Mon problème c'est qu'un enfant c'est trop de stimuli d'un coup, et je sature très vite. Après si l'enfant est bien élevé et se tient tranquille, il n'y a aucune raison qu'il me dérange. Je monte pas dans le bus en mode "AH un enfant ! Vade retro !!"

. . . On m'a déjà sorti le coup du "mais toi aussi tu as été enfant, toi aussi tu faisais du bruit", oui certainement, mais ça n'empêche qu'aujourd'hui, je ne supporte pas le bruit quel qu'il soit. C'est pas spécifiquement le bruit des enfants, c'est tous les bruits. Mais bon, la haine du bruit, c'est encore difficile à comprendre, j'ai l'habitude.
J'ai entendu des phrases sur les anciens beaucoup plus graves que "j'aime pas les enfants". Des phrases où j'avais littéralement envie de tabasser la personne, juste pour lui montrer qu'on dit pas des trucs pareils. "Les vieux nous coûtent trop chers, en plus ils vont bientôt crever, faudrait les laisser tomber, à quoi ça sert un vieux, on leur paye la retraite, faudrait les supprimer passer 70 ans"... Ça oui, ce sont des phrases qui me choquent. Et j'espère bien que l'abruti que j'ai entendu dire ça sera vieux un jour, et qu'il entendra un petit con dire un truc pareil, juste pour qu'il réalise la violence des mots. Et je ne parle même pas des anti-roux qui ne devraient juste plus exister, à notre siècle c'est parfaitement aberrant de tenir des propos du style "les roux portent malheur etc", propos que j'ai pourtant entendu plusieurs fois, et qui sont à bannir définitivement.
Je ne suis pas la seule ici, il me semble, à avoir avoué que je n'apprécie pas les enfants. Je ne les exclue pas de la société. Je ne les pousse pas sous les bus, et aussi étonnant que ça puisse paraître, je ne les déteste pas. Mon ressenti c'est juste que les enfants me saturent trop vite, donc j'évite leur compagnie. Et je trouve qu'on fait tout un tapage d'avoir des gosses comme si c'était la seule et unique réalisation valable de la vie, alors qu'en vrai, on peut se réaliser de mille façons sans passer par la case parent (qui semble obligatoire, alors que certain.e.s ne veulent pas de gosses mais le font par pression sociale...), mais on en entend jamais parler. "Avoir un enfant, c'est la plus belle chose de la vie ! Tu peux pas comprendre pour l'instant, mais tu verras !" je verrai quoi ?.. Si j'en ai jamais, j'aurais raté ma vie ? Je n'aurais pas existé ? Et on parle des enfants qui ne s'occupent pas de leurs parents et qui les laissent mourir tout seuls ?.. C'est vraiment un sujet à l'étude chez moi en ce moment, parce que j'ai malheureusement dans mon entourage quelqu'un qui me répète que la vie ne vaut rien sans enfant, et qui me demande à chaque fois que je la vois "alors c'est pour quand les enfants ??", et je sens qu'un jour je vais répondre quelque chose de sale juste pour la remettre à sa place.
Et je suis aussi tombée sur des parents qui laissaient leur gosse faire n'importe quoi.
Comme ce jour où j'étais en clinique et je soignais un gamin de 8 ans, et la mère nous a pris pour une cabine téléphonique. Elle passait ses appels oklm au lieu de répondre à nos questions, et le gosse a été insupportable. Il s'est mis à courir partout, à déchirer des feuilles de papier, il m'a tiré les cheveux... Sous le regard de sa mère qui était morte de rire et n'a pas bougé pour intervenir. Quand elle est partie au bout de 45 minutes, la clinique était un champ de bataille, mais ce qui m'a le plus marqué c'est qu'elle a chopé son gosse en lui disant "bon allez dépêche-toi, on sort et je téléphone !". J'ai eu beaucoup de peine pour cet enfant. Je pense qu'il avait fait le con pour attirer son attention, mais elle en avait rien à foutre, elle était obnubilée par son téléphone, même si à l'entrée c'était marqué noir sur blanc que les téléphones doivent être éteints et qu'il est interdit de téléphoner...
Et dernièrement j'ai eu le cas avec un gamin qui a shooté dans une chaise, sous mes yeux, pendant 20 minutes, avec le père qui lui disait juste "Arrête s'il te plaît" et qui a fini par lui donner son téléphone pour qu'il s'arrête. Alors le bruit du "bong!bong!bong!" dans la chaise pendant 20 minutes + le gosse qui écoute rien + le téléphone pour arrêter, là j'avoue que ça a fait beaucoup pour moi.
@Griffith Compassion extrême. C'est ma mère qui est comme ça, d'où le fait que notre relation ne soit pas géniale géniale. Elle sait que ça m'énerve qu'on tape les couverts, qu'on les fasse crisser, qu'on racle les casseroles, ou qu'on fasse simplement du bruit, alors parfois ça lui prend parce que ça la fait rire de me voir m'énerver. Sauf qu'un jour, j'ai pété un très gros câble, j'ai fait un scandale à la limite de tout casser, et depuis, elle se tient tranquille. Mais faut en arriver là. Et tu sais comme moi que se mettre dans cet état c'est juste invivable, parce que tu montes en pression, tu mets du temps à redescendre, tu culpabilises, tu regrettes, tu angoisses, tu chiales, t'es énervée... Les gens que ça fait rire, honnêtement, j'ai envie de laisser ma colère explosée juste pour qu'ils voient que c'est pas drôle.
Misophone et dans le tourisme alors là, tu as encore plus ma compassion et mon empathie. Je pourrais pas. Déjà quand je vais à mon club d'équitation et que les gamins font n'importe quoi, crient, courent autour des poneys, avec la monitrice qui répète toute la journée "ne criez pas, ne courez pas"

Je pense que le problème, c'est que tu n'aurais pas pu lui dire que c'était le gamin qui t'avais déclenché ça... Parce que c'est très mal vu, la misophonie est pas du tout comprise, personne n'en parle (à part Bruno Salomone, gloire à lui), et il y a le fameux "ouais mais faut pas travailler avec les enfants aussihannnn". Ma compassion absolue encore une fois. Rien que d'imaginer l'état dans lequel ça a pu te mettre, c'est horrible. Je suis pas sûre que j'aurais tenu le coup.