@Malf et
@TheMadTink m'ont sorti de ma torpeur cérébrale pré-concours pour me signaler la discussion avec
@Keko qui m'intéresse beaucoup ^^
Je tiens à rappeler que masculin/féminin, homme/femme, comme je l'ai déjà dit, sont des fictions. Des fictions performatives (elles ont un effet sur nos comportements) et pratiques (elles permettent de faciliter la compréhension du réel à qui les utilise, ce qui est utile pour les relation avec autrui). Cependant, ça reste des fictions, qui peuvent à se titre acquérir un contenu qui n'a pas forcément le même sens pour tous.
Que tu conçoives homme comme personne dotée d'un pénis, à la limite, je m'en contre-fous personnellement. Je ne te connais pas et ton avis personnel sur le contenu du terme "homme" n'a aucune influence sur ma vie. Tant que cette vision que tu as du terme homme ne te conduit pas à m'insulter ou à me mégenrer parce que vraiment, je ne suis pas ce que tu désignerais ainsi, alors tu peux penser ce que tu veux.
Que tu empêches les autres d'avoir une autre définition, là on commence à avoir un problème. De quel droit ta perception du réel, sous prétexte qu'elle est validée par la société, serait la bonne ? Parce qu'elle est bonne dans 95% des cas ? Mais, comme tu dis si bien, il reste toujours 5%.
Tu sais que 5%, c'est dans certains cas très peu, dans d'autres beaucoup. Ils peuvent suffire à invalider un concept, une thèse... ils peuvent aussi, comme tu sembles le dire, être l'exception qui confirme la règle.
Sauf que le genre n'est pas une règle scientifique, c'est un fonctionnement social acquis. Et on le voit très bien par le fait qu'il n'y a aucun contenu réel à femme/homme, aucune caractéristique commune à ces termes, puisque si l'on pousse la chose jusqu'au bout, même la forme du sexe ne permet pas de leur donner un contenu, étant donné que ces formes sont un continuum (et donc on a pas de limite définie).
Et même pour les 95% qui ne sont ni trans, ni intersexe : le concept de masculin/féminin, ça marche bien ? Quand on voit le nombre d'hommes cis complexés par leur virilité, le nombre de femmes cis qui s'imposent des choses qu'elles ne veulent pas pour être féminine, les conflits engendrés avec soi-même et avec autrui, le sexisme, les préjugés, la violence... ça marche toujours aussi bien, le masculin et le féminin ? C'est toujours aussi utile ?
Pour terminer sur une vision très personnelle des choses : pour moi, le masculin, le féminin, ce sont des fictions du langage qui n'ont qu'un sens gâché par les persécutions qu'elles imposent. Je les déteste, parce qu'elles me forcent à être soit l'un, soit l'autre. Je suis plus à l'aise avec la fiction du masculin, des deux elle est la moins insupportable pour moi, mais c'est tout, et si elles n'existaient pas, je n'en serais que plus heureux. J'espère qu'en tant que cis, tu réalises que ton truc qui fonctionne pour 95% des gens, il tue les 5% restants. Tu es toujours prêt-e à conserver un truc pareil ? Pas moi, en tout cas.