@lazaretto Ce n’est pas un procédé malhonnête : 3000 personnes, c’est un nombre qui est un très bon chiffres pour ce genre de sondage, tant qu’on respecte la méthode des quotas. Les sondages faits par l’IFOP sont parmi les plus fiables qu’on ait, c’est la boite qui fait autorité en France. La seule chose sur laquelle il faut se méfier, c’est les questions qui peuvent être orientées (vu que c’est ceux qui commandent un sondage qui les posent). Nous n’avons pas le nombre précis de gens qui sont cités par groupe, mais dans la mesure où on nous dit que l’échantillon est « représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus » tu peux le deviner par le calcul.
Et la raison pour laquelle on ne tient pas en compte l’opinion des juifs dans ce sondage est simple : les juifs, c’est 0.7 % de la population française. Ça voudrait dire qu’il n’y a statistiquement que 21 personnes, ce n’est pas assez pour être représentatifs d’un groupe. Et si on les prend en compte il faudrait aussi prendre en compte l’avis des protestants, des évangélistes et des bouddhistes. Le sondage s’intéresse à de nombreux critères, il va pas demander leur avis à des petits groupes qui ne sont pas représentatifs pour ne pas perdre en clarté. Pour les religions, le sondage va poser la question aux 3 plus gros groupes : les athées, puis les chrétiens et enfin les musulmans.
Quant au fait que les musulmans sont statistiquement davantage issues de classes sociales défavorisées : oui mais donc ? Les classes sociales défavorisées sont effectivement plus homophobes que les autres classes, elles sont à 23 % à considérer que l’homosexualité est une maladie ou une perversion sexuelle. On est à 7 points avec la classe sociale qui est juste au dessus (et qui n’est pas encore la classe moyenne, donc ça reste une classe sociale pauvre). Et ça implique aussi que 77 % des gens issus de la classe sociale la plus défavorisée à ne pas être d’accord avec ça.
Chez les musulmans on est à 63 %. On a quand même un grand écart entre les deux chiffres.
Le fait qu’une population est stigmatisée ne signifie pas pour autant qu’on ne doit pas fermer les yeux lorsque des gens qui appartiennent à cette population stigmatisent d’autres personnes. Je suis tout à fait d’accord pour m’opposer à des récupération racistes lorsqu’elles apparaissent, notamment de la part d’opportunistes qui n’en ont rien à faire la plupart du temps voir même font partie du problème.
Mais le fait que les musulmans subissent des discriminations ne justifie en rien qu’on puisse tolérer des propos sexistes, racistes ou LGBTphobes proférées au nom de l’islam. De la même manière qu’il est hors de question de laisser des femmes ou des LGBT s’en prendre à des croyants parce qu’ils croient en une religion qui est homophobe et misogyne.
Encore une fois, en ce qui me concerne, je considère qu’on doit traiter tout le monde de la même manière. Il ne s’agit pas de traiter les musulmans avec plus de suspicions que les autres croyants.
Mais pour moi, le problème c’est que selon ce qu’on considérera comme discriminant ou non, la question de l’idéologie religieuse peut se poser. Lorsqu’il s’agit de dénoncer les violences physiques ou verbales qu’une personne subit à cause de sa religion, la question ne se pose évidemment pas et j’ose espérer que tout le monde sera d’accord là-dessus.
Mais lorsqu’il s’agit de remettre en cause la laïcité qui encadre les religions pour éviter qu’elles aient une influence politique, où qui exige une neutralité de certaines fonctions, notamment les fonctionnaires, c’est normal de rappeler la raison pour laquelle ce système a été mis en place.