@Ryalla : tout à fait. Je trouve même qu'il y a beaucoup de problèmes à cet article.
Déjà, le fait qu'on dise "d'un point de vue génétique ce sont des garçons" NON. On a des gènes XY ou XX, mais ce n'est pas la seule possibilité (il y a aussi avoir un seul X, ou XXY pour les plus répandus - j'avoue ne pas avoir un souvenir plus précis de mes cours de terminale). On peut naître XY et être une fille. La bonne formulation serait plutôt : "elles ont des gènes XY qui dans un développement classique de l'embryon aboutissent à un enfant mâle". C'est plus long, mais c'est vrai.
Je n'aime pas beaucoup le "des enfants qui ont des organes génitaux et un aspect extérieur féminin/masculin". Autant je suis prêt à passer sur le "féminin/masculin" des organes génitaux, car je sais que les gens ont beaucoup de mal avec les termes "mâle/femelle" quand il s'agit de biologie humaine, parce que "on est pas des animaux". Autant l'aspect extérieur... Sérieux vous avez déjà vu un bébé ? Franchement à part le zizi ou la zézette (et encore, dans le cas des intersexes, voilà quoi), qu'est-ce qui change concrètement ? Même chez les enfants, si les petites filles n'étaient pas fréquemment vêtues comme des meringues et les petits garçons encouragés à jouer au foot jusqu'à encrottage complet de leurs vêtements, on n'aurait beaucoup de mal extérieurement à faire la différence...
Enfin, le pompon est quand même "le drame de la perte de la féminitay". Alors oui, certes, ces personnes sont stériles, et ça, c'est vraiment nul si on voulait perpétuer ses gènes et avoir des enfants. Mais franchement ? Pour moi, le vrai drame de ces personnes, c'est que si elles se sentent femmes, elles vont vivre dans un monde sexiste et transphobe qui va leur gâcher la vie à les enjoindre de ressembler à un modèle de femme qui est encore plus dur à atteindre dès qu'on a plus de téstostérone. Si la personne se sent homme, il y aura aussi de la transphobie à base de "mais tu étais une femme
avant, et tu n'as pas de couilles donc tu n'es pas un homme
", ainsi que toute la transphobie dont sont victimes les hommes trans en général.
C'est pour ça que j'ai un gros problème avec certaines phrases comme "c’est que ces enfants pensaient être des filles et ont été élevés comme telles.". Oui, ces enfants ont été élevés comme telles. Mais non, on ne pense pas forcément être une fille parce qu'on a une zézette, MERCI.
Je relève aussi " le désastre symbolique". Ça me choque beaucoup que ce soit vu comme un désastre. (même si après réflexion, je me demande si la personne qui a écrit cet article parle plus de la culture dominicaine). Ce n'est pas parce qu'une femme est stérile, qu'elle a du poil au pattes et des gros muscles que ce n'est pas une femme. Et si cet enfant n'est pas une femme, CE N'EST PAS UN DRAME. Ce n'est pas une tragédie. J'aimerais sérieusement qu'on arrête de voir les personnes trans et intersexes comme ça - même si je sais qu'on est exposés à des discriminations qui mènent à des gros soucis pour une bonne partie. Car justement faire de ce genre de chose une tragédie contribue à rendre extrême la vision qu'on a des personnes trans et inter. Alors que non !
Bon je n'ai même pas envie de parler du dernier paragraphe, qui me déprime totalement en fait. Autant la partie pour "aider les patientes à avoir une vie sexuelle" est vraiment super (parce que bon, fut un temps ou sexe féminin = enfants, donc on aurait pu considérer que si tu ne peux pas avoir d'enfants, alors pourquoi chercher à t'aider à avoir une vie sexuelle ?), autant le "ces patientes peuvent réellement avoir un aspect féminin" je. Voilà quoi. J'abandonne.