Comme d'autres l'ont dit avant, j'ai l'impression qu'il y a un vrai décalage entre le titre (et sujet prétendu) de l'article, et le sujet réel (Qui est plutôt, à mon avis, la découverte de la sexualité, la manière dont on peut pratiquer certaines choses auxquelles on ne prend pas de plaisir pour essayer de plaire à son partenaire, surtout dans les premières relations...).
Du coup j'ai fini de lire ça avec la vague impression de ne pas savoir pourquoi on nous racontait ça et où l'auteur essayait d'en venir.
Mais, au risque d'avoir un avis impopulaire, de lire ce témoignage, écrit de cette façon (et les commentaires ensuite), ça m'a plutôt rendue triste quant aux contraintes qui pèsent sur les hommes dans l'exploration de leur plaisir sexuel.
(Oui, je sais, il y a autant (plus...) de contraintes qui pèsent sur les femmes, si il faut le rappeler, je ne les nie pas en consacrant un commentaire à la branche masculine du problème.)
En gros, j'ai lu l'histoire d'une femme, apparemment très amoureuse (?), dont l'amoureux se confie sur ses envies les plus intimes. Il surmonte le tabou de la sodomie chez un homme hétéro (combien d'homme grimacent ostensiblement à l'évocation du contact de quoi que ça soit avec leur anus juste pour préserver leur "virilité"...), et découvre une pratique qui le fait vraiment grimper aux rideaux. Et la fille éperdue trouve ça trop féminin et en perd son amour pour lui.
(Bien sûr, en réalité, le gars a d'autres problèmes, apparemment bien plus importants que celui d'aimer être sodomisé (note : ce n'est pas un problème), et la relation repose apparemment sur des fondations malsaines. C'est le véritable problème à mon avis, et ça aurait été bien si l'article avait été présenté comme tel.)
Et bien je trouve ça profondément triste, que le problème de ce couple soit finalement présenté comme le fait que son homme adore se faire sodomiser. Je suis dans une relation saine et bienveillante depuis 6 ans. Au début j'étais jeune et je sortais d'une relation toxique où je ne prenais aucun plaisir sexuel. J'ai réappris à découvrir mon corps. Je suis passée par des phases où je me sentais terriblement coupable, car je mettais "trop longtemps" à jouir. Quand mon homme me faisait un cunni, je n'arrivais pas à me concentrer sur l'action car j'avais trop peur qu'il fasse semblant d'aimer ça, qu'en réalité il s'ennuie, etc... . Aujourd'hui, je suis dans l'écoute de mon plaisir, et du sien, j'ai appris ce que j'aimais vraiment, ce que j'aimais moins, à exprimer mes envies, etc etc... Je me sens épanouie dans mon couple et à l'aise dans mon corps comme jamais.
Mais pour mon homme, qui est pourtant dans la relation depuis autant de temps que moi, cette libération est bien moins concrète. Il me laisse très peu tenter de nouvelles caresses, il parle peu de ses fantasmes, et jamais, ô grand jamais, il ne me laisserait ne serait-ce qu'effleurer son anus. Peut-être qu'il déteste réellement cela. Mais je sais qu'il ne s'est même pas laissé la possibilité d'y penser. Sa vision de sa sexualité est très hétéronormée. L'autre jour, après qu'il m'ait fait jouir avec sa bouche, j'ai décidé d'en faire autant, mais il était réellement paniqué par l'idée qu'on terminé le rapport sans qu'il y ait eu pénétration.
Sans doute parce que je suis dans cette situation là (où je n'arrive pas à faire parler l'homme que j'aime de ses désirs profonds, où je rêve de découvrir avec lui de nouvelles manières de lui faire plaisir), je trouve triste de lire un tel article. Je me dis que si j'étais un homme et que je lisais ça, je me dirais "bon, ben je vais garder mes envies pour moi, je ne veux pas que ma copine me trouve trop féminin".