Je crois que je n'ai toujours pas compris. Pas complètement, en tous cas.
J'ai l'impression que mon cerveau a récemment développé le système de protection le plus pourri qui soit. Un système qui s'avère très dangereux, au final, alors que son but est de protéger. Pour ne plus souffrir, voilons-nous la face. Faisons comme si de rien n'était. La vérité est comme enfouie quelque part. Pour la trouver, pour l'affronter, il faut creuser. Mon cerveau me montre la difficulté que c'est, d'avoir à creuser. Je me mens à moi-même en me disant "mais je sais bien, que c'est fini". Je m'évite ainsi de creuser, pensant que je n'ai plus à le faire, que ça ne ferait que me faire souffrir davantage et que cette souffrance serait inutile étant donné que j'ai déjà assimilé que c'était fini. Sauf que c'est faux !
Je n'ai pas compris qu'il ne voulait plus de moi, que ses sentiments ne sont plus que de la poussière, s'ils n'ont pas déjà disparu. Après ces mots que tu m'as dit, je crois toujours que tu finiras inévitablement par revenir. Elle est là, la vérité. Si je t'envoie un "tu me manques", je crois que ça va te faire quelque chose au coeur parce qu'il te reste des sentiments pour moi. Alors que tu es sans doute en train de penser à plein d'autres choses, surtout depuis que j'ai fait en sorte de te retirer cette culpabilité. Ce n'était pas le but, hein. Je suis tellement affreuse que c'est bien la seule chose que je redoutais : que le fait de t'ôter cette culpabilité fasse en sorte que tu ne penses plus à moi. A choisir, j'aurais sûrement voulu que tu la gardes, si c'est elle qui te faisait penser à moi. Et en même temps, j'ai voulu que tu comprennes à quel point je t'adorais, en te déchargeant de ce poids. Mais l'ai-je fait parce que je t'adore, ou l'ai-je fait "par intérêt", pour renforcer tes sentiments ?
Si je t'envoie un message, pour te dire que tu me manques, évidemment que tu vas ressentir quelque chose. Mais ce serait certainement de la "pitié", de la gêne et de la culpabilité à nouveau. Pas un "toi aussi tu me manques", "moi aussi je veux être avec toi". Ou alors l'amie que je suis te manquerait, pas plus.
Je n'ai toujours pas compris le fait que c'était tout à fait normal qu'il me manque, mais que c'était COMME ÇA. Que ça faisait partie de la souffrance, que je n'étais absolument pas "en droit" de le lui dire. Que je devais me contenter de supporter. Evidemment, qu'il me manque. Le contraire aurait été très surprenant.
Qu'est-ce que je crois ? Qu'est-ce que j'imagine ? J'ai l'impression que tout se mélange...
J'essaie de faire un tri dans ma tête, de comprendre d'où vient ma souffrance, car elle est due à des tas de choses. Je sais que les causes sont multiples. J'aimerais juste savoir laquelle a le plus de "poids". Le fait de t'avoir perdu toi ? Ou le fait d'avoir perdu ça ?
Je ne sais plus... Tu te rends compte, quand même, de ce que t'as "fait" ? Je t'adore hein, mais sur ce coup là t'aurais quand même pu te retenir, haha. J'ai tout de même des doutes... Quelques doutes sur le fait qu'on puisse redevenir amis. Car ces choses que tu m'as montré, je ne les connaissais pas, avant. Et si tu ne me les avais pas montrées, je ne crois pas que des sentiments se seraient développés. Pas autant, en tous cas. Alors c'est peut-être "irréversible", peut-être que quand on se reparlera, je me redirai "regarde comme il est parfait". Peut-être qu'après t'avoir oublié, des sentiments reviendront se développer. Mais ton instabilité, elle n'est pas due à un passage difficile de ta vie, même si ce que je me tue à croire encore et encore. Elle fait partie de toi, c'est toi. Et ça, je n'arrive pas à le voir, je le rejette totalement, ça fait trop de mal. Mais ça devrait plutôt me rassurer, non ? C'est peut-être à cette partie là que je devrais m'accrocher, pour réussir à t'oublier ? Parce que ce côté instable, "tordu", il ne me plait pas du tout. Chez personne. Cette espèce d'ouverture qui est totalement contre ma morale. Voilà. Ma morale a bien plus d'importance, bien plus de poids. Ma morale, c'est moi. Jamais je ne la changerai, pour personne. Pas ma morale, mes valeurs, mes principes. Qui sont plus forts que tout, incassables. Pas ça.
Ta morale et la mienne ne s'accordent pas ? C'est à ça que je devrais m'accrocher, mais je n'y arrive pas. Je n'y crois simplement pas. Je refuse de croire qu'il y a ça en toi. Je mets tout ça en relation avec ta souffrance, avec ton passé. Je refuse que ce soit toi. Je continue de penser que c'est ta vie qui fait ça, les moments que tu traverses. Il serait peut-être temps pour moi d'accepter qui tu es réellement et de regarder la vérité en face...
Il faut que je creuse, mais je n'y arrive pas.
(excusez-moi pour cet immense pavé, j'en avais besoin je crois)