Ah, un texte qui me parle, à moi aussi. La petite meuf qu'on choisissait en dernier pour les équipes de sport... Pire... le coup des quatre équipes de basket, dans une classe de 29... On s'y attend à être choisi en dernier, mais pas au grand moment de solitude quand aucune équipe ne se manifeste pour te choisir. Ce jour là, j'ai quitté le cours de sport, furieuse après ces "copains", car tout le monde attendait, en regardant ailleurs, qu'une équipe se "dévoue" pour choper la "naine".
Oh, ça a changé quand on a formé les équipes d'acrogym avec les baraques sports études.Tout le monde voulait de la petite nana de 40 kilos. On me regardait comme ça:
. C'était fendard; pour UNE fois.
J'ai aussi été la jolie fille timide mais pas interessante, avec qui un mec est sorti suite à un pari.
La fille un peu chelou, qui finissait par rester seule car je préférais être seule, que de me sentir seule en étant avec d'autres. Qui passait des heures à "penser", en grande conversation avec elle même... A lire, des heures, et des heures... Qui n'allait pas vers les autres, qui flippait lorsqu'on venait lui parler : kékimeveut? Parce que forcément, quelqu'un me parle que parce qu'il a besoin de moi ou se moquer. Du coup pareil, on espère être remarqué sans vraiment faire le premier pas.
Et puis un jour, est venue la meuf
obligée de faire équipe avec moi en master pour les TD. Qui n'osait pas m'aborder, gênée, puis après avoir discuté gentiment, m'a dit: " bah en fait, t'es super sympa".
" car comme tu vas pas vers les autres, on a l'impression que tu veux pas qu'on te fasse chier".
J'ai fini par changer d'attitude et être actrice de ma vie plutôt que de la subir. Faire de mes goûts chelous des forces - et je trouve des gens avec les mêmes goûts que moi parfois. Dans les groupes, les asso, les réunions... Je suis celle très observatrice qui entend ceux qui n'arrivent pas à se faire entendre, celle qui est capable d'interrompre tout le monde pour dire : "s il vous plaît, écoutez jean Louis, c'est très interessant! " Ce n'est pas simple. Le tort aussi de cette société est de nous faire croire que l'humain est grégaire et que le groupe est la norme, d'une, et personne ne nous dit que pour trouver nos semblables, parfois suffit de partir !