Pourquoi j’ai DÉTESTÉ être étudiante

[grenouilleau]

@Clematis C'est assez récent qu'on ne fasse plus redoubler, et j'ai peur que la mesure soit remise en cause, par n'importe quel gouvernement qui voudrait faire un effet d'annonce.

edit : par contre pour les classes de différents âges je savais pas que c'était aussi répandu, si tu as le temps bien sûr, et si tu sais dans quelle proportion, ça m'intéresserait de savoir combien c'est répandu.

 

[Ocytocine.]

Je me souviens au collège, j'étais la bonne élève qui s'ennuyait vite.
Ma prof d'histoire a vite comprit que quand je dessinais en cours, c'était pas que je l'écoutais mais qu'il fallait que je m'occupe les mains.
Ma prof de maths a très vite compris que j'aimais bien expliquer aux autres, vu qu'elle plaçait les élèves, elle m'envoyait à côté de ceux qui avaient du mal/était dissipé, alors forcément j'étais plus bavarde mais elle m'en tenait pas rigueur, parce qu'elle savait que j'allais pas non plus faire des miracles

Et pourtant c'était des classes à 35, y'avait pas d'heures précises.
Bref c'était le moment où je raconte ma vie mais j'ai vraiment kiffé mes années d'études au collège/lycée.
Ptete aussi parce que j'ai vécu la PACES après et là là... C'était de la merde et ça m'a bien traumatisée, et "changé en mal", le collège et le lycée m'avait apprit l'empathie et aider les autres, j'ai découvert la compétition et chacun pour soi en PACES.

 

[Nastja]

@Dame Verveine @Kanmani
Comme le dit @Orfath, le programme littéraire en S est suffisamment complet pour te permettre d'accéder à des formations littéraires là où l'inverse est quasi impossible.
D'ailleurs j'ai fait une prépa lettres et un tiers de la classe venait de S. Par contre en maths sup je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de L...
J'étais dans un bon lycée (bien classé dans la région on va dire) et très honnêtement j'ai pas eu l'impression d'apprendre l'érudition en L. Je veux dire j'avais un niveau d'écrit correct mais comme pouvait l'avoir n'importe quel élève de L ou de S. Pour ce qui est de la philo j'ai pas non plus eu l'impression que je partais avec beaucoup d'avance en termes de rédaction ou de structure de la pensée.

Bon quoiqu'il en soit je reste sur ma position

 

[Kanmani]

@Nastja
Ben oui, mais si tu vas en L, t'as pas envie d'aller en Maths sup, t'as pas envie d'apprendre des trucs qui ne te serviront jamais donc , c'est pour ça que j'arrête pas de dire que c'est une fillière qui vaut le coup si tu sais que tu ne veux pas travailler dans ce domaine et que tu ne vas pas changer d'avis ( ça ne vaut pas si tu n'es pas sûre, évidemment. )
Mais sinon pas de soucis, on ne va pas épiloguer 3000 ans, on est clairement pas d'accord et tant pis, c'est pas dramatique
Juste, ce que je retiens, c'est qu'on se réfère toutes à nos propres expériences, et visiblement, elles ont été différentes et que du coup, très logiquement, on arrive pas aux mêmes conclusions.

 

[Kurmad]

J'ai eu une super prof de maths en 3è qui nous faisait faire tous les exos en classe par deux (avec son voisin de table). Et ben effectivement, on a tous progressé super vite, c'est une méthode d'apprentissage qui plaisait beaucoup et qui était très efficace. Et ça m'a donné goût aux maths en plus.

Concernant les pipis du début de la discussion, moi il n'y a qu'en primaire qu'on n'avait pas le droit d'y aller en dehors de la récré (et encore, si on avait très fort envie c'était possible). Au collège/lycée, gars comme fille on y allait, même si les gars s'auto-censuraient un peu parce qu'ils n'avaient pas l'excuse "règles".

 

[AshMakuro]

J'ai tout lu et je vais écrire un message en vrac donc désolé d'avance

Sur les matières enseignées, je pense que c'est un peu facile de dire que ce qu'on apprend "ne sert à rien", et qu'il faut également apprécier les qualités du système français à ce niveau. En faisant un bac général S par exemple , tu peut acquérir la culture générale et la méthodologie pour suivre n'importe quelle licence de faculté, postuler à une quantité incroyable de BTS et de prépas, qui aboutirons à une quantité toute aussi diverse de professions. Toutes les connaissances ne seront pas utiles, mais au moins on te permet de garder un maximum de portes ouvertes. Je ne suis pas pour l'enseignement "à la carte" car il est pour moi source d'inégalité au niveau des établissements (pas le même panel d'options proposées) et au niveau social. Par exemple les familles de cadres ont plus conscience que les mathématiques sont injustement utilisées comme moyen de sélection et de tri pour beaucoup de filières. Ils vont donc pousser leurs enfants à choisir math même si ils ne comptent pas faire des maths plus tard. Les parents éloignés du monde professionnel ou de l'école aurons du mal à élaborer ce genre de stratégies.

Aussi, pour pouvoir aborder une matière dans sa complexité, il faut avoir les bases. Comment étudier l'agronomie pour reprendre ce que j'ai lu, sans avoir les bases en biologie cellulaire, en chimie, absorption de l'eau et des nutriments etc.

Spoiler: perso ne pas citer

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. Le lycée général permet de tout faire ! Mais si ce n'est pas votre truc, vous pouvez également faire un bac professionnel. Et pas que pour les semptrinelles "mécanique, menuiserie, plomberie, secretaire". Il y'a tellement de bac pro possibles. En ce moment, je rencontre des gens qui font un métier trop cool après un bac pro dans l'aquariophilie/aquaculture/gestion marine/horticulture. Je me dit "j'aurai du faire ça", sans me rendre compte qu'en 3ème je ne savais absolument pas ce qui me plaisait dans la vie, d'ou l'importance de la filière générale pour moi.

Enfin, sur les "contraintes" administratives de l'école, il faut savoir un truc : la responsabilité administrative, c'est très chiant. Et oui, aujourd'hui les parents d'élèves vont porter plainte très facilement si il arrive un truc à leur gosse dans l'établissement. Certains chefs resistent à la pression, mais dans mon école primaire, on avait interdiction de courir depuis qu'un enfant était tombé dans l'escalier et que sa mère ait porté plainte (il n'a pas eu de séquelles sur le long terme et s'était juste amoché). Interdire à des enfants de jouer à chat, si c'est pas un cliché de l'école triste et pleine de contraintes x) La plupart des professeurs (à part les aigris d'une autre génération qui aiment la "discipline" pour se sentir importants) trouvent également que ces règles sont un non-sens.

Spoiler: Vie perso

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Enfin sur les profs (j'ai un parent prof et beaucoup de ses amis sont profs), j'avoue que certains propos me blessent. Même si il y'a des cons partout, les profs n'ont aucun interêt à vous formater le cerveau, vous transformer en légumes obéissants à sa volonté, ou en ados stressés. En fait, c'est plutôt dans le monde du travail ou votre soumission a une valeur marchande (pour travailler toujours plus et vous exploiter afin de servir les résultats du patron/de la boite). Les profs les moins "disciplines" ne sont pas toujours les plus cools : ceux qui acceptent le bruit dans la classe et qui empêchent les plus fragiles de se concentrer, ceux qui ne foutent rien et surnotent pour s'acheter la tranquillité auprès des parents. Ceux qui vous laissent passer en classe superieure en sachant très bien que vous aller vous planter l'année suivante. La aussi sur le redoublement je voudrais dire : de nos jours, le redoublement est une chance. Si on vous le propose, ça veut dire qu'on accepte de vous garder une année de plus, malgré les couts engendrés, parce qu'on pense que vous en valez la peine. Les "cas désespérés" sont lâchement poussée de classe en classe, en attendant sa sortie du système scolaire.
Je ne sais plus si c'est toujours d'actualité mais à un moment, pour redoubler, il fallait que les parents écrivent une lettre aux professeurs/CPE etc. L'administration ne pouvait plus la proposer : Ne vous laissez pas avoir, c'est une mesure pour faire des économie. Croyez moi que les parents profs, quand ils voient que leur enfant patauge à 8 de moyenne, il vont le demander le redoublement ! Alors que les autres professions, qui s'y connaissent moins se dirons que si leur enfant "passe", c'est que finalement il ne doit pas s'en sortir trop mal ( et ils sont légitimes à le penser car c'est l'école qui doit s'assurer que l'enseignement a été bien transmis, pas les parents).

 

[Hipcherry]

@AshMakuro En effet, il est devenu plus difficile de redoubler que de passer dans la classe supérieure. L’an dernier, j’ai des élèves de 2de générale et techno avec des moyennes générales de 4/5 (avec l’EPS à 18, je vous laisse imaginer le reste) qui ont pu accéder à une 1ere STMG. Le seul moyen de faire redoubler, c’est quand le conseil de classe refuse une orientation et que la commission d’appel valide le refus... Ou les parents doivent faire les démarches administratives pour le redoublement qui sont parfois dissuasives.

J’ai 28 ans et mes élèves ne suivent pas du tout la même scolarité que moi. Et je ne les envie pas parce que, il me semble qu’il y a encore quelques années, le lycée était préservé de certains « cas » alors que maintenant il faut se farcir les « je veux pas travailler et je le dis haut et fort au point d’empêcher tout le monde de le faire » jusqu’en terminale (voire après puisque des miracles se produisent chaque année). Je les plains et je trouve effectivement cette façon de faire passer tout le monde et de devoir tout accepter très violente pour les élèves en difficulté qui veulent essayer, pour celles et ceux qui ont une vie pourrie à la maison et qui passent la journée d’école dans le bruit et les insultes et pour celles et ceux qui veulent accéder à haut degré de connaissances...

 

[Saiwen]

Oula, je lis de nombreuses choses, et c'est quand même dur, tant en tant que personne que prof.
En plus, j'ai de la chance, j'enseigne à la fois aux L et aux STMG, je suis l'une des plus chanceuses (pour moi oui, pour certains collègues je cumule les classes difficiles ... ou faignasses)

Je rejoins des Madz : le lycée général ne vous convient pas ? Allez en techno ou mieux, en pro ! Le lycée professionnel n'est pas une voie de garage, où seuls les rebuts de la société se retrouvent. Vraiment, on y fait des choses professionnalisantes. Et vous savez quoi ? Les BTS ont un quota obligatoire pour les bac pro.
Vous faites ses stages de professionnalisation et vous avez une place réservée en BTS. Quoi de mieux ?
De plus, les BTS se font de plus en plus en alternance.

Je vois également de nombreux postes avec de la "pédagogie innovante"... Ouais, dans une classe à moins de 20 élèves, ce n'est clairement pas représentatif.
Vous voulez 36 gamins qui ne veulent pas être là, qui font du brin et qui concrètement pourrissent le cours ? Enfin, une petite dizaine veut suivre, mais ils sont noyés.
Alors oui, on fait ce qu'on peut.
Et quand on laisse certains élèves sortir pour une pause biologique (aka vessie pleine), quelques uns en profitent pour fumer, copuler, se bagarrer ... (Sympa quand un élève se prend un sèche-mains sur la tempe, et comme on l'a laissé sortir, on est responsable) (cf. article 1242 du Code civil + la défense de monchéri-moncoeur par les parents). Donc oui, les sorties et pauses, nous sommes responsables.
On vous laisse sortir 2 minutes avant ? Responsable.
Et c'est cette pression administrative qui est fatigante.
Quand je vois que mes élèves, dès que j'ai le dos tourné pour aider un groupe, débranche un pc allumé et le rebranche, sans tenir compte des risques d'électrocution ... (Oui, ils ont 17 ans).

J'ai détesté le collège et le lycée, et je me suis éclatée en fac en y allant en touriste.
J'enseigne le droit au lycée et dans le supérieur.
Vous voulez avoir les bases en droit dans vos cours ? Comprenez déjà le français, puisque le droit est un langage en lui-même.
Vous voulez réussir en STMG ? Ayez un minimum de logique et de réflexion.
Vous voulez réussir tout court ? Ayez de la culture générale. Et ça, même les cours de SVT peuvent vous l'apporter.
Et certains élèves se complaisent dans la reproduction des oursins et vont avoir une vraie vocation. Mais pour cela, il faut être ouvert, et accepter l'ouverture.

Il existe de nombreuses passerelles aujourd'hui si des études ne vous plaisent pas. Peut-être qu'il n'y a pas assez de communication dessus, mais elles existent.

Et navrée pour le pavé, mais il fallait aussi que ça sorte

 

[Saiwen]

@AshMakuro En effet, il est devenu plus difficile de redoubler que de passer dans la classe supérieure. L’an dernier, j’ai des élèves de 2de générale et techno avec des moyennes générales de 4/5 (avec l’EPS à 18, je vous laisse imaginer le reste) qui ont pu accéder à une 1ere STMG. Le seul moyen de faire redoubler, c’est quand le conseil de classe refuse une orientation et que la commission d’appel valide le refus... Ou les parents doivent faire les démarches administratives pour le redoublement qui sont parfois dissuasives.

Ne m'en parle pas ...
Les profs d'éco-gestion sont tellement dépourvus de moyens également quand on envoie un élève faible en STMG.
Ca me fait tellement mal au coeur d'envoyer des élèves au bac, qu'ils n'auront pas ...

 

[Hipcherry]

@Saiwen Je sais, je les récupère en français en STMG... heureusement, cette année, mes élèves sont dans l’ensemble volontaires malgré leurs difficultés (plus quelques élèves qui ont eu une révélation scolaire dans la filière, ça fait plaisir). Mais quand je vois certaines classes que les collègues doivent se taper 6h, voire (beaucoup plus) par semaine, je vous plains.

 

[Lullabulle]

Le bourrage de crâne ça n'a jamais été mon truc et en France on ne sait rien faire d'autre pour enseigner. C'est apprends par cœur et ferme ta gueule que tu comprennes ou non. On ne nous incite pas à être curieux ni à aimer apprendre. Marche ou crève, comme de bons petits soldats.
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Je trouve ce commentaire particulièrement violent et franchement blessant. Le prof bashing a encore de belles heures devant lui.
Je suis prof (de français) depuis huit ans maintenant, au collège, et certes il y a pleins de choses à revoir tant elles sont imparfaites. Pour autant, nous ne sommes plus les profs d'autrefois: on pratique la pédagogie de projet, on organise des sorties, des ateliers, on insiste sur le fait que le par coeur est inutile, on organise des semaines interdisciplinaires et de mon côté en français j'essaie de les pousser à s'intéresser à l'art, au cinéma, ai monde qui les entoure. Oui il y a aussi les sempiternelles grammaire et conjugaison mais ça reste une partie mineure du travail. Alors merci de ne pas mettre tous les enseignants dans le même panier. On est pas tous des bourreurs de crâne sans empathie ou conscience des limites du systèmes. Certains d'entre nous se défoncent même pour les élèves et enseigner différemment.