@skippy01
A mes yeux y''a deux aspects dans ce qu'on qualifie d'obsession nataliste :
- le volet : la procréation est une étape obligée.
ça, c'est clairement que récemment que ce n'est plus une une évidence biologique : tant qu'on n'avait pas de moyens de contraception fiables, toute relation sexuelle était potentiellement procréatrice. Et on n'a pas de preuves que la libido de l'homo sapiens soit une mutation récente.
A noter que le fait de faire des petits n'est pas un avantage immédiat : la grossesse et l'accouchement sont dangereux et affaiblissent un membre du groupe, et l'enfant reste dépendant du groupe pendant quelques années avant d'apporter une force au groupe.
En parallèle, deux faits sociaux : le renouvellement des générations était un élément de stabilité sociale (transmission et amélioration des savoirs, renouvellement de la main d'oeuvre donc survivance alimentaire, entretien des anciens, transmission des biens...). Donc il était essentiel que le renouvellement des générations soit encadré. Toutes les sociétés n'ont pas la même notion de famille, de filiation, de parentalité... mais toutes encadrent le renouvellement des générations.
Aujourd'hui, ça donne le "diplôme + conjoint + travail stable = enfants". Y'a 100 ans c'était "mariée + conjoint avec un revenu + en bonne santé = enfants".
- les volet : il faut faire x enfants
Le second volet est hyper fluctuant selon l'époque, le niveau social, le pays...
Par exemple, quand la règle de primogéniture mâle était en vigueur (en gros : le premier fils était l'héritier de tous les biens de la famille et les autres enfants plus jeunes étaient dépendants des parents puis du fils aîné en termes de ressources), les familles aisées n'étaient pas du tout dans cette obsession : il fallait des enfants mais pas trop. Et quand l'héritage a du être divisé entre tous les enfants, c'est devenu encore pire : c'était le fractionnement des richesses, des biens familiaux, les familles avaient donc intérêt à être relativement réduites.
Fin 19eme (qu'on me reprenne si je me trompe, c'est des souvenirs anciens ça), y'a eu l'apport de ce bon vieux Malthus qui disait en gros "trop de monde, pas assez de ressources, on est foutus si vous continuez à baiser tout le temps les gens !" Pas si différent de notre souci actuel pour notre empreinte écologique.
Pour la situation aujourd'hui en France :
- la "fierté nationale" : "on est nuls en reprise économique et en démocratie, mais hey ! on fait 2 enfants par femme !" Je dis pas que c'est intelligent ou rationnel, je dis que c'est le raisonnement qui est tenu.
- notre glorieux système de santé : il faut des jeunes actifs qui payent pour les anciens non actifs. Il faut des gens qui ont des ressources, dont une activité qui leur permet d'accumuler des ressources qui mettent leurs ressources à disposition de la collectivité.