Pourquoi j’ai DÉTESTÉ être étudiante

21 Octobre 2015
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La critique des méthodes d'enseignement me paraît pertinente et nécessaire, mais je ne suis pas d'accord avec les jugements d'utilité sur telle ou telle matière enseigné.
D'abord, je pense qu'on est tous/toutes plus ou moins influencés par l'expérience qu'on a eu de l'enseignement de ces matières, par les méthodes des profs , par l'intérêt de base qu'on avait pour ces matières.
Sauf que ce n'est pas forcément représentatif d'une population entière, ni des besoins de chacun à l'âge adulte.

La techno ne m'intéressait pas à la base, mais c'est quand même là que j'ai appris à me servir d'un ordinateur, d'internet, de word, excel, PowerPoint, parce qu'on avait pas encore d'ordinateur à la maison.

La svt m'intéressait beaucoup de base, certes, mais c'est quand même dans le cadre de ces cours que j'ai appris ce qu'il y a à savoir sur la reproduction humaine, la contraception. On parle beaucoup des antivax ? C'est en svt qu'à la base j'ai appris comment fonctionne le système immunitaire, les vaccins, les maladies. Savoir de base qui manque à beaucoup de personnes pour comprendre et faire des choix éclairés de santé. Pareil pour la nutrition. En fait la svt, à mon avis, permet d'aborder pas mal de sujets sur lesquels avoir quelques connaissances de base est quand même bien utile à l'âge adulte.
Physique et chimie, pareil. Savoir comment fonctionne l'électricité, comprendre les notions d'acide-basique (pour l'eau de consommation, la cuisine, l'hygiène, etc)
Histoire et géographie alimentent la culture générale et nous donnent des repères sur d'où nous venons, et servent de socle à la compréhension de la politique. Allez expliquer à quelqu'un l'intérêt de voter si il ou elle ne comprend pas le principe d'une dictature ou d'une monarchie totalitaire.
L'apprentissage des langues ne sert pas qu'à savoir baragouiner en anglais sur les joyaux de la couronne, ça donne des bases pour une société mondialisée où les langues étrangères sont de plus en plus présentes dans notre vie de tout les jours. Et souvent ça ouvre la porte sur d'autres cultures, d'autres sociétés.

Je ne vais pas écrire un plaidoyer pour le programme scolaire et ses matières, j'en ai d'ailleurs laissé beaucoup de côté, mais par pitié laissons de côté les arguments du genre: qui s'en fout de savoir comment se reproduit une moule, qui s'en fout que mélanger les produits a et b ça fait du rose, qui s'en fout de calculer la distance à laquelle atterrira le ballon de rugby, qui s'en fout de quel roi a intégré la Bretagne à la France,etc.

D'une ça fait pas avancer le débat, et de deux généraliser le désintérêt d'une personne pour un sujet à toute une population c'est très très réducteur.

Et perso je me sens en plus un peu blessée parce que pendant une bonne partie de ma scolarité je me suis fait harceler et traiter d'intello, de chouchoute des profs, juste parce que, effectivement, ces sujets m'intéressait.
 

J_Serpentine

Allez, ouste, va away petit bird !
17 Décembre 2015
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@grenouilleau Je me permets de te citer plusieurs fois parce qu'il y a pas mal de choses qui me gênent dans ce que tu as écrit :hesite:
Dans quel monde on doit attendre telle heure pour aller aux toilettes (douleur personnelle) ? Dans quel monde on oblige des genTes à s'asseoir sur une chaise et à écouter un autre humain parler de choses dont on se fout complètement ? Dans quel monde quand on est malade on doit faire le tour du lycée pour prouver que oui, on est bien malade, et non, ce n'est pas pour sécher ?
Dans le monde quotidien et notamment du travail, finalement, pas juste l'école. Oui, j'attends les pauses pendant les congrès, les formations, les réunions pour aller aux toilettes. Alors certes, quand on est adulte, on peut plus librement s'excuser pour aller se soulager si vraiment on ne peut pas tenir et on n'a pas besoin de l'autorisation d'un tiers mais parce qu'on est adulte et qu'on a appris les règles du savoir-vivre en société, ainsi qu'à différencier "j'y pense, j'ai envie, j'y vais" et "c'est une urgence, je dois y aller". Des enfants, tu peux être sûre que dès lors que l'idée les traverserait, ils se lèveraient tous n'importe quand, ce serait un manège infernal, sans compter qu'il y a toujours des camarades pour prendre ça pour un jeu. Il n'y a qu'à voir comment un enfant peut brusquement survenir dans une conversation en famille/entre amis pour dire "papa/maman, je veux faire pipi ! (genre là, maintenant, parce que ça lui vient en tête).

Ensuite, qui est ce "on" qui juge ce qui est intéressant ou pas ? Peut-être bien que X ça l'emmerde profondément le cours sur les statistiques mais que A, B et C kiffent à mort tandis qu'au moment du cours sur l'électricité, X est captivé alors que les 3 autres s'en moquent totalement. Et puis, c'est peut-être le prof ou le programme de l'année qui n'est pas captivant alors qu'avec Mme M ou le programme de l'année suivante, il pourrait y avoir un déclic sur les statistiques ?
Et au passage, dans la vie de tous les jours, on s'assoit pour écouter une formation pro ou une réunion qui potentiellement nous casse les ovaires.
Et dans le milieu du travail aussi, la maladie doit être justifiée. Les règles apprises à l'école sont exactement les mêmes que celles qui existent au travail, qu'on les trouve justifiées ou pas.

Je sais pas, l'agronomie, ça pourrait être une matière essentielle, vue de loin. En fait non : les capitalistes n'ont pas besoin d'agronomes en série.
En fait si, l'agronomie ça s'étudie... en études supérieures. Pourquoi ? Parce que je ne vois pas bien comment on peut étudier un sujet complexe quand on ne dispose pas du socle de base de connaissances. Comment comprendre et réfléchir sur de l'agronomie sans aucune base sur la chimie, la biologie/biochimie... il faut même des connaissances d'économie; comment parle-t-on d'économie sans bases mathématiques ? En fait, quelque soit le thème que l'on veuille aborder, un moment donné pour saisir l'enjeu du thème et ne pas juste avaler des préceptes déjà digérés, il faut bien disposer des fondamentaux qui nous permettent de réfléchir par nous-même. Et ce sont les maths, le français, les langues, l'histoire/géo... bref, les bases de l'école. On ne peut pas avoir tout, tout de suite !
Moi aussi, ça me faisait chier les équations et les tableaux d'avancement, je n'en voyais pas l'intérêt. Sauf que voilà, il faut d'abord beaucoup de compréhension et de connaissances avant de pouvoir tout connecter et comprendre le monde qui m'entoure, parce qu'en fait, rien dans la vie n'est simple.

D'ailleurs, quand je vois qu'aujourd'hui des industriels qui vendent des huiles essentielles qui boostent le système immunitaire et qu'un public y adhère alors qu'enfant la population a eu accès à comment fonctionne un système immunitaire et pourrait se dire que ça colle pas trop-trop à ses souvenirs, j'imagine bien comment on pourrait nous vendre tout et n'importe quoi si on commence à retirer les bases de chez bases à l'école...
Moi je suis pour l'auto-gestion, y compris dans l'école, avec les enfants plus grands qui prennent en charge les plus petits,
Et j'y suis totalement opposée :yawn:
Non vraiment, on parle suffisamment ici de la pression du quotidien et de la charge mentale chez les adultes, à quel moment on refourgue le fardeau à des enfants ?!
Ce sont aux parents qui ont décidé d'avoir un enfant et c'est au professeur qui a décidé d'utiliser son temps et son énergie pour donner un apprentissage contre rémunération de gérer des enfants, ce n'est certainement pas à des enfants d'en gérer d'autres !
L'enfant est en plein apprentissage, il découvre comment se gérer lui-même pourquoi lui imposer une telle charge ? Même au sein d'une fratrie, je ne trouve déjà pas normal qu'un aîné doive porter une telle responsabilité sur ses épaules. Où est l'épanouissement ? Apprendre à vivre avec les autres oui, être le substitut des adultes, non.
Par exemple l'expérience de Milgram, qui montre que quoi, 65 à 92% des genTes peuvent faire mourir quelqu'un si iels en ont l'ordre, juste par obéissance.
Très très très très gros raccourci de l'expérience de Milgram ! Cette expérience est bien plus complexe que juste un ordre de causer la mort !
D'abord, l'escalade de la violence infligée est graduelle. Ensuite, elle ne repose pas que sur une figure d'autorité mais sur une mécanisme d'exposition publique, de prise à parti, de pression de groupe, de langage déculpabilisant et de vocabulaire spécifique pour pousser au geste. Il y a tout un contexte pour que l'expérience fonctionne, ce n'est pas demain en prenant le premier élève venu qu'on va en faire un parfait exécutant de torture parce qu'il aura apprit à obéir à son prof !

Et pour conclure sur l'ensemble de ce que j'ai lu dans le topic, perso, je ne suis pas du tout partisane de l'éducation "à la carte". Pour moi, plus on reste longtemps dans le généraliste, plus on a d'ouverture sur tout, de culture et d'esprit critique. Au lycée, on ne sait pas tous ce qu'on veut faire; je n'arrivais déjà pas à choisir en faire une L ou une S, vous pensez bien que choisir telle ou telle matière... XD Surtout qu'on ne visualise pas du tout ce qui est utile ou pas pour tel ou tel métier en vérité et que ce serait dommage de se couper l'opportunité d'un projet qui nous intéresse parce que personne n'avait prévenu que la matière lâchée 3 ans auparavant compte.
Et même dans la vie courante, c'est pas si mal d'avoir des bases électricité pour savoir qu'on ne manipule pas de l'eau à proximité, qu'un produit en croix ça peut permettre de calculer les matières qu'il faut pour un DIY ou faire le béton de son mur et que Zadig & Voltaire c'est pas juste une chaîne de fringues.
 
17 Février 2014
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@grenouilleau
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Justement sur un autre topic on discutait des études qui mènent vers des boulots qui "payent bien".
Donc ça me semble assez contradictoire de laisser choisir les gens parce que l'entonnoir se resserre à la sortie. Si pour avoir un bon métier qui paye bien il faut avoir fait A, B et C au lycée ça veut dire que celui ou celle qui a fait D, E et F ne pourra pas accéder à ce métier.

Moi je suis pour un tronc commun obligatoire parce que ça serait pour moi donner sa chance à tout le monde. Tout le monde a le même bac et donc la possibilité d'aller où il veut après (à conditions d'avoir les notes qui correspondent).
Et après ce tronc commun si t'as envie d'aller en lettres tu vas en lettres, si tu veux aller en maths tu vas en maths etc.
ça me semble ahurissant qu'on ne puisse plus recommencer le lycée si on s'est gouré d'orientation parce que la suite de tes études supérieures dépendra uniquement de ce pauvre bout de papier qui dit : "toi t'es L :stare: , toi t'es ES :neutral:, toi t'es S :worthy:.
Et je crois qu'on peut "se forcer" à faire 2 ans d'études (1ère et Terminale) qui ne rentrent pas à 100% dans nos cordes.

Voici la conversation que j'imagine avec mon fils ou ma fille :

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Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
18 Janvier 2016
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@J_Serpentine
Je souhaite revenir sur certains de tes propos. Autant je suis totalement d'accord avec toi que une école auto géré par des élèves ce n'est pas une bonne base car un enfant n'a pas à prendre la place d'un adulte (j'entends par là que c'est trop de responsabilités pour l'enfant et que cela peut lui donner un sentiment d'insécurité si l'adulte le laisse s'auto gérer. L'adulte est là pour accompagner l'enfant, oui je suis pour une éducation bienveillante dans le respect des besoins de l'enfant et de ses envies mais avec des limites établies et un accompagnement à une prise d'autonomie progressive en rapport avec son âge et son développement psychologique).

Par contre là où je suis vraiment pas d'accord c'est dans le cas de ce que tu appelles du "savoir-vivre" que d'attendre pour aller aux toilettes par exemple. En quoi ce serait de l'irrespect que d'aller soulager un besoin physique ? Surtout que de nombreux articles prouvent que se retenir c'est très mauvais pour le corps : risque d'infection, de distendre sa vessie, etc. Surtout que ça prend que quelques minutes en général. Donc adulte ou enfant c'est pareil, on devrait pouvoir se lever quand on en a envie sans se justifier (peut-être mise en place d'un signe avec le professeur pour indiquer où l'on va). Et je ne crois pas que ça serait le cirque pour l'avoir vécu dans des classes. Au contraire, il y a moins de demandes en général que quand c'est interdit (car le stress peut provoquer un besoin de miction quand c'est interdit) et ça peut-être fait de manières discrètes. Ça s'apprend aux élèves.
De plus et c'est un point important pour moi, c'est un argument bien validiste que de dire d'attendre. Car pleins de soucis de santé de la vie quotidienne ou grave peuvent provoquer un besoin de mictions fréquentes (doncne concerne pas une minorité). Et on n'a pas à se justifier car généralement ça ne se voit pas (c'est pas marqué sur notre front qu'on a un soucis rénale ou une infection urinaire). Et franchement ça me fait chier si on pense que je manque de respect à mon interlocuteur parce que je vais aux toilettes. C'est culpabilisant et ça ne sert à rien de s'infliger cela.

Pour les arrêts maladies, si je suis malade au boulot par exemple, je préviens mon chef et je rentre chez moi pour obtenir un arrêt et le fournir à mon employeur sous 48h. Dans le cadre scolaire, l'enfant peut aller à l'infirmerie par exemple ou à la vie scolaire s'il n'y a pas d'infirmière mais n'a pas à faire le tour de l'établissement pour que ses parents viennent le chercher pour le ramener à l'école (j'entends par là aller voir ses profs, la vie sco, l'infirmière, le cpe et le directeur, j'ai déjà vu ça c'est stupide autant d'interlocuteur, c'est le travail de la vie sco de prévenir les équipes pédagogiques). Donc finalement de ce que disait @grenouilleau c'est pas de n'avoir personne à prévenir (car si c'est un mineur ça engage la responsabilité comme d'ailleurs en entreprise quand on est adulte et qu'un employé n'est pas en état de rentrer seul chez lui, s'il y a pépins, c'est pour la pomme de l'entreprise). Mais c'est d'avoir un interlocuteur privilégié qui croit à notre demande sans faire le tour de l'établissement en étant malade.
 

Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
18 Janvier 2016
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@Dame Verveine je plussoie ton discours (ça se dit encore ou je suis une boomer now lol ?). Dans mon école d'infirmiers, sur une promo de 160, une trentaine venait de bac L et n'ont eu aucune difficulté et avaient certains acquis que je n'avais pas et vice versa (au niveau éthique et philo par exemple, au niveau des langues aussi). Je ne crois pas qu'une filière puisse être restrictive pour une majorité de travail (sauf dans certaines spécialités et encore ça se travaille en amont et tout est possible, surtout aujourd'hui avec le nombre importanr de réorientation à l'âge adulte, au contraire un profil multiple ça plaît pour certains domaines).
Et c'est une chose que je mettrais un point d'honneur à faire avec mon enfant. Lui laisser le choix, le guider, l'accompagner mais ne jamais lui imposer. Et c'est pas grave s'il doit se réorienter. Ce n'est pas des années de perdues mais une expérience qui lui servira dans sa future vie, perso ou pro. Un des points importants qu'il faudrait changer c'est de ne plus voir le fait de se tromper d'orientation comme un échec mais comme une corde de plus à son arc.
 

Clèves

Risque psycho-social
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Pour les arrêts maladies, si je suis malade au boulot par exemple, je préviens mon chef et je rentre chez moi pour obtenir un arrêt et le fournir à mon employeur sous 48h. Dans le cadre scolaire, l'enfant peut aller à l'infirmerie par exemple ou à la vie scolaire s'il n'y a pas d'infirmière mais n'a pas à faire le tour de l'établissement pour que ses parents viennent le chercher pour le ramener à l'école (j'entends par là aller voir ses profs, la vie sco, l'infirmière, le cpe et le directeur, j'ai déjà vu ça c'est stupide autant d'interlocuteur, c'est le travail de la vie sco de prévenir les équipes pédagogiques). Donc finalement de ce que disait @grenouilleau c'est pas de n'avoir personne à prévenir (car si c'est un mineur ça engage la responsabilité comme d'ailleurs en entreprise quand on est adulte et qu'un employé n'est pas en état de rentrer seul chez lui, s'il y a pépins, c'est pour la pomme de l'entreprise). Mais c'est d'avoir un interlocuteur privilégié qui croit à notre demande sans faire le tour de l'établissement en étant malade.

Je comprends pas d'où sort cette histoire de "devoir faire le tour de l'établissement pour prévenir qu'on est malade" :hesite: (je réagis là-dessus parce que @grenouilleau en a parlé aussi et ça me perturbe que ce soit présenté comme une évidence) Deux cas de figure : l'élève est malade avant que débute la journée de cours et les parents préviennent l'établissement, il présente un justificatif à son retour, fin de l'histoire, la direction n'envoie pas les flics au domicile checker qu'il est bien dans son lit. Et si l'élève tombe malade pendant les cours, il demande effectivement à être envoyé à l'infirmerie ou à la vie scolaire pour que ses parents viennent le chercher, fin de l'histoire aussi. Non, il ne sera pas traîné de classe en classe avec chaque enseignant qui tâte son front brûlant de fièvre pour vérifier qu'il est vraiment malade... (La plupart du temps, c'est les camarades qui expliquent que bidule est rentré chez lui parce qu'il se sentait pas bien) C'est le rôle de la vie scolaire justement que d'assurer ce suivi et les profs contestent rarement un certificat médical (sauf cas extrême où l'élève est pris de gastro violente tous les jeudis à 17 heures). Donc je comprends pas pourquoi tu présentes "l'interlocuteur privilégié" comme une solution miracle et inédite alors que dans les faits c'est déjà ce qui se passe :hesite:

Après c'est bien de rappeler aussi que les infirmeries scolaires sont en sous-effectif grave, que la plupart répartissent leur temps sur deux, trois établissements et que de fait quand elles sont là elles sont surchargées de travail et ne peuvent pas s'occuper de tout le monde, résultat, les élèves ne reçoivent pas forcément les soins, l'attention, l'écoute dont ils ont besoin, ça ok.
 
Dernière édition :
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Mais en fait tout ce qui est reproché dans l'article au niveau de la privation de liberté et de l'infantilisation, je le ressens toujours et beaucoup plus au travail... Que ce soit le fait de devoir rendre des comptes sur les heures (pointeuses), pas aller pisser quand on veut (pauses imposées parce que coupure de la ligne de production), les règles absurdes (mais pourquoi on fait ça? Parce que c'est les conventions/les ingés ont décidé ça alors tg), les devoirs donnés à l'arrache (ouais tu dois débaucher à 17h mais ça va si je t'amène ça à 16h45 t'as le temps de le brancher et de lancer les endurances pour le weekend hein?)

Donc clairement j'envie l'autrice de l'article pour son travail, car je n'ai jamais été autant infantilisée que depuis que j'ai commencé à bosser (les études ne sont pas si loins et j'ai déjà écumé qqs boîtes) ^^"
 
17 Février 2014
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@Dame Verveine
On peut faire aussi ce que tu dis après avoir fait un bac S. Mais au moins tu n'as pas restreint le choix des possibles.

J'ai malheureusement fait L par exemple (je sais que ça n'existe plus) et je me suis retrouvée un peu coincée pour mes choix. Je ne dis pas que L n'ouvre aucune porte mais la S ouvre toutes les portes de la L et ouvre des portes plus avantageuses financièrement. Je ne vais pas te mentir, parmi mes amis/connaissances, ceux qui ont les meilleurs salaires sont ceux qui ont fait S et qui ont poursuivi dans ce domaine (data science, ingénieur, finance etc.), ils n'ont pas spécialement des horaires plus chargés qu'une autre profession et en bonus ils ont l'argent pour s'inscrire à plein de loisirs (dessin, théâtre, chant, sport), de prendre des verres de temps en temps et de se faire des restos sans trop tiquer sur les prix.
(Je ne dis pas que c'est la vie idéale, mais c'est quand même une vie plus facile).
Et mes amis issus de filières littéraires... bah ils galèrent, ils cumulent des jobs alimentaires, de l'interim, des périodes de vide, ils cherchent des formations de reconversion, des stages... voilà. Pourtant ils étaient passionnés par leurs études.

Je ne compte forcer personne (pas mes enfants en tous cas) mais je ferai preuve de beaucoup de pédagogie pour leur expliquer que ce serait dommage de rater des opportunités.
Et les débouchés pro en art ne sont jamais aussi "intéressants" niveau paye que les métiers issus des filières scientifiques.
Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas prendre un poste qui ne nous plaît pas juste pour l'argent mais je trouve important d'avoir le choix et ne pas se fermer des portes. Malheureusement, en France des portes il y en a beaucoup.

Si encore on vivait dans un pays où toutes les études avaient de la valeur et que faire de l'histoire-géo ou de la philosophie soit aussi bien considéré que d'avoir fait de la finance je n'aurais pas ce genre de discours.
Mais aujourd'hui il faut la jouer "malin".

Pourquoi je parle de ça ? Je disais que je trouvais plus pertinent de faire un tronc commun pour que tout le monde ait le même bac.
On aurait eu ce système actuellement et il aurait été remplacé par un système de filières on aurait eu des levées de boucliers : "Comment?! 3 niveaux de bac différents?! Et pas les mêmes chances d'études supérieures à la sortie?! Mais qui a eu cette horrible idée?"
 
29 Mai 2014
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@Nastja Sur la fillière L, je pense honnêtement que ça dépend si tu sais ce que tu veux faire avant. J'ai intégré cette fillière parce que je comptais faire une prépa littéraire et tous les métiers que je visais à ce moment là rapportaient plutôt beaucoup ( conservatrice de musée, prof en faculté, éditrice... )
Finalement, je me suis orientée en droit ( que tu peux intégrer quelque soit ton baccalauréat ) et chacun sait que beaucoup de métiers de ce domaine sont plutôt financièrement intéréssants aussi... Donc vraiment, quand on a un objectif et qu'on va en L non pas parce qu'on ne sait pas trop où aller et/ou qu'on veut travailler dans l'art mais parce que ce sont les matières qui nous intéressent le plus, et de loin, je trouve plutôt que c'est le meilleur choix à faire !
Dans mon cas personnel, je n'avais vraiment pas le niveau dans les matières scientifiques pour aller en S mais surtout, je haïssais les matières scientifiques et je n'aurai pas pu pardonner à mes parents de me pousser dans cette voie "parce que ce n'est que pour deux ans." En revenche, je n'aimais pas beaucoup les langues non plus, et il a bien fallu que je fasse avec en allant en L ( parce que du coup, j'avais anglais, allemand, littérature en anglais, anglais approfondi...) mais ça n'avait rien à voir avec la haine visérale que je portais aux sciences.
De même, j'aurai pu aller en ES, il aurait juste fallu que je m'accroche en maths, mais franchment, ça aurait rendu ces deux années beaucoup plus difficile...
Quand on a la chance de savoir ce que l'on veut faire, ce serait dommage de ne pas aller dans une fillière car elle a la réputation de fermer des portes ( ce qui est faux, vraiment, elle ne ferme aucune porte tant que ce n'est pas dans le domaine scientifique et il y a une option maths qui permet de garder un niveau équivalent à ceux des ES. )
Enfin, j'ajouterai que dans pas mal de lycée, les gens qui veulent aller en art ont la possibilité d'intégrer la section art appliqué, une autre fillière technologique, putôt que de s'ennuyer en L. EN fait d'ailleurs, la plupart des gens qui vont en L de nos jours, c'est pour les enseignements de langues...


Bref, je ne nie absolument pas ce que tu dis, on peut se sentir restreint en L si tu ne sais pas ce que tu veux faire mais c'est le meilleur choix à faire si au contraire, tu sais ce que tu veux. Et je pense vraiment qu'il faut nuancer le fait que ça ferme des portes et que seuls les élèves qui veulent faire art ou philo y trouveront un intérêt..;)
 
J

JAK-STAT

Guest
L'infantilisation LA PLAIE ULTIME. Je dis pas qu'il faut laisser les élèves faire ce qu'ils veulent, et je pense que parfois il y a bonnes raisons derrière les règles (à part de ne pas pouvoir aller aux toilettes parce que franchement tu suis rien au cours quand t'as besoin d'uriner)
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mais bon y a un âge où il faut s'arrêter, outre l'administration de la fac qui croit que t'es dispo H24, il y a en plus des profs qui te traitent comme un gamin, t'as pas le droit de supposer qu'ils se sont trompés ou dire que t'es pas d'accord avec eux (sans arrogance), comme si c'était une honte de se faire "corriger" ou de discuter avec quelqu'un de 20+ ans. C'est "ta gueule et fait ce que je dis". Heureusement que c'est pas tous les profs mais quand tu tombes sur ceux là, t'es pas giga content.
 
3 Novembre 2018
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@Clematis L'argument "de quand date vos infos" me gêne, parce que si tu remontes au primaire forcément ça commence à dater, sauf pour les profs ou les parents d'enfants de primaire : ça voudrait dire que seuls ces adultes-là ont voix au chapitre, ou les enfants de moins de dix ans, mais c'est pas trop le lectorat madmoizelle. Mais est-ce qu'on peut penser que les adultes ont forcément "le bon regard" sur la primaire ? Est-ce que le fait d'avoir fait sa primaire y a dix, quinze ans, ça empêche d'avoir un avis ? Y a eu une révolution entre temps en primaire et je l'ai pas vu passer ? C'est pas seulement pour faire la blague, c'est une vraie question.

@J_Serpentine
Pour moi donner du pouvoir à des enfants, en fonction de leur âge, c'est pas un truc gênant, ou qui pourrait déranger la société. Tant que c'est adapté à l'âge. En fait je trouve que la société actuelle est très violente et très "autoritaire" à l'égard des gamin.es, sans que ce soit justifié de mon point de vue.
Le sexisme c'est discriminer en fonction du genre. Là, on discrimine par rapport à l'âge. C'est ça qui me semble bizarre. Par exemple je vois pas pourquoi on accepte que des enfants soient jugés, mais que par contre pour ce qui est de leur laisser une certaine liberté, non, on les infantilise. Aux Etats-Unis les mineurs peuvent être condamnés à mort je crois. Est-ce que c'est normal, de punir aussi brutalement (je crois qu'en France la prison est possible à partir d'un certain âge), mais sans donner la liberté qui va avec, logiquement ?

Sur le fait de "faire porter un fardeau aux gamins" : je ne vois pas ça du tout comme toi tu le vois.
Pour moi c'est pas du tout "les enfants prennent la place des adultes", comme ce que je crois que tu as compris.
C'est plus nuancé, on peut tout à fait adapter en fonction de l'âge. Un enfant de 6, 7 ans, c'est pas un enfant de 11, 12 ans.
Pour moi, apprendre la démocratie directe (même sur des détails comme l'emploi du temps), apprendre à être responsable devant ses pairs, c'est pas un fardeau, ou en tout cas pas plus qu'apprendre des cours de sciences ou d'art plastique. Et j'aurais franchement préféré ce genre d'organisation, plutôt que de subir le jugement de profs.
En fait je comprends pas la différence que tu vois, toi, entre la charge mentale "apprendre une leçon de telle matière" et la charge mentale de "apprendre ce que je sais à un autre enfant", si c'est une tâche donnée dans un temps précis. Enfin, remplacer une heure de cours "théorique", par une heure de cours où on doit apprendre à quelqu'un.e d'autre, c'est toujours une heure de cours, c'est juste l'exercice demandé qui est différent. Ou est-ce qu'il y aurait une charge plus lourde ? Et les professeurs adultes encadreraient ça.
En fait en soi, apprendre à "enseigner" ses savoirs, ça pourrait tout à fait être vu comme une matière (je sais pas si c'est plus clair dit comme ça).

Et pour le raccourci sur l'expérience de Milgram : oui c'est un raccourci, vu la longueur de mon commentaire je me suis dit que j'allais juste évoquer le truc, pas en faire une dissertation. Bien sûr que c'est un raccourci XD

@Flopidou Ben écoute, tant mieux pour toi si ton collège gérait bien ces cas-là. Moi ça m'a vraiment ennuyée de devoir passer par l'infirmière, puis par le CPE (pas du tout du même côté du bâtiment, et encore, si la personne était dans son bureau, parce que parfois c'était juste fermé), pour obtenir des autorisations de sortie.
Pareil pour le collège demi-pensionnaire : les sorties étaient limitées, sans aucune raison valable en réalité, et si tu avais un prof absent tu n'avais pas le droit de sortir, rentrer te reposer chez toi, juste parce que "demi-pensionnaire". Je sais pas, à partir du moment où les enfants sont suffisamment grands pour, hypothétiquement, rentrer chez elleux le midi, pourquoi cette règle stupide et dévoreuse d'énergie ?

edit : je précise que c'est pas à lire sur un ton agressif, au cas où ce serait pas clair à la lecture, pour toutes les réponses :fleur:.
 
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@grenouilleau Tu admettras tout de même qu'entre ce que tu décris dans ton premier post ("faire le tour de l'établissement quand on est malade") et ce qu'il en est réellement (devoir marcher 500 mètres de plus pour demander une autorisation de sortie), il y a tout de même un petit décalage. J'ai l'impression qu'on confond ce qui est contraignant avec ce qui est réellement violent et générateur de souffrances (je sais pas, subir un cursus scolaire classique quand on est dyslexique par exemple) et euh faudrait pas voir à tout mélanger non plus. Pour être franche là c'est plutôt de l'ordre du first world problem à mes yeux. Par ailleurs quand on parle d'un enjeu sociétal à grande échelle, c'est quand même pas méga intéressant les arguments anecdotiques du type "oui mais dans mon collège c'était comme ça". En ce qui me concerne, je ne me base pas sur ma seule expérience mais sur plusieurs établissements que j'ai fréquentés, aussi bien en tant qu'élève qu'en tant qu'enseignante (donc non c'est pas "mon collège gérait bien", c'est "ça se passe comme ça dans la majorité des établissements français"). Pareil pour l'histoire des sorties en demi-pension, ce n'est pas du tout "sans aucune raison valable", comme l'a déjà expliqué @JAK-STAT. D'ailleurs quand on entre au lycée (donc qu'on est vus comme plus mature et plus à même de gérer les pépins éventuels), les règles s'assouplissent.
 

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