Pourquoi je refusais d'admettre que je suis hétéro (et comment j'ai changé)

[Dog]

Je trouve ce témoignage personnellement assez intéressant, avec du recul. J'admet m'être (et encore maintenant) sentit plutôt mal à l'aise à sa lecture, mais j'ai repensé à mon adolescence. J'était dans un groupe de personne lisant pas mal de manga, avec un gros truc sur les yaois pour le public féminin, et il y avait vraiment cette vibe du " c'est trop stylé d'être gay- bi " whatever. Jusqu'au malsain (ce qui fait que maintenant, mine de rien, je suis très vite agacé quand ça discute du sujet, même si c'est des revendications, gentille, de ce type de public parce que les "couples gay c'est trop choupi "). Ça pêche quand cette " envie" d'être stylé par l'orientation, se heurte à la réalité, et peut pousser des comportements finalement très blessant. Le-a wannabe déclamant et jouant de son "orientation" accessoire, qui va se comporter de façons blessante envers les personnes dans ce cas.
C'est ce que je trouve intéressant dans ce témoignage. On sent l'immaturité, le statut privilégié déjà (de par les parents qui ont l'air vraiment ouvert), et au final cette influence. Je maintiens mon malaise vis à vis du "on dépose ça la sans approfondir tant que ça " ( je chipote peut-être, mais c'est mon sentiment, qui est bien sur discutable), mais une explication plus approfondie, et analyse du phénomène peut-être, se révélerai probablement intéressant et même pertinent. ( la question de la maturité, de la recherche, du fétichisme, son influence, les comportements... )

 

[Laoragwen]

Franchement je suis assez choquée et dégoutée par ce témoignage
d'autres commentaires avant moi ont parfaitement su dire ce que je pensais donc je vais pas répéter.

Mais et c'est peut-être débile, mais aussi l'une des 1ère chose qui m'a gêné, c'est que ce témoignage soit publié en octobre, le mois consacré à l'histoire LGBTQ+ (LGBTQ+ History Month) dans de nombreux pays.
Qu'il soit publié un témoignage d'une personne hétéro donc privilégié, qui s'est servi et/ou ait préféré faire partie d'une communauté discriminée mais qui ait enfin "accepté" (quelle chance) qu'elle faisait bien partie de la majorité privilégié, le mois où on célèbre les actes, avancées et personnes LGBTQ+ qui ont souffert, se sont battus et sont parfois (souvent) mortes pour que le monde soit meilleure aujourd'hui, tout ça me dérange énormément..........

 

[Peace&Love&It;3]

@Clemence Bodoc Pourquoi avoir choisi cet angle "l'hétérosexualité est dure à acceptée?". Par exemple pourquoi ce choix du titre "Pourquoi je refusais d'admettre que je suis hétéro et comment j'ai changé" plutôt que "Pourquoi je fétichisais la communauté LGBT et comment j'ai changé?". Parce que désolée mais ce qu'elle a surtout compris et accepté c'est son regard problématique sur les LGBT, pas son hétérosexualité. Bref, orienter l'article sur le fait que son comportement est problématique mais qu'elle a appris à être moins homophobe.

 

[bébé tigre]

prochain article: "je suis riche mais ça va ,je le vis pas trop trop mal finalement"

 

[Clemence Bodoc]

@Clemence Bodoc Pourquoi avoir choisi cet angle "l'hétérosexualité est dure à accepter?".

Mais où est-ce suggéré que l'hétérosexualité est "dure" à accepter ? Où est-il question de difficulté, et d'hétérosexualité en général ?

Il s'agit d'un témoignage d'une personne hétéro, qui refusait d'admettre qu'elle est hétéro ; il n'est pas dit que c'était difficile de l'admettre, juste qu'elle refusait de l'admettre. (Attention hein, je ne suis pas en train de dire: "tu as mal compris", je sais bien que chacun•e compte tenu de ses expériences personnelles propres va avoir une lecture différente de ce titre et de ce témoignage, que TOUTES ces lectures sont légitimes, ce n'est pas le débat. Si la question est "pourquoi avoir choisi d'angler sur l'hétérosexualité est dure à accepter", ma réponse est: ce n'est absolument pas l'angle choisi et ce n'est pas ce qui est écrit).

 

[Jack-le-black]

Bon ben même remarque sur l'article sur la pub Dove, il a un peu genre tellement de milliers de personnes en souffrances car elles ont une sexualité non-hétéro et ont du mal à le comprendre/l'accepter, on peut peut être parler d'eux avant de parler de ceux qui sont au final dans la "norme", ont accès aux mêmes droits que les autres, ne sont pas discriminés,etc,etc...? 'fin là j'ai du mal à comprendre quoi...pourquoi pas un témoignage "je suis en pleine santé et j'ai appris à bien le vivre"?

 

[Scamandre]

Mais avec le titre et les premières phrases, la comparaison avec les vécus lgbt va être quasiment automatique, non...? Le côté "j'ai découvert mon orientation sur le tard", "comment j'ai fini par admettre mon orientation" etc, ça joue sur ce registre là, donc d'entrée de jeu on est placé.e face à un discours habituellement entendu de la bouche de personnes LGBT+, soudain dans celle d'une personne hétéro.
Certes tout le monde a une lecture différente, mais on ne peut pas évacuer cette comparaison là je pense, même si après en lui-même le témoignage n'aborde pas la question sous l'angle "qu'est ce que c'est dur la vie d'hétéro".

Le récit "comment j'ai été dans le déni de mon orientation pour m'intégrer puis me suis finalement découverte" est ici vécu par une personne hétéro. C'est une approche un peu hors norme, et qui aborde des thématiques assez importantes (la fétichisation des identités LGBT+, comment se questionne-t-on, pourquoi, comment ça se finit, quel regard porter sur son passé, etc).
En soi le témoignage pour ça est intéressant je trouve !
Le souci pour moi c'est d'employer les exacts mêmes éléments que pour un récit LGBT+, alors qu'on est dans quelque chose de pas vraiment comparable (en terme de messages, d'enjeux, etc).

Le ton posé au départ et la comparaison qu'il implique restent en arrière goût, même si la suite de l'article embraye sur d'autres thèmes (qui je pense aurait pu être développés, ç'aurait été cool). Après je me monte peut-être un film avec cette comparaison, mais je ne pense pas être la seule. L'angle choisi n'est peut-être pas celui de "l'hétérosexualité c'est si dur" (et en effet on en trouve pas trace dans le témoignage), mais le titre et le chapeau font peut-être trop écho aux articles de coming-out et acceptation de soi.

(Oui je me répète mais on va dire que c'est pour un souci de reformulation et compréhension )

 

[Carlawn]

@Peace&Love&It;3 Je plussoie totalement, le titre est vraiment mal choisi. Au premier regard, il m'a fait penser à ces témoignages de gens qui font, de gré ou de force, des thérapies de conversion parce qu'ils, ou bien leur entourage, considèrent l'homosexualité comme une maladie qu'on peut guérir

Après, j'ai été un peu rassuré en lisant le reste de l'article. Je pense pas que c'est desservir la cause, surtout quand on est jeune et très influençable, de jouer un rôle qui ne correspond pas à ce qu'on est réellement (ça vaut d'ailleurs pas uniquement pour l'orientation sexuelle). Surtout, que bon, pour beaucoup de personnes, l'orientation sexuelle n'est pas figée (dit la fille qui a découvert sa bisexualité à 26 ans ) et qu'elle n'était pas tout à fait consciente en étant ado de ce que cela pouvait représenter au niveau politique et sociétale.
C'est beaucoup plus grave par contre si on se sert des sentiments de quelqu'un comme couverture juste pour cacher sa véritable orientation sexuelle aux autres (mais ça n'a, heureusement, jamais été son cas).

Ce qui dessert réellement la cause, c'est d'invisibiliser les problèmes et discriminations que ça pose d'être non hétéro dans notre société. Du coup, involontairement à travers son article, elle fait passer la bisexualité pour un truc plutôt cool ou juste une passade. (alors que y'a quand même des gens qui sont tués à cause de leur orientation sexuelle). Puis comme ça a déjà été dit, employer du vocabulaire et des tournures relatifs aux mouvements LGBT+, c'était vraiment pas une bonne idée...
Peut-être qu'elle se sentait pas légitime de parler des discriminations des LGBT+, mais bon elle aurait pu citer quelqu'un pour le rappeler (une association, son frère ou quelqu'un de son entourage etc.).

 

[ValouSestra]

Ce témoignage est tellement maladroit, tellement mal mis en forme (les titres sont juste honteux), j'étais dans une colère noire en le lisant.
Honnêtement, je ne peux pas comprendre la plupart des réflexions de cette personne. Je "comprends" qu'on puisse trouver la communauté LGBT+ cool, du fait qu'on y est souvent très solidaires. Mais de fétichiser une orientation sexuelle minoritaire et discriminée jusqu'à plus de 18 ans, je trouve ça grave. Vraiment.
La conclusion est admirable, mais le reste de l'article est juste inadmissible.

 

[Jenjirah]

Peut être un des articles les plus frappant que j'ai pu lire.
Au début je m'attendais à un témoignage bien extreme.

Au final je pense qu'il dénonce plus une certaine tendance de l'être humain au 21 e siècles

Déjà, cette volonté de toujours vouloir être différent à un point critique.
Les LGBT sont différentes de la population, majoritairement hétéro.
Je pense que beaucoup de gens ont cherché à se trouver une orientation sexuelle différente.
On a tellement peur d'être vu comme quelqu'un de non unique qu'on en vient à se démarquer. Et cela va jusqu'à des cas critique où on reniera parfois ce qu'on est pour être ce qu'on est pas.

J'ai dans mon adolescence, vu quelques jeune filles scander haut et fort qu'elles sont bi comme si c'était une véritable fierté. (Bizarrement la plupart des aujourd'hui (en réalité 3) sont hétéros)
L'orientation sexuelle un outil de fierté ? C'est comme pour la couleur de peau ou le sexe. On ne choisit pas d'être noir ou blanc Homme ou femme.
On peut par contre être fier de notre groupe d'appartenance quand on à le choix d'y être (religion, parti politique, club d'echec du collège..) car c'est ... un choix (même si on tombe dans la marmite parfois jeune)
Je trouve ça plus logique d'être fier d'appartenir à une communauté qui se bat pour les droits LGBT comme le site. Pas d'être fier de son orientation sexuelle.

J'ai pas choisi d'être hétéro perso. D'aimer le sexe opposé et de me revendiquer selon mon sexe à la naissance.
Je trouve dommage qu'on fasse parfois des fixations. Je suis totalement dans l'abysse quand on me dit "mais toi tu vois tu es cisgenre" de la même façon que "mais toi tu médecin"
Creer par écrit plus d'identité "bi, pansexuelle, assexuelle etc.." étaient important pour montrer la complexités des sentiments et de l'orientation sexuelle. Mais c'est d'autant plus dommage que certains ont établit des cases comme si cela pouvait nous définir.
Le fait que je sois hétéro ne me défini pas. On ne peut pas lire en moi par mon orientation sexuelle.
Même chez certains féministes je vois qu'on transgresse vers ces cases.

Le fait que par exemple, un hétéro cisgenre vous choque n'est pas logique car il est hétéro cisgenre. Je suis hétéro cisgenre et je comprends totalement la théorie du genre. J'ai côtoyé aucune militante féministe (j'ai connu des féministes tout court mais pas au point de militer) avant ce site, rien dans mon passé n'explique que je suis très touché par la cause LGBT. C'est juste ma façon de pensée qui fait que je le sois. Pas mon orientation

 

[Nymphetameen]

Ben moi, le titre m'a tellement perturbée que j'ai mis plusieurs minutes avant de comprendre que c'était pas une parodie style "monde inversé où l'homosexualité c'est la mode". Je trouve ça très dérangeant. Je trouve que le témoignage dénonce quelque chose d'important (la fétichisation de notre communauté), mais de manière vraiment maladroite.

 

[Peace&Love&It;3]

@Scamandre et @Lily Lou m'ont doublée, elles expliquent parfaitement ce que je souhaitais exprimer.

@Carlawn Exactement, ce type de comportement est particulièrement néfaste pour les bi.es comme il renforce l'idée que ce n'est qu'une phase.

ais de fétichiser une orientation sexuelle minoritaire et discriminée jusqu'à plus de 18 ans, je trouve ça grave. Vraiment.
La conclusion est admirable, mais le reste de l'article est juste inadmissible.

Je suis totalement d'accord sur ce point, la fétichisation est d'après moi une facette de l'homophobie. L'autrice dit quand même vouloir aller à un groupe d'aide pour personnes LGBT. Autant on peut se poser des questions sur sa sexualité autant il ne faut pas abuser. Si il y a des groupes de soutien et d'aide c'est parce qu'être LGBT c'est dur. L'autrice pouvait s'en rendre compte mais elle niait complètement l'oppression qui allait avec le fait d'être LGBT.