Je vois vraiment l'argumentaire insidieux : la dame au téléphone semble douce, à l'écoute, et en même oriente son discours sur un seul axe : l'IVG laisse des traumatismes, un enfant c'est merveilleux.
Alors déjà non, un enfant c'est pas "merveilleux", pour reprendre les termes de @fab : 90% d'emmerdes et 10% de bonheur (un truc du genre). Donc pour que ces 10% de bonheur arrivent à faire oublier les 90%, il FAUT que cet enfant soit voulu. Sinon c'est juste trop dur.
Je suis désolée, mais à 17 ans, outre les problèmes financiers, scolaires et sociaux que ça engendre, il y a aussi l'immaturité inhérente à cet âge. Mon Dieu, avoir un gosse à 17 ans mais.... juste non quoi. Il y a toujours des exceptions, c'est sur. Je ne jetterai pas la pierre à une jeune fille de 17 ans qui choisit de garder son enfant, c'est bien, c'est courageux (et potentiellement inconscient ? .. non ok). Mais qu'on ne dise pas à une fille, au téléphone, que la dame ne connaît ni d'Eve ni d'Adam "non mais si votre corps est capable d'enfanter, c'est bien que c'est naturel non ?"
On peut enfanter en moyenne dès l'âge de 12 ans, et ce n'est pas pour autant qu'avoir un enfant à 13 ans est naturel.
Et je dis ça en ayant dans mes amies une fille qui a eu un enfant à 18 ans à peine. Quand elle m'a dit qu'elle voulait le garder, je ne lui ai pas fait la morale ou quoi que ce soit, je lui ai dit "ok tu es sure ?" elle a dit "oui sure", je lui ai dit "c'est merveilleux, si tu as besoin d'aide ou d'une baby sitter, n'hésite pas à m'appeler".
Parce que c'est un CHOIX qui n'appartient QU'A LA MERE (et éventuellement au père s'il est impliqué)
@gia-bee (bon déjà c'est cool d'avoir ton avis, contraire aux autres, ça permet le débat !)
Je ne reconnais pas le "Droit de naître". Je reconnais le droit de la femme et sa faculté à admettre qu'aujourd'hui, dans ces conditions, cet enfant ne sera pas élevé dans les meilleures conditions.
Donner l'enfant à l'adoption ? Ah oui super, c'est pas comme si il y avait pas déjà des orphelinats PLEIN A CRAQUER d'enfants abandonnés, trimballés en familles d'accueil. Je ne trouve pas ça juste, foncièrement, de dire à un enfant "bon, tu as le droit inaliénable de naître, alors voilà, je t'ai "pondu" et maintenant va vivre ta vie comme un grand avec tous tes droits, enjoy"
Non non et non. Je ne suis absolument pas d'accord avec ton post. "Sa vie lui appartient" ? Non il n'est pas né encore, la femme par contre oui, sa vie et son corps lui appartiennent.
Et puis c'est trop facile de dire "non mais donne le à l'adoption", parce que la grossesse peut être vraiment difficile dans ces conditions, en sachant qu'au bout du compte, tu auras partagé 9 mois de ta vie avec cet embryon-foetus-enfant et il faudra ensuite le donner à des inconnus. Je crois que le traumatisme est immensément plus important d'abandonner son enfant à sa naissance, plutôt que d'avorter alors qu'il n'agit encore que d'un amas de cellules.
Et puis bon, j'ai appris récemment que ma mère avait avorté, alors qu'elle était déjà avec mon père, et donc avant de nous avoir mon frère et moi. Bah ma foi, elle nous a sorti ça un jour pendant le déjeuner, on parlait de l'avortement, elle a dit "ah bah attends, un jour j'ai voulu arrêté la pilule pour des vacances, pendant un mois, PAF je suis tombée enceinte !!! Bah ni une ni deux, direction l'hôpital, j'ai avorté, ce n'était pas possible pour moi, ça faisait à peine 1 an que j'étais avec votre père, ce n'était absolument pas le bon moment... Quelques années après, on a voulu avoir des enfants, on était installés, on voulait fonder notre famille, vous êtes arrivés l'un après l'autre et ça n'a été que du bonheur".
J'ai au moins 4 amies qui ont avorté, et les conséquences n'ont pas été les mêmes, pour aucune d'entre elles : l'une ne veut jamais d'enfant, depuis toujours elle dit qu'elle ne veut pas d'enfant, elle s'est retrouvé enceinte, l'avortement était pour elle évident, et pourtant elle en a souffert, elle en souffre encore à la "date anniversaire", même si peu à peu ça va mieux. Sa raison lui dit qu'elle a eu raison, que c'était le meilleur choix pour tout le monde, et son coeur et/son corps lui rappellent qu'elle est capable d'avoir des enfants (elle a ressenti beaucoup de "lien" avec son embryon avant d'avorter). Bref, IVG douloureuse pour elle, même si elle le referait.
Une autre, pour elle ce n'était "qu'un tas de cellules". Elle s'en fiche, considère qu'elle était bien trop jeune et que de toutes façons, ce ne sont que des cellules qu'elle a enlevées de son corps.
Une autre, déjà mère de deux enfants, grossesse non désirée, elle ne s'est pas sentie de s'occuper d'un troisième enfant avec les deux premiers, elle a avorté et considère qu'elle a fait le bon choix car ses deux filles lui apportent déjà tout le bonheur dont elle et son mari ont besoin (et puis envies de voyager en famille, un bébé n'était pas forcément "pratique")
Et enfin la dernière, étudiante, en couple stable, tombée enceinte elle sait pas trop comment (elle prenait la pilule etc), mais son mec et elle était d'accord sur l'avortement car au chômage et donc ils vivotent avec des petits boulots, ne sont pas stables financièrement...
Bref pour terminer ce pavé : notre société nous offre le choix de planifier notre descendance. Dans ces conditions, autant offrir à nos enfants le meilleur dès leur naissance en les accueillant au moment qui nous semble le mieux. Il me semble jusqu'à preuve du contraire que "faire le mieux pour les enfants", c'est ce que tous les parents font jusqu'à ce que les enfants soient indépendants et autonomes. Donc autant commencer à être "de bons parents" avant même la naissance.