@Kettricken
Cest exactement ça, merci.
Quand on dit que c'est un mythe c'est parce que c'est fait de manière systémique.
Et
@Esturgeon , je te renvoie au livre de Beaubatie "transfuge de sexe", c'est un sociologue, c'est un livre issu de sa thèse entre autre, donc ce n'est pas un témoignage personnel. Il me semble qu'il aborde justement la thématique de l'école.
En soit, je suis d'accord qu'une certaines parties des connaissances acquises restent plus ou moins une fois atteint l'âge adulte. C'est sans compter sur
- la dépression, très commune dans un comming out. Qui suffit à casser tout une confiance en soi gagné durant l'enfance (on est nombreux à pouvoir en témoigner)
- que le questionnement identitaire présent des l'enfance. Ce qui fait que les enfants ne s'identifient pas eux-mêmes comme des hommes et sont de facto mis plus ou moins à l'écart. Sans compter s'ils montrent trop de signes de féminité.
- lage aujourd'hui de la plupart des femmes trans sur les réseaux. Dans notre asso, la plupart (en grande majorité) ont entre 15 et 22/23 ans. Elles ont fait leur CO ado, certaines ont été mise à la rue, d'autres ont vécu des choses horribles et d'autres ont eu la chance d'être accepté mais n'ont donc pas été vraiment sociabilisée ado comme des garçons
- ça ne prend pas en compte non plus le fait que oui, certaines ont jouit de privilèges mais elles n'en gardent pas forcément l'usufruit. Et oui, mais une femme trans, même si elle a confiance en elle et qu'elle sait bien parler, à un gros risque de faire face à la transphobie d'un recruteur.
- ça ne prend pas en compte la confiance en soi qui, pour la plupart d'entre nous, est un combat constant.
Après certaines comme Caitlyn Jenner ont bénéficie de cette sociabilisation de l'enfance. Pas toutes, pas en majorité.
C'est un peu ce que je reproche au mythe de la sociabilisation primaire, c'est qu'il est systémique alors que sur le vécu transgenre, c'est complexe de parler de systémique. Parce qu'il n'y a pas un vécu transgenre mais des vécus transgenres, comme des parcours de transition. Et c'est très propre à chaque individu
Quand je te lis Esturgeon, et j'avais le même raisonnement avant, je pense que c'est la où on voit que tu as une méconnaissance sur le sujet. Que même les ressources ne t'aideront pas forcément à comprendre car la transidentité c'est aussi un vécu personnel.
Et c'est peut-être de la que vient les difficultés de compréhensions entre personnes cis et personnes trans (sûrement d'ailleurs). Car tu énonces des choses vrais et importantes sur la sociabilisation de l'enfance. Mais c'est sans compter sur le vécu transgenre qui n'est pas le même qu'un garçon cis. Meme si la petite fille trans est percue durant un temps comme un garçon. Car d'elle même, elle ne se reconnaîtra pas dans le groupe où on va l'attribuer. Plus les violences sexistes et transphobes qu'elle va subir par des parents qui ont encore une éducation très genré (du genre ne pas jouer à la poupée, non tu peux pas mettre lz rouge à lèvres de maman, etc. Des petits garçons cis vivent aussi la même chose). Mais je pense que c'est plus marqué pour une petite fille transgenre qui va vouloir imiter ses camarades filles pour essayer de s'intégrer dans leur moule.