Pour en revenir au sujet, je plussoie totalement le message de
@Nyxi sur la culture anglo-saxonne.
J'ai travaillé un certain temps en Angleterre, et comment vous dire que le droit du travail là-bas...c'est léger. C'est une des raisons paradoxale pour lesquelles il est très simple de trouver du travail en Angleterre (dans les grandes villes du moins, pour la province anglaise, aucune idée). C'est très simple de virer un employé, et grosso-modo avant 2 ou 3 ans d'ancienneté c'est quasi impossible de contester un licenciement. En contrepartie, on peut littéralement trouver un poste équivalent dans la même semaine, même dans les professions cadres. Être licencié n'est vraiment pas vécu comme une fatalité, et pour cause : il y a pléthore de recruteurs dans certains domaines, des gens dont le travail est de contacter les profils sans emplois/ou enclins à être débauchés afin de leur décrocher des entretiens d'embauche - quand j'ai débarqué là-bas j'ai juste trouvé ça surréaliste.
Bon il y a, comme partout, des secteurs bouchés (bien que je ne connaisse pas lesquels, si une madz peut compléter
)
Evidemment avec un tel système, il y a des jobs précaires en Angleterre. D'un autre côté, leur chômage l'est encore plus. Mais l'avantage c'est que là-bas, si on n'est pas satisfait de ses conditions de travail, on change. J'ajouterai enfin qu'ils sont (je trouve) moins regardant sur l'aspect diplômes etc. du CV mais plus sensibles à la personnalité et à la débrouillardise, ce qui ouvre un champ de possibles qui est plus restreint en France.
Peu importe le bord politique qui nous correspond le plus, il faut bien se rendre compte que notre protection du travail est indispensable parce qu'elle a rendu les choses impossibles autrement. En rendant le licenciement "compliqué" ne serait-ce qu'en terme de délais, on freine automatiquement une dynamique d'embauche, et par conséquent, de démission aussi. Cette situation a favorisé les tensions et les mauvais rapports en entreprise (un employé n'est pas heureux dans sa boîte mais ne peut pas partir car bloqué financièrement / un patron n'est pas satisfait de son employé mais n'a pas de motif légal pour le renvoyer, ou impose des conditions de travail déplorables au seul motif que la place est chère.)
Deuxième conséquence, pour chercher un semblant de dynamique le monde du travail français mise de plus en plus sur les CDD ou les contrats freelance. Dans l'absolu, ce genre de contrats ne sont pas gênants mais nous sommes en France, et un contrat sans durée indéterminée, c'est un truc que les propriétaires et les banquiers n'aiment pas du touuut voir. Et la dynamique du travail en France étant de toute façon engluée, même ces contrats-là ne sont pas si simples à décrocher.
Mais le plus triste dans l'histoire, c'est que si on passait au système anglais ça ne changerait pas forcément tout comme par magie. Parce que c'est toute la mentalité des employeurs, des proprios et des banques qu'il faudrait changer, et ça...bref, à mon avis, la situation n'en serait que pire.