auurelia;4788423 a dit :
tusaistousser;4788320 a dit :
auurelia;4788138 a dit :
Mais en quoi du marketing genré est-il sexiste! Il y a des femmes, il y a des hommes, et bon Dieu oui on est différents et heureusement! Je suis totalement d'accord à ce qu'il n'y est aucune forme de discrimination entre les sexes, mais en quoi le fait que les hommes et les femmes puissent avoir des goûts, des objectifs, des besoins différents est-il mal?
Et en quoi c'est mal de se battre pour que les femmes, les hommes aient le droit d'avoir chacun des goûts différents INDIFFÉREMMENT de leur sexe ?
Ce ne sont pas mes ovaires qui décident si j'aime plutôt le fanta à l'orangina à ce que je sache ?
auurelia;4788138 a dit :
Miss O, c'est visé pour les femmes qui désirent prendre soin de leur ligne (O = 0% de sucre) parce que c'est INDENIABLE, les femmes ont plus tendance à faire attention à leur santé/ligne que les hommes! Après, BIEN ENTENDU, ce n'est pas systématique, certaines femmes n'en ont rien à carrer de manger gras et sucré, et certains hommes feront d'avantage attention à leur ligne qu'une femme. (Et n'allez pas dire que si une femme fait attention à sa ligne c'est à cause de l'image des femmes dans les médias etc. car certes l'image de la femme mince est trop idéalisée, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut rejeter tous les produits réputés pauvres en sucre ou matières grasses. Après certes, boire de l'orangina n'est pas le meilleur moyen de prendre soin de sa santé)
Bah oui les femmes elles font attention à leur ligne uniquement parce que c'est écrit dans leur gènes hein, ça vient tout seul comme ça pif paf pouf des
chocapics feuilles de salade et du 0% dans ton assiette
Plus sérieusement, le problème n'est pas de proposer des produits 0%, des produits édulcorés en sucre/sel, ou quoique ce soit, le problème c'est d'ancrer dans la tête des gens que c'est NORMAL pour une femme d'y penser, de s'y intéresser, qu'elle a même plutôt intérêt à le faire. Et que ces produits là sont pour elles. Uniquement pour elles.
Quand Lagarfeld dessine des bouteilles de Coca façon mannequin c'est sur le Coca
LIGHT parce que c'est bien connu, les femmes aiment la mode et ne boivent pas de coca avec du sucre parce que c'est mal pour les hanches. Si pour toi, c'est pas important et ce n'est pas contributif aux injonctions quotidiennes faites aux femmes par la société sexiste, soit, mais ne vient pas faire la leçon à d'autres qui trouvent que le sexisme ne se limite pas à une différence de salaire.
auurelia;4788138 a dit :
Alors bon sang appellons un chat un chat, et arrêtez de vous victimiser, battez vous plutôt pour des causes crédibles
La faim dans le monde, la guerre, toussa toussa hein.
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Ce que je veux dire, c'est que je suis tout à fait d'accord avec la mauvaise image des femmes transmise, qu'il doit y avoir une égalité des sexes, mais j'ai par trop de fois entendu des discours visant à vouloir OUBLIER les différences sexuelles. Or, elles sont bien présentes et selon moi il ne faut pas les nier. Je pense qu'à la base le marketing genré s'est mis en place, pour viser des catégories qui existaient bel et bien. Alors oui pour se concentrer sur le fait que certaines de ces catégories ne devraient pas exister (ici les femmes qui se sentent mal dans leur corps à cause des médias, et veulent donc être plus minces) mais il est difficile de blamer une entreprise qui voit un "besoin" et qui désire y "répondre". C'est donc à nous de montrer qu'on pense à autre chose qu'être belle et mince, et les entreprises ne verront alors plus de raisons de créer des produits destinés à une catégorie inexistante.
De quelles différences entre les sexes parles-tu ?
Il existe des différences physiques mais à ce que je sache elles n'impliquent pas une prédisposition à boire du light. Personne ne s'indigne que certains produits destinés à répondre aux besoins d'une partie de la population, comme les tampons, soient destinés à cette population (je sais que dans les faits la plupart des pubs pour ces produits sont aussi sexistes, je veux dire l'idée de destiner un produit à une partie de la population sur un ensemble de différences physiques avec lesquelles il a un lien). Mais reconnaître une différence d'ordre physique n'implique pas qu'il est nécessaire de reconnaître une division nette entre deux catégories de la population qui conduit, le plus souvent, à une hiérarchisation entre les catégories ainsi créées. Penser que l'existence de différences implique de penser en termes d'opposition est déjà une démarche orientée - qui conduit bien souvent à attribuer aux catégories ainsi divisées des caractéristiques n'ayant aucun rapport.
Ces caractéristiques sont validées et constamment rappelées par la "société". J'utilise le terme un peu en fourre-tout pour exprimer l'idée que ça se retrouve partout, dans l'éducation, dans les raccourcis que nous utilisons pour penser, dans les médias, dans le marketing...
Alors on peut dire que le marketing ne répond qu'à un besoin mais c'est un besoin créé par tout un ensemble dont le marketing fait partie, un besoin qu'il crée autant qu'il y répond. Et qui se retrouve au niveau individuel parce que nous finissons par y adhérer, parce que le sexisme ambiant et les stéréotypes exercent le poids d'une prophétie auto-réalisatrice, on finit par croire que ces différences existent d'elles-mêmes.
Si Miss O existe c'est peut-être bien parce qu'il y a un marché plus important chez les femmes mais s'il y a un marché plus important chez les femmes c'est aussi parce que le marketing genré existe. Le refuser, s'en indigner et boycotter les produits qui l'utilisent ne fera peut-être pas tout changer. Mais moins de marketing genré c'est moins de sexisme, c'est moins d'injonctions à être comme ci ou comme ça, c'est moins de rappels que "la femme" se comporte ainsi ou fait attention à tel truc. On peut le voir comme un "petit" combat, mais un "petit" combat dans lequel l'autre est susceptible de nous entendre (puisque nous sommes des acheteurs potentiels) c'est beaucoup de "petites" victoires (des excuses et des retraits ont été obtenus sur certaines pubs) ce qui n'est jamais négligeable. Et, de plus, s'il y a une chose que nous faisons tous, c'est consommer. Nous sommes des consommateurs et la façon dont nous achetons, dont nous nous représentons en tant que consommateurs, dont nous nous pensons est orientée par ce type de publicités. Ne pas mêler notre sexe biologique à notre choix de boisson, ça n'a l'air de rien mais ce n'est pas qu'un détail, c'est aussi ne pas être réduit et ne pas se voir que par ce qui n'est qu'une caractéristique physique parmi d'autres. C'est par ce genre de petits combats qu'on en arrive à des choses comme le catalogue de Noël de Super U. Catalogue qui montre bien que le marketing genré a une importance et une responsabilité, qu'il crée des catégories et qu'en les refusant on autorise les gens (ici les enfants) à sortir des limites qui leur sont imposées. On peut bien sûr refuser ces limites au niveau individuel, mais après avoir passé six ans à entendre que les poupées c'est pour les filles ou vingt à entendre que les femmes n'aiment pas (et ne comprennent pas) le foot et qu'elles font attention à leur poids, ce n'est pas forcément évident. Ces catégories créées de toute pièce ont un poids et il ne suffit pas de montrer qu'on pense à autre chose pour les faire disparaître. Par contre je crois que boycotter, rappeler pourquoi on boycotte et s'indigner, ça ne peut pas faire de mal et ça peut conduire à modifier certaines représentations des "catégories" utilisées.
Ça ne remplace pas les autres combats à mener mais ça ne leur nuit pas non plus, au contraire
Et je pense qu'on a bien plus de chances de faire disparaître ces catégories en répétant qu'on refuse d'acheter ou d'accepter les produits qui y sont associés qu'en montrant qu'on pense à autre chose - comment d'ailleurs ? Il me semble qu'aujourd'hui si Orangina a envie de penser que les femmes ne pensent qu'à être belles ce n'est pas faute d'exemples prouvant le contraire, c'est par simple sexisme. Et de manière personnelle l'idée qu'en étant une femme j'aurais, qu'on aurait en tant que catégorie, à prouver un truc ou à démontrer qu'on n'est pas que "ça" pour ne plus y être réduites, ça me fait bondir
Penser que c'est à la minorité de montrer qu'elle n'est pas qu'un stéréotype alors qu'on n'en a jamais demandé autant à la majorité (ici les hommes mais qui varie selon la ou les division(s) utilisée(s)), ça me semble problématique.
Edit : Promis j'ai lu le sujet avant de répondre mais je me rends compte en me relisant que je répète des choses qui ont déjà été évoquées par @
Tusaistousser et @
Euki Désolée pour le côté répétitif, j'espère que tu ne le prendras pas mal.