@Kettricken ah mais je suis entièrement d'accord: que la socialisation primaire des femmes trans (du moins celles qui ont transitionné tardivement) et des hommes cis se rapprochent n'appellent pas nécessairement de discussion derrière. Mais ce n'est pas parce que les TERF invoquent ce point pour exclure les femmes trans, qu'on doit réduire la socialisation primaire à un mythe pour autant. Et personnellement, je n'adhère absolument pas à ce truc de comparer des oppressions dans le but de les classer (même si je reconnais complètement que les personnes trans s'en prennent plein la gueule pour être reconnues et pouvoir transitioner). On compare les oppressions pour déterminer ce qui doit être fait pour lever ces opressions et déterminer des stratégies communes.
Donc dans le cas des femmes (cis et trans) et des hommes trans (et même cis du fait de la masculinité toxique) combattre les injonctions dès l'enfance (ce qui implique de ne pas nier la socialisation primaire et de l'étudier). Ça profitera in fine à tous cis comme trans. Aussi il est important d'arrêter de "classer" les caractères en masculins et féminins (ça empoisonne la vie des gens puisque ça les empêche d'être qui ils sont) et de dévaloriser les caractères dits féminins (ça empoisonne l'évolution de la société). A mon sens, tout cela conduit juste vers une société très individualiste où les personnes qui souhaitent s'orienter vers les métiers du "care" essentiels à la société ne se sentent pas reconnues (en termes de considération et de rémunération j'entends) et où on valorise le "tout pour ma gueule".
Aussi globalement j'ai l'impression qu'il y a une énorme sur-simplification des outils sociologiques qu'on invoque à tort et à travers (je ne prétend absolument pas les maîtriser moi-même). Cela conduit les gens à des positions trop tranchées (certains y sont poussés parce qu'à la base on nie leur identité/expérience je le reconnais).
Par exemple, en me documentant sur les travaux d'Emmanuel Beaupatie, je suis tombée sur ça:
« Si on a été élevé comme un homme, alors on bénéficie des privilèges masculins »
Certaines femmes trans transitionnent très jeunes et n’ont jamais été ni perçues ni traitées en tant qu’homme.
Les privilèges masculins ne sont pas irrévocables. Par exemple, si les femmes parlent moins fort et coupent moins la parole dans un groupe, ce n’est pas parce qu’elles ne savent pas le faire : c’est parce qu’elles sont réprimandées lorsqu’elles le font. C’est aussi ce qui arrive aux femmes trans dès qu’elles sont perçues comme femme.
Le déclassement des femmes trans est un processus rapide et violent. Croire que les comportements des hommes et des femmes seraient impossibles à changer après l’enfance est non seulement d’un fatalisme désespérant mais relève d’une vision essentialiste et sexiste de la féminité.
Source : https://laviedesidees.fr/La-multiplicite-du-genre.html"
C'est sur https://toutesdesfemmes.fr/faq-mythes-et-mensonges-sur-les-personnes-trans/ et ça vise à démonter les mensonges sur les personnes trans. Autant je suis ok sur le fait que « Si on a été élevé comme un homme, alors on bénéficie des privilèges masculins » soit effectivement mensongé, autant dans la réponse je pense qu'il y a un manque criant de nuances et qu'on occulte complètement que certains aspects de l'éducation peuvent perdurer. Et surtout la source invoquée (https://laviedesidees.fr/La-multiplicite-du-genre.html d'Emmanuel Beaupatie donc) ne traite absolument pas de ça... Ce qui est qd même problématique
Donc dans le cas des femmes (cis et trans) et des hommes trans (et même cis du fait de la masculinité toxique) combattre les injonctions dès l'enfance (ce qui implique de ne pas nier la socialisation primaire et de l'étudier). Ça profitera in fine à tous cis comme trans. Aussi il est important d'arrêter de "classer" les caractères en masculins et féminins (ça empoisonne la vie des gens puisque ça les empêche d'être qui ils sont) et de dévaloriser les caractères dits féminins (ça empoisonne l'évolution de la société). A mon sens, tout cela conduit juste vers une société très individualiste où les personnes qui souhaitent s'orienter vers les métiers du "care" essentiels à la société ne se sentent pas reconnues (en termes de considération et de rémunération j'entends) et où on valorise le "tout pour ma gueule".
Aussi globalement j'ai l'impression qu'il y a une énorme sur-simplification des outils sociologiques qu'on invoque à tort et à travers (je ne prétend absolument pas les maîtriser moi-même). Cela conduit les gens à des positions trop tranchées (certains y sont poussés parce qu'à la base on nie leur identité/expérience je le reconnais).
Par exemple, en me documentant sur les travaux d'Emmanuel Beaupatie, je suis tombée sur ça:
« Si on a été élevé comme un homme, alors on bénéficie des privilèges masculins »
Certaines femmes trans transitionnent très jeunes et n’ont jamais été ni perçues ni traitées en tant qu’homme.
Les privilèges masculins ne sont pas irrévocables. Par exemple, si les femmes parlent moins fort et coupent moins la parole dans un groupe, ce n’est pas parce qu’elles ne savent pas le faire : c’est parce qu’elles sont réprimandées lorsqu’elles le font. C’est aussi ce qui arrive aux femmes trans dès qu’elles sont perçues comme femme.
Le déclassement des femmes trans est un processus rapide et violent. Croire que les comportements des hommes et des femmes seraient impossibles à changer après l’enfance est non seulement d’un fatalisme désespérant mais relève d’une vision essentialiste et sexiste de la féminité.
Source : https://laviedesidees.fr/La-multiplicite-du-genre.html"
C'est sur https://toutesdesfemmes.fr/faq-mythes-et-mensonges-sur-les-personnes-trans/ et ça vise à démonter les mensonges sur les personnes trans. Autant je suis ok sur le fait que « Si on a été élevé comme un homme, alors on bénéficie des privilèges masculins » soit effectivement mensongé, autant dans la réponse je pense qu'il y a un manque criant de nuances et qu'on occulte complètement que certains aspects de l'éducation peuvent perdurer. Et surtout la source invoquée (https://laviedesidees.fr/La-multiplicite-du-genre.html d'Emmanuel Beaupatie donc) ne traite absolument pas de ça... Ce qui est qd même problématique