c'est l'infantilisation et l'ingérence qui m'ont marquée dans ce témoignage.

Ces phrases résument bien la discussion qui doit (selon moi) avoir lieue : "Je voudrais qu’il comprenne que je suis une adulte, que je sais d’où viennent mes opinions et qu’il est temps de m’accepter telle que je me suis construite. Ce n’est pas parce qu’il m’a élevée avec ma mère qu’il peut exprimer son avis sur mon corps ou sur la façon dont je m’habille."
Je pense que j'aurais beaucoup insisté sur ce que signifie être devenue adulte et avoir développé une individualité si j'avais été dans cette situation. A mon avis, comprendre que chacun.e peut faire ses propres choix et qu'on n'a pas à ingérer dedans est vraiment la clé d'une relation apaisée entre personnes aux opinions très différentes (parce qu'un enfant est une personne différente, pas une extension de soi ). Après, si on est sur la même longueur d'onde c'est encore mieux, mais parfois c'est impossible

Spoiler: Je raconte ma vie

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Je ne dis pas qu'essayer de défaire le père de ses potentiels préjugés sur les poils est inutile, loin de là, mais dans un contexte où (de ce que j'ai compris) les opinions de la Madz et de ses parents tendent de plus en plus à diverger, faire accepter au père que sa fille est désormais une adulte dans la vie de laquelle il n'a plus d'ingérence à mener pourrait être un pré-requis pour éviter les disputes et entamer des discussions plus apaisées.

 

[Gabelote]

@Madthilde
ok pour les quelques quiproquos. C'est vrai que mes exemples sont extrêmes, c'est pourquoi j'ai parlé de situations grotesques. Sauf qu'ils viennent de personnes lambda, de M. et Mme Toutlemonde. Je ne pense pas que ce soit des cas isolés. Au contraire, je pense qu'on vit dans une société qui permet très facilement d'intérioriser les normes liées aux poils (homme et femmes).

La transpiration, si j'ai bonne mémoire, c'est de l'eau et des sels minéraux, de l'urée (non toxique et en quantité si faible qu'on ne peut pas comparer la transpiration à l'urine) et un peu du sébum présent sur la peau. Donc je ne vois pas en quoi c'est "sale" (à part dans le sens esthétique, vu que ça peut laisser des traces sur les vêtements et jaunir les tissus blanc). Il n'y a pas de risque de contamination de quoi que ce soit en étant au contact prolongé avec de la sueur, par exemple.
En fait on se lave parce que
- en séchant la transpiration provoque une sensation d'être poisseux/collant. Cela traduit plus un soucis de confort que d'hygiène.
- l'odeur est généralement perçue comme désagréable. Mais là encore, l'odeur dépend des bactéries présentes sur la peau. Des gens suent beaucoup sans sentir et d'autres ne suent quasi pas tout en sentant très fort.

Je veux bien que tu explicites la différence que tu fais entre "avoir les aisselles visibles" et "montrer ses aisselles". A mon sens, c'est déjà compliquer de "montrer ses aisselles". On passe pas notre vie les bras levés face à d'autres personnes (à part quelques rares professions peut-être, je n'en vois pas mais c'est possible). Dans l'article, par exemple, la madz se recoiffe. On voit ses aisselles quelques secondes, elle ne va pas passer tout le repas à se recoiffer. Et dans les gestes faits au cours du repas, les aisselles ne sont pas montrées. Donc on n'est pas dans un cas d'exhibition là, juste d'un geste qui laisse voir un moment des aisselles. Aujourd'hui pas mal de mes collègues féminines ne portent pas de manches, mais il ne m'a pas été donné de voir leurs aisselles à tout bout de champ !

L'idée que les poils accentuent la notion d'intimité est intéressante. Parce que le poil est lié à la puberté (donc la génitalité, la reproduction, la sexualité). Mais à mon sens, c'est un lien symbolique uniquement (les poils poussent à la puberté / la puberté signifie que l'individu est apte à la reproduction / la reproduction concerne la génitalité donc poil <=> génitalité). Et je trouve sain de questionner ce symbolisme qui ne s'appuie que partiellement sur une réalité biologique (que l'intimité soit ce qui concerne la génitalité ok, mais qu'elle concerne quelque chose qui ne relève pas de la génitalité parce qu'il y a un élément de lien qui est la puberté, ça me pose problème).
Tu parles d'un aspect "sauvage" qui accentuerait l'intimité de la zone. En quoi est-ce qu'il y a un lien ? Le côté sauvage nous renverrai à une nature instinctive qui serait plus propice à la sexualité qu'une nature "domptée", "raisonnable" ? Autant je suis d'accord pour dire que ne pas enlever ses poils est souvent perçu comme un indicateur du "naturel", du "sauvage" à l'opposé de l'artificialité, de la sophistication. Mais à quel moment le "naturel" est plus à cacher que l'artificiel ?

En apparté (parce que ce n'est pas le sujet, je pense qu'on est plutôt d'accord sur cet aspect là :

Oui, mais cet aspect relève en plus grande partie du côté "esthétique/genré", et là-dessus je comprends mieux le côté discutable de la norme.

)
concernant le complexe des poils sur les bras il suffit de quelques clics pour en trouver des exemples.
Ce n'est pas marginal comme épilation.

 

[Chloé_Pot]

C'est là que je suis super satisfaite d'avoir un père comme le mien qui, contrairement à ma mère, est très porté féminisme! Il peut etre très dur parfois mais il prend ma défense devant les autres quand ils montrent du dégoût à l'idée que je ne porte pas souvent de soutif ou que je ne me rase qu'une fois toutes les lunes! Quand je dis que je ne veux pas de gosses il me sort des formidables "ÇA C'EST MA FILLE!". Quand j'explique trouver le mariage inutile il me soutient +++! Quand les gens essayent de me persuader que ma place est avec une famille, un travail, une maison... Lui les envoie ballader : "ma fille est une aventurière, sa place est dans une jeep au milieu de la brousse!". Puis il me dit qu'il est un père fière de sa fille, qu'il n'approuve pas tout mais qu'il m'aime ainsi et ne peut que me soutenir. Ma mère c'est le contraire, mais j'ai au moins un de mes 2 parents qui m'accepte!

 

[RainyMood]

Il y a tellement de sujets sur les poils que je vais mettre quand même ça ici…
Pas plus tard qu'avant hier ma mère me sort "Tu t'es pas rasée, c'est pas possible, ça fait sale et les gens ne viendront pas te parler".
Ce qui est fou c'est que même rasée la foule n'est pas venue vers moi