Oui, le féminisme peut être violent : il l’a déjà été, mais vous l’ignoriez peut-être

17 Avril 2009
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Namur (Belgique)
Bin...oui quelque part c’est de l’incitation à la violence dans le sens ou c’est un article qui a un socle un peu révolutionnaire et de ce fait, se place forcément en opposition au moins partielle par rapport au système actuel, à la loi.
Mais justement, c’est ça qui est intéressant. Cet article pose la question: le cadre légal actuel permet-il te combattre efficacement l’oppression sexiste ? La protestation non-violence porte-t-elle ses fruits ? Jusqu’où sommes nous prêtes à aller ? Où posons-nous la limite ? Et c’est à nous de poser cette question et d'y répondre, parce que le propre d’un mouvement de lutte pour l’acquisition de droits et la fin d’une oppression c’est de s’opposer au système établi légalement.
Je crois que c’est nécessaire de passer par des phases de remise en question de la loi et discuter de si on envisage de l’outrepasser ou pas et à quelle échelle.

Les colleuses par exemples qui collent des messages féministes sur les murs sont en dehors de la loi. On peut le leur reprocher, on peut trouver que c’est nécessaire comme action. Et c’est important de parler ouvertement de ce qu’on est prêtes à faire, les risques qu’on veut prendre, pour quels objectifs.

Je suis d'accord avec toi.
Seulement Madmoizelle est fréquenté.e par des adolescent.es et jeunes adultes principalement (si je ne me trompe, c'est le public cible). Et mettre en gras "lacérer la bite" au lieu de "se donner les moyens de se défendre", ce n'est pas tout à fait la même chose.
 
10 Juillet 2020
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Bonjour à toutes ! Après discussion avec la rédaction, j'ai pris la décision de changer le titre de cet article. Madmoizelle ne fait pas l'apologie de la violence, ce titre était une tentative (malvenue, effectivement) de mettre en avant l'histoire de la violence féminine et féministe comme réponse à la violence patriarcale. Le titre ne transmettant pas cette idée de manière appropriée, il a donc été modifié.

Merci à vous de votre compréhension et de votre fidélité.
 
Dernière édition :

Clematis

Ne pas citer.
3 Avril 2016
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@Heynen
Je ne comprends pas trop le rapport avec l’âge du public cible pour être honnête.
Irene a 21 ans. Et à l’âge des lectrices cible du magasine, beaucoup ont déjà subi des violences sexistes et sexuelles. Parler de ce type de sujet ne me semble pas plus déplacé avec des jeunes qu’avec des adultes déjà bien avancés dans leur vie voir avec des personnes âgées.
 

Dame de lotus

Chicons au gratin, et toi ?
29 Novembre 2015
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Jai l'impression que le débat en tant que tel (la violence peut-elle être légitime ? et sous-questions apparentées) a déjà été beaucoup débattu au fil des siècles. Je pense même, très sincèrement, qu'on a déjà pas mal fait le tour de la question, y compris dans les dynamiques d'oppression : du coup pourquoi isoler cette thématique dans le cadre du féminisme ? (parce que c'est le thème du magazine et que c'est un combat d'actualité, ok) Mais est-ce que c'est vraiment la meilleure façon d'en débattre ? Est-ce que c'est s'ouvrir l'esprit que d'en discuter en mettant au coeur du débat quelque chose qu'on ressent tou.te.s ici de façon presque viscérale ? Je dis pas du tout que ça doit être tabou ni quoi que ce soit, c'est super intéressant (comme d'autres l'ont relevé avant moi), mais je sais pas si cette façon d'amener le sujet est celle qui permet un débat constructif. Je pense que j'aurais été plus loin, j'aurais enrichi cet article avec d'autres exemples, d'autres réflexions, pour ouvrir le sujet plutôt que le cloisonner.

Et aussi, juste parce que voilà : moi quand je me demande si quelque chose me paraît humaniste, je remplace la cause que je défends par une autre cause que je ne défends pas et qui a utilisé les mêmes moyens. Si ça me fait bondir de ma chaise, c'est que, pour moi, c'est pas une idée brillante. C'est le cas ici.
 

Anechka

Fiodorophage
28 Janvier 2021
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@Watou vraiment je te suis dans beaucoup de tes arguments. Je comprends l'intérêt de poser la question de la violence, je comprends la lassitude d'être "du côté des gentils". Mais il y a un moment où je ne suis plus d'accord : c'est quand tu parles (quand on parle en général) d'inverser la dynamique de la peur. Je ne veux pas d'une inversion, je veux une disparition de la peur. Bien-sûr j'imagine que toi aussi, et que tu vois cette inversion comme une étape nécessaire avant le "rétablissement de l'équilibre"... Mais je veux tellement croire que plonger les deux mains dans le sang n'est pas une étape indispensable pour atteindre l'égalité !
 

Esmé.

Old buccaneer of masala chai
24 Septembre 2014
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@Anechka Je vois ce que tu veux dire, je pense que je me suis mal exprimée. Quand je parle "d'inversion de la peur", c'est que ce ne soit plus à nous femmes de craindre d'être agressées ou violées sans conséquence, d'avoir peur de porter plainte pour ça (on est combien à ne jamais avoir porté plainte parce que peur de la police, de notre agresseur, des conséquences sur notre vie ?), mais que les agresseurs aient peur de la justice.
Et pour moi, la violence peut être compréhensible dans ce but. Je n'ai pas l'intention de me promener avec un cutter et d'émasculer le premier gars qui s'approche trop près. Par contre, des actes dits violents dirigés contre l'Etat et le système (contre des bâtiments qui le représentent, des institutions, dans des manifestations pas spécialement pacifistes envers les forces de l'ordre, aussi) pour obtenir justice, oui.
Je ne parle pas de vengeance. Je ne vais pas aller retrouver les hommes qui m'ont agressée dix ans après pour les émasculer, merci mais ma vie a avancé, et puis pour quoi faire ?

La violence que je ressens et que je n'ai pas envie de faire taire est celle contre le système, les institution, le patriarcat. Pas contre la très grande majorité des individus qui pourraient me passer à portée de cutter.


Je trouve l'article de Slate sur le même sujet (le livre d'Irene "Terreur Féministe") assez bien fait.
En fin de compte, ces articles me donnent envie de lire le livre.
 
12 Septembre 2014
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Eh bien ai adoré cet article, y compris le titre initial, bien que je comprend qu'il soit choquant.
Mais c'est violent que des femmes meurent tout les trois jours, le sexisme est violent, et je suis partisanes de mode de luttes radicaux, ou en tout cas d'accepter des mode de luttes varié.
Car chacun a mon sens son utile et indispensable.
J'ai longtemps eu cette idée aussi que la violence dessert la cause, se met l'opinion publique a dos.
Ce que je vois aussi, c'est que des lutte plus "soft" ne suffisent pas, sont la porte ouverte à des compromis qu'on ne pourra plus qualifié de victoires.

L'exemple dont je suis le plus proche, c'est la lutte de notre dame des Landes.
Sans cocktail, sans affrontement, violent, avec les forces de l'ordre, jamais les projets qui fleurissent aujourd'hui n'auraient plus voir le jour.
Tout le monde n'a pas envie d'en être, et c'est reconnu sur de nombreux lieu de lutte, il y a une gradation des poste en fonction des risques juridiques/de la violence, et chacun contribus a sa façon.
Mais chaque contribution est indispensable.

On a besoin d'action pacifistes, de sensibilisation, d'éducation, de diplomatie.
Et on a besoin d'une légitime violence, qui est au finale souvent bien gentillette devant la violence a laquelle on s'oppose.
 
12 Septembre 2014
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@AnnaKN j'entends bien ton point de vue, mais je ne te rejoins pas.
L'appel à des actions radicales n'est pas un appel général, donc des militant plus modéré peuvent tout a fait continuer des actions dans lesquelles ils se reconnaissent.
Pour moi ce n'est pas incompatible, même complémentaire.
En revanche, nier et s'opposer à toute radicalité, et donc parfois violence, c'est se tirer une balle dans le pieds.
Tel que je le conçois, il n'y aura pas comme ça d'avancé.

J'ai pas notion d'une révolution de centriste.

Et toute les avancées que tu mentionnes, justement, ne sont pas arrivées par la force de la protestation non violente.

Le parallèle peut être fait avec beaucoup de lutte, mais tu mentionnes les US m, donc me viens en tête la lutte anti-raciste : les droit des noirs-americains n'en sont pas où ils sont aujourd'hui que grâce à la non-violence, il y eu s'asseoir dans des bus, mais aussi les black panthères qui on sortit les fusils, et l'un sans l'autre( et l'autre sans l'un), n'aurait pas marché

Autre point, en effet, très lentement ça progresse, très lentement.
On attend encore combien de temps à ce rythme du coup ? On se donne 3-4 ans avec une femme morte tout les trois jours ?
 
Dernière édition :
23 Octobre 2019
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Région parisienne
Pour le coup j'ai lu l'article après vos premiers commentaires de mise en garde et je serai quand même plutôt de l'avis de @Watou. Qui plus est (que la rédaction me contredise si je me trompe) mais j'ai l'impression que l'article est à mettre en rapport avec une série d'articles sur certains courants du féminisme qui peuvent paraitre extrêmes, je pense entre autre à celui sur le lesbianisme politique.
Alors, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit, être une lesbienne politique n’a rien de violent (à par pour un mascu :lunette:) alors qu'il est bien question là de violence tout court. Simplement c'est un courant de pensée féministe qui va très loin dans sa démarche et sa réflexion au point d'avoir fait tiquer pas mal de personnes comme en témoigne les commentaires.

Personnellement je prends plus ce nouvel article sur la violence comme matière à réflexion que comme une incitation pure et dure comme le dit assez justement @Clematis plus haut. Il n'est pas forcément question de glorifier la violence en tant que telle mais de mettre des mots dessus et de s'interroger sur sa pertinence dans certains cas. Jusqu'à quel point nous autorisons nous d'aller dans notre lutte ?
La question que pose Virginie Despentes avec sa déclaration choc et crue est assez vrai et c'est normal qu'elle heurte. Si on la rend plus polie et moins violente dans les mots elle se demande juste : Combien d'hommes violeurs/harceleurs/etc. réfléchiraient à deux fois s'ils pensaient que leurs actions leur font prendre un réel risque ?
Même sous sa forme polie, cette question est hyper violente en elle même car elle met l'accent là où ça fait mal, là où on est aujourd'hui, là où pour le moment un agresseur ne risque pas assez. Et ça met en colère et ça interroge sur la réaction que l'on peut avoir. Quelle réponse devons nous apporter à cette question? à quel point pouvons nous aller loin dans notre réponse ?

Une dernière réflexion qui me vient aussi c'est que la question de la violence ou non doit aussi tenir compte de la situation géographique, de l'état dans lequel est un pays, son système judiciaire, sa culture et sa violence par rapport aux femmes. Bref contextualiser les choses.
Même si nous sommes dans un pays où clairement il est encore très compliqué de faire entendre sa voix sur certains sujets, ou tout simplement d'obtenir une condamnation, nous avons quand même des moyens de répondre, de faire pression, une liberté de parler etc., brefs des moyens, même si muselés, de se faire entendre et de protester, ce qui n'est pas nécessairement le cas partout, quelle réponse apporter dans ce cas ? a quel point voulons nous être patientes ?

Bon ce commentaire est un peu décousu mais grosso modo, même si je ne suis pas pour l'escalade de la violence et la création de brigades du cutter, je pense qu'il n'est pas complètement fou de se poser la question d'une certaines violence, quand on voit que beaucoup de luttes, y compris féministes, ont réussies à avancer partiellement grâce à des actions radicales. C'est un constat assez triste en soit, et je comprends parfaitement qu'on ne veuille pas y adhérer, mais comme @Eleenore le dit, ça ne veut pas dire que les deux manières de faire ne peuvent pas cohabiter et être complémentaires.
 

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