Ne vous laissez pas avoir par les débats transphobes de certaines « féministes » autour des thérapies de conversion

12 Avril 2012
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Mais est-ce que vraiment qui que ce soit ici (ou même n'importe où dans des cercles féministes) veut supprimer la catégorie de sexe comme base d'oppression ?
C’est ce qui se passe en floutant la catégorie femme/femelle (qu’importe comment on la nomme). En disant que ces personnes ne sont pas toutes affectées par les mêmes questions biologiques, que le sexe est une construction sociale occidentale (argument que j’ai très souvent vu passer). Le but est bien de dire qu’il ne s’agit pas d’une catégorie de lutte et d’analyse cohérente. Une militante trans bien connue a maintes fois affirmé que la catégorie « femelle » est un mythe et n’existe pas.

J’attends volontiers de voir la création d’une lutte sur la base du sexe et non du genre (ce qu’était à sa base le féminisme), mais pour le moment je ne vois que le démantèlement d’une catégorie d’oppression. Oui la biologie est complexe, les questions inters sont très souvent discutées dans ces débats comme preuve que le sexe n’est pas binaire, mais cette insistante ressemble à une preuve que l’oppression du sexe femelle n’existe pas car cette catégorie elle-même n’existerait pas. C’est l’effacement (sociologique) d’un outil d’analyse d’oppression, indépendamment du genre et de la complexité de la biologie.

ériger le sexe comme seule catégorie d'oppression sexiste
Je suis d’accord avec toi, il faudrait une catégorie basée sur le sexe et une sur le genre.

Il n'empêche qu'elle en subira dès l'instant où elle sera perçue comme femme et jusqu'à la fin de sa vie. Est-ce que ça ne rentre pas en compte ?
Si bien sûr, mais c’est la socialisation secondaire à ce moment, socialisation primaire et secondaire sont deux outils d’analyse différents.
Par exemple une femme qui ne veut pas ou qui ne peut pas avoir d'enfants ne subira pas le sexisme lié à la grossesse et à la maternité. Est-ce qu'elles en sont moins femmes pour autant ?
On n’est pas femme parce qu’on vit toutes les oppressions à cette classe mais parce qu’on est identifié•es comme y appartenant. Les personnes de sexe femelle ou inters AFAB (socialisation primaire) ainsi que les femmes (cis ou trans) (socialisation secondaire) peuvent en subir l’oppression à différents niveaux.
 
Dernière édition :
16 Novembre 2016
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Je trouve cette discussion très intéressante et enrichissante, notamment sur la question du genre et ce que ça signifie selon les différentes conceptions abordées.

Mais pour moi le principal objet de tension ne se situe pas là ; on peut ne pas avoir tou.te.s le même point de vue, ce qui importe est de se respecter les un.es les autres sans empiéter sur les droits / les sentiments des un.es et des autres.

Or c'est justement ce qui peut poser problème, à mon avis. Pas qu'on ait des opinions ou vécus différents, mais que parfois certains éléments, quoi qu'on y fasse, entrent en conflit d'intérêt et offensent nécessairement quelqu'un.

Un exemple parlant, pour moi, c'est l'utilisation du terme « femme ». On peut tout à fait être d'accord pour dire que c'est un terme qui peut recouper plusieurs dimensions selon le contexte dont on parle. Je caricature mais en gros on en trouvera principalement trois : une dimension biologique (liée au corps), sociale (le vécu en société, la culture) et identitaire (le genre).

Prenons par exemple la lutte pour le droit à l'avortement. On est bien d'accord pour dire que c'est une lutte majeure et clairement « féministe », donc liée aux « femmes » (j'enfonce des portes ouvertes mais c'est aussi pour rappeler que le terme « féministe » est en rapport avec le terme « femme »). C'est une lutte qui d'ailleurs est toujours d'actualité.
Mais pouvoir avorter est un fait qui concerne uniquement les personnes ayant un utérus. C'est donc basé sur un élément biologique avant tout.
Par ailleurs, le social est aussi un élément majeur à étudier dans la lutte pour le droit à l'avortement
(comment le fait d'avorter est perçu dans la société, quelles sont les croyances à ce sujet et comment elles ont évolué, comment la religion peut les influencer...).
En revanche, la question du genre et de l'identité (se sent-on femme ou pas) n'est pas forcément la plus pertinente quand on parle de droit à l'avortement, ou en tout cas ce n'est pas le principal aspect. Je dirais même qu'elle n'est pas prise en compte.

Du coup... Quand on parle de « femmes » et de « droit à l'avortement », le terme de « femme » est utilisé uniquement dans un sens biologique et social, mais pas lié au genre. Il est donc utilisé de façon « incomplète », si on peut dire. Effectivement, quand on parle de femmes qui avortent, on pense en fait aux personnes ayant un corps « typiquement » féminin (utérus, etc) qui avortent.

Et donc... Le problème que ça cause est, qu'aujourd'hui, des personnes peuvent se sentir offensé.es parce que la question du genre n'est pas soulevée. Des hommes trans, par exemple, pourraient ne pas se sentir pris en compte dans leur genre si on parle de « femmes qui avortent » dans un article (alors que le sujet peut les concerner aussi).
Donc, si on voulait être inclusif.ve / politiquement correct.e jusqu'au bout, on devrait plutôt parler de « personnes à utérus » dans le cadre de lutte pour l'avortement, non ? Puisque le terme de « femme » (mais sans prendre en compte le genre) pourrait être vu comme transphobe...

Et c'est là que ça coince. C'est aussi là qu'on peut ne pas être d'accord, mais personnellement je trouve problématique de s'empêcher d'utiliser le terme « femme » pour cette raison. En tant que femme, je trouve offensants certains termes qu'on retrouve aujourd'hui comme « personnes à utérus », servant de périphrase maladroite pour éviter d'utiliser le mot « femme ».
Je comprends que cette initiative parte d'une bonne intention (vouloir que plus de personnes se sentent incluses dans leur genre), mais si ça offense d'autres personnes, alors... c'est raté ?
Et puis le problème, ce n'est pas uniquement que le terme en soi puisse déplaire, c'est aussi ce qu'il veut dire, ce qu'il prend en compte (ou pas) et ce à quoi il fait référence.

Un exemple simple : si on publiait un article du genre « Le droit à l'avortement enfin voté en Irlande, une grande victoire pour les personnes à utérus » ?
Ben personnellement ça me heurterait. J'aurais l'impression que le mot « femme » (et toute l'histoire qu'il recoupe) est invisibilisé. Et surtout ce terme pose encore plus problème que « femme », finalement, parce qu'il ne prend en compte QUE l'aspect purement biologique, et on peut le trouver déshumanisant (voire tout simplement moche).
Ce qui est très problématique aussi, c'est qu'il exclut totalement l'aspect sociologique autour de la question de l'avortement, qui est pourtant de base une question de société (pour plusieurs raisons, comme je l'ai évoqué au-dessus). Bref, il dépouille le combat de son aspect politique et historique, en le ramenant à une réalité purement corporelle et neutre.
Donc... Il est finalement encore plus excluant que le terme « femme ». Ce qui en fait une fausse bonne idée.

Pourquoi je dis tout ça vous me direz ? Parce que je trouve qu'on ressent de plus en plus une certaine pression, pour ne pas dire obligation, d'utiliser certains termes à la place de « femmes », notamment dans des contextes comme celui-là (ou celui des règles). Et ça peut être très mal vécu, comme une façon de « réécrire » l'histoire et de se faire « confisquer » le terme de « femme ».

J'ai vu des posts qui disaient que c'était un fantasme, je ne suis pas d'accord. On trouve de plus en plus ces termes-là dans des articles, y compris sur Madmoizelle.
Je trouve aussi qu'il y a de grosses crispations autour de ce qui concerne les « femmes » ou pas.

Un exemple récent, dans cet article : http://www.slate.fr/story/217596/mo...unis-personne-qui-a-ses-regles-trans-inclusif
En gros, l'article questionne notamment le fait de dire « personne qui a ses règles » au lieu de « femme » (j'ai mis en gras certains passages).
Je mets en spoiler parce que c'est long.

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Bref. Si on préfère, pour les raisons évoquées au-dessus, continuer à utiliser « femme » dans certains contextes (y compris dans un sens où le genre n'est pas pris en compte), on risque juste de passer pour une mauvaise personne transphobe et de se faire reprendre. C'est ça que, personnellement, je trouve extrêmement pesant (pour ne pas dire oppressant). Je ne veux pas qu'on soit forcé.es d'utiliser certains mots sous peine de se faire traiter de mauvaise féministe. Je ne veux pas qu'on vienne nous faire du « tone policing » parce qu'on a osé préféré l'utilisation du mot « femme » dans le but de prendre en compte d'autres dimensions, comme la dimension sociologique du terme (et PAS pour le plaisir de vouloir exclure les personnes trans, il va falloir arrêter avec les procès d'intention).

Est-ce qu'on peut se mettre d'accord sur le fait que quand on dit « femmes » en parlant de « femmes qui avortent », par exemple, évidemment qu'on sait que toutes les femmes n'ont pas d'utérus, et évidemment que pour ce cas précis on utilise le terme dans son sens sociologique et biologique uniquement. Mais qu'on n'a pas forcément envie pour autant de dire tout le temps « personnes à utérus », et que c'est OK (sans qu'on vienne nous demander de le changer) ?

Parce que je crois que cette utilisation du langage, c'est l'une des principales crispations / incompréhensions autour du sujet, en fait. On a trop lutté, trop longtemps, pour rendre les femmes plus visibles... Pour accepter que le terme « femme » lui-même devienne invisible (ou dépouillé de ses aspects sociologiques et biologiques, ce qui n'est pas forcément mieux).

C'est là où on se trouve sur un conflit d'intérêt :
Si on dit « femme » dans le sens « personne de genre féminin », on évacue les questions plus terre-à-terre qui concernent le féminisme (et notamment ce qui est lié aux corps féminins). On rend impossible (ou inacceptable socialement) le fait de nommer ces problèmes comme des problèmes « de femmes » (donc... comme des problèmes « féministes »?)
Or, c'est cette définition qui (de façon assez arbitraire) semble s'utiliser davantage pour être « correct.e » aujourd'hui, et c'est justement ce qui est critiquable.


Mais si on dit « femme » dans le sens biologique du terme, on évacue la question de l'identité de genre. De mon point de vue, c'est une question qui est légitime et si des personnes se sentent homme ou femme, on les respecte et on les genre comme ielles le souhaitent. Mais je rappelle quand même que c'est une identité qui se base apparemment sur un ressenti (avec des définitions assez peu claires, personne n'a l'air vraiment capable de l'expliquer) et qu'on est nombreux.ses à ne pas vraiment « ressentir » de genre, ou à le considérer comme une question secondaire. En fait si j'ai bien compris c'est le positionnement du féminisme radical, qui traite en priorité les questions plus « pragmatiques » liées au corps et à la sociologie des femmes.

Alors... On fait quoi ?

Le problème, finalement, c'est que ce terme recoupe beaucoup de notions qui n'ont pas forcément à voir les unes avec les autres (selon le contexte), et qui peuvent même entrer en opposition par moments.
Donc... On accepte de se faire appeler « femelle humaine » ou « personne à utérus » pour ne pas offenser certaines personnes (sauf que ça en offensera d'autres et que c'est réducteur) ? On continue à utiliser « femme », mais en précisant à chaque fois « attention, dans le sens sociologique et biologique du terme » ?
Franchement je n'ai pas de solution satisfaisante, j'ai juste l'impression que tout le monde se tire dans les pattes et c'est vraiment fatigant.

Pour en revenir à l'article que j'avais posté plus tôt, voilà ce qui est suggéré (je suis assez d'accord, mais on peut ne pas l'être bien sûr...) :

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Je tenais juste à partager mes interrogations parce qu'après avoir lu ces commentaires, ce débat, et probablement beaucoup appris, je ne sais toujours pas quoi en penser (à part que ça m'énerve et me fatigue de voir ce que je considère comme des dérives).

PS : et sinon, pour en revenir à l'article plus précisément, je pense aussi qu'il est risqué de mettre toutes les personnes qui se questionnent à propos du genre ou des mots employés dans le même panier. Personnellement je trouve choquant de s'imaginer que des femmes trans s'amuseraient à infiltrer des mouvements féministes pour le fun, ou à aller dans des toilettes pour femmes afin d'agresser les gens, ça me paraît plutôt un gros fantasme. Quant aux thérapies de conversion, ce n'est tout simplement pas le même sujet alors je ne comprends pas bien que des personnes veuillent mettre les transitions de genre dans le même panier.

PPS : j'ai mis 50 ans à réfléchir à ce post et à l'écrire, donc je me réserve le droit de ne pas forcément débattre sur le sujet. Si vous décortiquez point par point tout ce que j'ai écrit, vous en avez le droit, mais je ne suis pas sûre d'avoir l'énergie d'y répondre (je préfère prévenir pour que ça ne soit pas mal pris). En revanche je vais certainement continuer à lire ce que vous écrivez et à Biguper :ninja:
 
24 Août 2015
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Paris
@just_in_case Je trouve ton dernier spoiler vraiment très violent à lire, ça me semble complètement indécent de proposer comme solution que les personnes trans continent à s'identifier à un genre qui n'est pas le leur.

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Ce n'est pas une attaque vis-à-vis de toi, juste pour souligner que ça me parait complètement lunaire (pour ne pas dire complètement transphobe) comme proposition.

Quant à la question "que faire pour ne pas invisibiliser le mot femme tout en incluant les personnes trans qui peuvent être touchées par les mêmes problématiques sans être des femmes ?" je dirais tout simplement en faisant les deux.

En reprenant un de tes exemples, on pourrait titrer : "Le droit à l'avortement enfin voté en Irlande, une grande victoire pour les femmes et toutes les personnes ayant un utérus"
 
16 Février 2009
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@Juub c'est vraiment judicieux l'accusation de transphobie là ?

Je trouve qu'à force d'être brandi à tout bout de champ, le terme est vidé de sa substance, ce qui brouille encore plus les contours de la rhétorique TERF. Parfois j'ai l'impression qu'est considéré comme transphobe tout ce qui déroge au discours dominant des transactivistes. Sauf que 1. Ça devient légèrement dogmatique, et 2. Ça entretient la confusion quant à ce qui est réellement transphobe. Quand je vois que pratiquement n'importe qui peut être considéré comme transphobe au même titre que la dernière des TERFS, à terme le risque c'est que les gens n'aient plus trop de scrupules à se réclamer de ce mouvement en fait :dunno:
 
16 Novembre 2016
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@Juub
Je vais mettre sous spoiler parce que je ne veux pas heurter des personnes sur ce sujet, je sais qu'il est sensible.

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Et à part ça : oui je comprends que ça fasse c*ier de se faire ramener à son sexe alors qu'il ne correspond pas à son genre. Je comprends que ça soit violent.
Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Ignorer complètement cet aspect et faire comme s'il n'existait pas ?
Alors je suis bien d'accord qu'il n'y a pas à amener le sujet sur le tapis quand ça n'a pas lieu d'être. Mais quand on parle du corps, justement... C'est assez inévitable. Notamment dans un certain nombre de questions féministes comme les règles, la contraception, l'IVG, la grossesse... Ce sont des questions primordiales. On ne peut pas les passer sous le tapis des luttes féministes. Et je trouve qu'on ne peut pas se passer non plus du terme "femme" pour en parler, justement, il a trop de sens et d'importance.

C'est là qu'on arrive à des situations ubuesques où dans les discussions liées au corps des femmes (je parle dans le sens biologique du terme uniquement), on ne peut plus utiliser le terme de... femme (sous peine de s'en prendre plein la gueule).
Ou alors, à l'occasion de la Journée de la Femme, si on présente un clitoris géant (comme en parlait @Astipalaya ), des gens vont venir te pourrir parce que tu as associé "femme" et "clitoris". Ben déso mais sur le plan biologique, la très grande majorité des femmes en ont un... C'est peut-être mon côté pragmatique mais je trouve que les nombres et les proportions ont aussi une importance.
Et sur le plan historique / sociologique, la représentation du clitoris est quand même un grand combat. Sans parler de la problématique de l'excision.
Et on aurait même plus le droit d'en parler en tant que symbole pour les droits des femmes ? Ou alors on doit réserver ça à une autre journée que celle de la Femme (pour n'offenser personne) et parler de "personnes à clitoris" (quel terme moche en plus) en mettant sous le tapis tout le contexte social et historique ? Merde, quoi. Ca ne peut pas fonctionner.
Y a une décence et un bon sens à garder. Quand on SAIT que la grande majorité des femmes possède un clitoris, que c'est un enjeu féministe, et que le terme "femme" a une importance culturelle et historique majeure (quand bien même il est plus complexe qu'il n'y paraît), bah... Merci de savoir raison garder et de ne pas censurer les initiatives féministes.
Quand bien même la question du genre n'est pas celle qui aura été mise en lumière lors de cette initiative, c'est si grave que ça ? On le sait, hein, que le terme "femme" peut être utilisé de plein de manières et dans des sens différents. Mais on a quand même encore un tout petit peu le droit de parler de "femmes" ET de parler de "clitoris" lors de la Journée de la Femme pour parler des corps et de leurs enjeux... Non ?

Je veux dire, après il ne faut pas s'étonner si des féministes ont des réactions négatives ou de "défense" si des propos (voire de la censure) viennent empiéter sur leurs droits / représentations. Le but c'est pas que tout le monde se foute sur la gueule, ça il faut bien le comprendre, mais on peut pas approuver que des personnes (trans ou autres !) viennent trasher des initiatives féministes sous prétexte que...
Et vraiment, j'ose espérer qu'on est tou.te.s d'accord sur ce forum que c'est hyper naze et con de critiquer comme ça la représentation d'un clitoris lors de la Journée de la Femme. Je l'espère vraiment. On a trop besoin de représentation pour en plus se faire censurer, et même pas par des mecs cis...
J'entends bien que les personnes trans sont une minorité opprimée qui a besoin de représentation, mais les femmes sont AUSSI une catégorie opprimée (même si pas une minorité) qui a besoin de représentation. On ne peut pas se tirer dans les pattes comme ça.
Bref, franchement ça me fatigue rien que d'y penser.

Sinon pour reprendre ta dernière phrase, je trouve que c'est effectivement une très bonne idée de formulation. Mais je ne suis pas sûre qu'elle convienne à tout le monde non plus :hesite:
 

Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
18 Janvier 2016
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@just_in_case

Alors je me permets au vu de ton dernier spoiler :
- en fait les personnes trans hormonés ont les mêmes risques que le genre des hormones qu'elles prennent. Donc les mêmes symptômes aussi
- les femmes trans sous œstrogènes sont plus à risque (et j'en connais dont c'est le cas) de développer des maladies articulaires par exemple (vu que c'est 9 femmes sur 10 qui sont touchés). Pareil pour le cancer du sein car la glande mammaire se développe comme une meuf cis. Celles qui ont une vaginectomie ont plus de chances d'avoir des infections urinaires et des mycoses (bref tout comme les femmes cis car la flore est la même).
- et nous, mec trans, on a les tissus prostatique qui se développent donc on doit faire attention. Moi qui est une maladie auto immune articulaire je vois bien que ça va mieux sous Testo. Et je suis plus à risque de maladie cardio vasculaire. Quand j'aurais fait une mammectomie, j'aurais autant de risque de développer un cancer du sein qu'un homme cis (puisque quasiment plus de glandes mammaires).

Bref sérieusement avant d'affirmer des choses, renseignez vous. Parce que je lis beaucoup de bêtises là...

J'ai pas envie de me lancer dans une défense sur le reste parce que...j'ai l'impression que ça sera encore une fois m'epuiser pour rien.

Juste pour finir, le transactivisme à la base c'est pour obtenir des droits hein. Nous sommes également concernés par le féminisme et la plupart sont intersectionelles. Quand je lis des trucs du genre "ouin les transactivistes..." désolé de militer pour des droits que j'ai toujours pas, parce que mon identité est nié à cause de ma biologie de base, parce que sans certains droits des aldephes meurent encore aujourd'hui (c'est une réalité), parce qu'on veut juste vivre comme le reste de la population. On est des vrais personnes, qui existont, comme vous. N'en déplaise à certains.

Je rappelle que chaque sujet trans devit à chaque fois sur nos organes génitaux (C'est fou ça que même des féministes soient obsédées parce ce que j'ai entre les jambes).
Or le sujet c'est les THÉRAPIES DE CONVERSIONS, donc ça n'a rien à voir avec nos organes génitaux.

Une thérapie de conversion pour une personne trans c'est typiquement ce que j'ai lu ici, c'est de nous dire "roh vous pouvez pas vous contenter de votre sexe de naissance ?", c'est nous forcer et nous refuser l'accès à la transition (qui est documenté depuis 50 ans que c'est le seul traitement viable et efficace contre la dysphorie de genre), c'est nous inciter, nous forcer (à travers des thérapies, des cultes, etc), de performer notre genre de naissance, de nous dire que c'est nos traumas qui nous poussent à transitionner, des viols de correction (oui oui j'ai des adelphes où ce sont les parents qui ont fait ça...et vous chouiner pour interdire cela ????). Bref c'est exactement la même chose que les thérapies de conversion au niveau de l'orientation sexuelle.
Donc la discussion sur une définition de l'identité de genre, c'est détourner le problème quand l'urgence est la parce qu'on est tout simplement pas protégé.
Être trans c'est assez simple, c'est quand notre identité de genre ne correspond pas à notre genre de naissance (soit nos organes génitaux puisque vous en parlez beaucoup). Et encore dans le cadre de non binarité, qui est une forme de transidentité, ba on sen fiche des organes génitaux.
 
29 Mars 2015
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1. On parle de sexe parce que c'est justement ce qui définit en grande partie les violences sexuelles, un des grands sujets du feminsime. Une réalité qui peut parfaitement co-exister avec l'identité du genre et les violences que subissent les personnes trans.
Les violences qui se basent sur le sexe tuent aussi des femmes. La violence envers les unes et les autres (femmes et/ou personnes trans) n'est pas à mettre sur une échelle de qui souffre le plus.

2. Plusieurs personnes sur ce forum ont besoin d'échanger et de débattre sur différents aspects de la transidentité, pour comprendre les tenants et aboutissant du sujet.
Il y a un problème de compréhension, des doutes, beaucoup de questions légitimes et qui ont besoin d'être répondues. Si les un.e.s et les autres se mettent à censurer les autres, et à s'accuser de choses et d'autres, on voit bien où ça mène.


3. Pour les thérapies de conversion pour les personnes trans, je parie que la majorité d'entre nous n'avions aucune connaissance la dessus avant toute cette histoire.
La grosse question qui a enchaîné toute cette polémique : un médecin peut il/elle refuser une transition à une personne mineure sans que cela soit considéré comme une thérapie de conversion.
Perso, le terme conversion me renvoie vers le fait de devoir changer quelqu'un. Je trouve le terme thérapie de conversion est quand même trompeur pour les gens qui ne connaissent pas le sujet. Moi je dirais plutôt : refus d'un processus de transition. Je ne sais pas si c'est clair.
Je crois que les personnes qui ont des questions sur cet aspect là (qui décide quand une personne peut commencer un processus de transition, c'est quoi le protocole, est ce que c'est sans effets secondaire, quels sont les risques, que se passe si on change d'avis.. etc) se justifie par l'intervention médicale lourde que suppose un tel processus.
Ce n'est pas de l'infantilisation, mais une question légitime au vu des cas de détransition (certes minoritaires, mais à prendre en considération aussi). Je sais que cet argument ne plaît pas, je suis consciente que l'accès aux soins est une question primordiale pour les personnes trans en, et en aucun cas je pense qu'il faudrait y difficulter l'accès. Je pense que l'on doit certes apporter une réponse sincère aux questions délicates tout en sensibilisant les soignants en premier lieu à cette question pour une meilleure prise en charge.
 

Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
18 Janvier 2016
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Bon je vous avoue que le débat le fatigue un peu car il tourne en rond et encore une fois il ne traite pas du sujet principal, les thérapies de conversion.

Oui refuser une transition à une personne trans c'est en quelque sorte une thérapie de conversion car c'est l'obliger à vivre dans une identité de genre qui n'est pas la sienne. C'est pour cela qu'on a des mineurs trans qui se suicident (et oui c'est une réalité...). Ou des majeurs parce que le refus se fait aussi à l'âge adulte.
La plupart des effets des hormones sont réversibles. Non ce n'est pas un traitement plus lourd qu'une pilule contraceptive, pourtant donner à la pelle à des mineurs, oui ça justifie des surveillances particulières, qui sont faites d'ailleurs.
Je précise qu'aujourd'hui, pour qu'un mineur puisse bénéficier d'un traitement hormonal, il faut l'accord des deux parents signés, ça se fait pas en un claquement de doigts.

Pour ce qui est des detransitions (qu'on appelle plutôt retransition, puisque c'est ça en fait), jen ai parlé quelques pages au début. C'est un sujet important dont la communauté trans a peu osé l'aborder mais qui revient sur le devant de la scène, parce que c'est important qu'on en parle.
Une detransition, ce n'est pas grave et ce n'est pas plus traumatisant tant que c'est accompagné. Si la dysphorie d'une personne l'a pousse à transitionner, c'est que derrière c'était nécessaire. Oui une detransition peut arriver. On a le cas dans mon asso en ce moment et ça se passe très bien (d'une personne ayant transitionner à l'âge adulte).
La plupart des effets des hormones sont réversibles.
Pour ce qui est des chirurgies, c'est exactement la même chose que pour les stérilisation ? Ouais certains vont se tromper mais c'est LEUR choix, qu'ils assumeront, tant qu'ils sont suivis (et c'est réversibles par une autre chir). C'est exactement cet argument qui été utilisé pour interdire et contrôler ++ les stérilisations volontaires des personnes jeunes. C'est donc infantilisant.
En sachant que la majorité des detransitions, c'est du aux difficultés de transitionner et à la transphobie (donc la plupart transionnent quand meme des années après), du fait qu'ils se sont trompés sur leur identité de genre mais ne sont pas cis mais plutôt non binaire, donc la majorité des changements leur convient, des personnes qui ce sont effectivement trompées (oui il y en a et c'est ok), et dans ce cas oui bien sur qu'il faut un suivi. Suivi déjà imposé avant je précise (même si c'est illégal). Et vu que les parcours de transitions sont très longs pour obtenir certaines grosses chirurgies, la plupart des personnes trans ont bien le temps d'y réfléchir.
Bref arrêtez s'il vous plaît d'instrumentaliser nos detransitions (qui concernent notre communauté et les personnes concernées) pour nous bloquer l'accès à nos droits.
C'est exactement ce qu'il s'est passé avec la stérilisation. C'est la où j'appelle à l'intersection. Nos combats ne sont pas opposés en fait. On combat tout autant le patriarcat et la plupart des personnes trans que je connais soutiennent +++ les femmes dans leur combat féministes.

En sachant que les chirurgies ne sont pas pratiquer chez des personnes trans mineurs.
 
M

Membre supprimé 360590

Guest
@Horion
Il me semble que pour certains traitements (soigner, endormir en réa...), l'assignation de naissance a une importance car les doses et le protocole peuvent ne pas être les mêmes selon qu'on a été assigné homme ou femme à la naissance. Donc être trans peut aussi mettre en danger si la personne a une crise cardiaque ou entre dans le coma pour X raisons si rien ne signale son parcours.
C'est pas dit pour nier l'identité de la personne, c'est une réalité médicale qui existe dans certains cas et @just_in_case n 'a pas donné de fausses infos.
(Ajout: Le "nos/vos" sont là pour expliquer ce que je veux dire mais je suis féministe intersectionelle. Le droit de toutes les femmes à l'intersection de toutes les oppressions comptent )

Il y a autre chose où il y a une incompréhension. Les questions qu'on se pose nous concerne aussi parce que le genre est l'affaire de tout.es et qu'on en vit des conséquences dans notre société, on a le droit de se les poser et c'est vrai qu'on a l'impression qu'on nous dit que c'est comme ça et c'est tout, qu'on est transphobe dès qu'on ose se demander c'est quoi au juste l'identité de genre ou remettre en cause ce qu'en dit telle ou telle personne qui ne sont pas toujours d'accords entre iels. C'est pas une histoire d'accuser d'être ouinouin :erf: . Que vos droits soient attaqués ne doit pas nous empêcher de nous questionner sur nos droits et ne doit pas faire qu'on doit prendre toutes vos réflexions comme vérité vraie, tout comme avoir des points de désaccords (ici, je ne parle pas des terfs) ne veut pas dire qu'on remet en cause votre identité ou qu'on est obsédé par votre culotte.

D'ailleurs, sur l'accusation d'être transphobe sur le forum, c'est pas le terme en soit qui gêne mais le fait qu'il tue tout échange d'idée. C'est dit pour faire taire et avec le débat ici, je rejoins mes vdd. Personne ne nie l'identité de personne. C'est sur la rhétorique terf donc on se demande ce qu'est le genre, etc..., tout ce que d'autre ont expliqué mieux que moi.
 

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