J'ai vu que le mot "légende" est mis en avant ces temps-ci pour parler de ça.@jorda: Le fait que le gouvernant ait déclarer que le nuage de Tchernobyl ce serait arrêté à la frontière tiens plus de la légende populaire qu'autre chose.
Le problème c'est que le mot "légende" fait penser que la phrase ("le nuage s'est arrêté à la frontière") est complètement farfelue, déconnectée de ce qui s'est passé à l'époque.
Mais c'est pas le cas. Certains disent "légende" pour disqualifier, mais on pourrait aussi dire que la phrase "résume" ce que le gouvernement a fait à l'époque. Donc dire "légende urbaine" au lieu de "résumé", c'est pas neutre.
Pareil, on pourrait dire que la phrase n'est pas une "légende urbaine", mais plutôt un "sarcasme" des gentes de l'époque face aux discours des gouvernants.
Parce que si on prend les faits (L'Obs) :
"Le ministère de l'Agriculture y va d'ailleurs lui aussi de son communiqué, une semaine après la catastrophe : "Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l'accident de la centrale de Tchernobyl. A aucun moment, les hausses observées de radioactivité n'ont posé le moindre problème d'hygiène publique."
On peut tourner la phrase dans tous les sens, elle est claire.
Une journaliste avait dit :" Sur Antenne 2, Brigitte Simonetta explique que l'anticyclone des Açores, qui se trouve alors au-dessus de la France, "restera jusqu'à vendredi prochain [le 2 mai] suffisamment puissant pour offrir une véritable barrière de protection" à la France. "Il bloque en effet toutes les perturbations venues de l'Est", poursuit la speakerine" (source France info). Pour dire que c'est qu'une "légende urbaine", France info dit dans son article : "Mais cette affirmation n'est que cela : une prévision météorologique, qui vaut "pour 3 jours". À aucun moment Brigitte Simonetta ne la présente comme une certitude. La suite des événements s'en éloigne d'ailleurs, puisque le nuage radioactif n'a pas attendu trois jours. Il est arrivé en France dès le lendemain, en fin de journée."
= c'est du flou artistique, qui n'est pas présenté comme tel. Les journalistes ont joué sur les mots, mais ça ne trompe personne sur la volonté derrière.
On peut pas dire sur une chaîne de télé "sérieuse" : le nuage bloque le vent (les fameuses perturbations venues de l'Est)" et puis après se dédouaner en disant : "nan mais en fait c'était une prévision météo et c'est tout, fallait pas lui donner plus de poids que ça" : le ton à la base était affirmatif, sans message qui dit "c'est juste une prévision météo qui peut changer".
Franchement, le résumé est pas si éloigné de ce qu'avait dit le ministre.
Et surtout : la phrase relève plus de la moquerie envers le discours officiel qu'une vraie citation de la part des gentes qui l'utilisent. La faire passer pour une légende urbaine, c'est prendre les gentes qui l'ont utilisé pour des abrutis.
édit : @jorda Je crois que la citation de la journaliste Brigitte Simonetta, c'est celle dont tu parles pour le bulletin météo ?
édit @jorda C'est peut-être le journal de Noël Mamère dont tu parles ?
"La preuve avec le journal de Noël Mamère délivré le 26 avril 1986 sur Antenne 2. «L’Europe et particulièrement les voisins de l’union soviétique sont très inquiets de la progression de ce nuage radioactif dont la teneur reste pour le moment sans danger», annonce-t-il avant d’afficher une carte de l’Europe qui montre comment le fameux nuage a pu contourner la métropole. Ce serait grâce à un cyclone survenu en Ukraine qui a dirigé les particules radioactives vers le Nord-Ouest de l’Europe. Les perturbations de la dépression du Golfe de Gênes ont également été bloquées par les hautes pressions situées en France.
Toutefois, le journaliste du sujet fait part de sa crainte: un retour de masse d’air venu d’Est pourrait menacer les populations. À l’époque, peu de vents en Europe, ‘donc l’air pollué avance lentement», rassure la voix du sujet."
(la vidéo est dans le lien)
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