Tout ça me rappelle tellement de souvenirs ! :O C'est fou les modes débiles qu'on peut trouver dans un collège. Personnellement, ma première expérience d'effet de mode c'était la tecktonik. Ca a commencé pile à mon entrée en 6e, je comprenais rien à ce qu'il se passait, je sortais de mon école de campagne où on se contentait de jouer aux billes et de s'échanger nos feuilles Diddl et soudain BAM j'étais dans un collège de 800 personnes (soit plus de monde que dans mon village tout entier
), les garçons avaient tous des cheveux longs et/ou enduits de gel et les trois quarts des élèves passaient leur récréation à danser la tecktonik. C'était
le truc pour pécho
(même si moi ça m'a jamais attirée je trouvais ça totalement étrange). Vestimentairement parlant, j'ai pas vraiment connu la période "destroy/buffalo/jeans déchirés/vêtements fluos/maquillage noir/converses multicolores/sac eastpack au ras des fesses" (je suis sortie du collège il y a seulement trois ans après tout), ça s'est arrêté vers la 5e pour laisser place à l'ère des longs cheveux lisses et des mèches de cheveux pratiquement à l'horizontale, des trench coat beige ou bleu foncé (littéralement toutes les filles un minimum à la mode en avaient un, et moi je me ramenais avec mes vieux sweats et mes t-shirt informes
) et des sacs longchamp (remplacés vers la 3e par les sacs bensimon) (qu'est-ce qu'on pouvait se moquer de ces trucs avec mes copines, on trouvait ça moche et informe
). Sérieusement, toutes les filles de mon collège se ressemblaient, même les filles de sixième qui venaient de rentrer au collège : longs cheveux, grande mèche (remplacées plus tard par ce que tout le monde appelait : "frange de p*te"), trench coat beige, jean slim, chaussures "temps des cerises" (c'était une des marques les plus à la mode) ou bensimon, t-shirt avec la marque (la plus chère possible bien sûr) inscrite en très gros sur le devant, très propres sur elles. Autant dire que j'étais carrément exclue avec mon trait de crayon noir charbonneux sous les yeux, mes cheveux que j'avais tenté de couper moi-même un triste jour de cinquième et mes t-shirts sombres sous mes sweats gris (j'avais littéralement trois sweats gris totalement identiques que je portais à tour de rôle)
Avec deux autres filles, on était un peu les parias de notre classe, vu que moi-même je n'avais aucun style, que l'une s'habillait en noir et écoutait du métal (et est vite devenue ma meilleure amie de l'époque) et que l'autre portait les habits de sa mère x) Mais bon, rien de bien folichon vestimentairement parlant donc, je suppose que c'était partout pareil. C'était aussi la mode des chemises à carreaux aux manches courtes et des écharpes en laine de toutes les couleurs de trois kilomètres de long (j'en avais une rose bonbon que je portais sur mes épaules sans l'enrouler autour de mon cou, elle traînait limite par terre u_u)
Evidemment j'ai aussi connu les mots au blanco sur les sacs et les trousses, les petits mots dans les agendas (genre "amies pr la vie love
" de la part de filles à qui on ne parlait que deux fois par mois
), les dessins gribouillés sur le bout des chaussures ou sur la semelle pour les plus créatifs, les mini-skates dans la trousse des garçons qu'ils faisaient rouler sur les rebords des fenêtres, je crois qu'il y avait aussi une sorte de danse appelée le "jump" qui consistait à sauter sur place en exécutant des mouvements avec ses jambes (c'était ridicule).
C'était aussi pas mal la mode /!\
edit : avant de continuer cette phrase, ATTENTION : je ne minimise en aucun cas l'auto mutilation et je sais que c'est un problème réel et grave et profond et que celles et ceux qui ont été/sont en contact avec de tels problèmes ne sont pas tous des adolescentes de 13 ans qui veulent se faire voir et qui ont trop traîné sur des skyblogs romantisant et "sacralisant" de telles pratiques /!\ des scarifications/coupures du côté des filles qui voulaient se la jouer "trop dark" et qui exhibaient leurs cicatrices et s'échangeaient des méthodes (eh oui à 13 ans on est bêtes, on fait ça par mode.), je me souviens d'une qui avait gravé un "A" dans son poignet, et vachement profond, elle doit encore l'avoir aujourd'hui et elle doit sûrement se sentir bête, et une autre avait carrément inscrit le prénom et le nom de son ex sur son avant bras alors qu'ils étaient encore dans la même classe, ça m'avait profondément marquée.
/!\ Deuxième ATTENTION : ces filles avaient très certainement un besoin d'attention et un mal être à la base mais je me permets de différencier une adolescente de 13 ans recherchant l'attention, et qui à force de traîner sur des skyblogs de jeunes emos mal dans leur peau a décidé de les imiter, d'une personne qui s'auto mutile car c'est devenu une addiction et une vraie maladie pour elle ! J'ajoute également qu'aucune de ces filles n'a recommencé depuis cette "mode" de collège. Si vous avez un reproche à me faire par rapport à ça, venez par message privé ! voilà, vous pouvez continuer. /!\ Et nous aussi on avait le jeu où il fallait répondre à des questions le plus vite possible en se faisant gratter la main jusqu'au sang, ou celui où il fallait toucher les fesses des gens. Ah oui et en troisième c'était l'explosion de Norman et Cyprien, tous les garçons connaissaient leurs vidéos par coeur et les ressortaient à tour de bras à la récréation, et on trouvait ça trop marrant
Et comme mode propre à mon collège, c'était considéré comme essentiel d'aller sur la petite colline en face du collège après les cours, de se cacher derrière les arbres et de fumer (en crapotant bien sûr). Et l'acte rebelle par excellence c'était de "squatter" après les cours si on finissait plus tôt, c'est-à-dire en gros s'asseoir sur le muret en bas de la rue et ne strictement rien faire d'autre qu'être là. Tout le monde disait "je vais squatter ce soir, tu squattes toi ? Et les autres, ils squattent ou pas ?" Je me souviens que la première fois que j'ai dit "cet aprèm je squatte", tout le monde m'a regardée en mode "OHMONDIEU la petite fille sage première de classe qui ne dit jamais un gros mot se rebelle, ELLE SQUATTE APRES LES COURS !"
Et moi je me sentais trop fière en plus
Je me souviens plus trop les musiques populaires de l'époque par contre, je me rappelle juste que moi et ma pote métalleuse on se posait comme règle essentielle de ne pas "écouter cette musique commerciale" et qu'on écoutait Rammstein, Nightwish et Gothard en cachette avec nos écouteurs parce que les mp3 étaient interdits dans l'enceinte du collège et on se sentait trop dark
C'est fou comme le lycée ça m'a mis une grosse claque quand même. Y'avait toujours les mêmes filles avec leurs longs cheveux et leurs habits impeccables mais les gens étaient en majorité beaucoup plus accessibles, fini l'effet de masse du collège où si comme moi tu ne suivais pas la mode et tu avais une mentalité considérée comme "bizarre" (en général les gens m'aimaient bien ou étaient indifférents mais avaient tendance à me traiter comme si j'avais cinq ans u_u), je me suis beaucoup plus intégrée, les gens m'ont prise pour ce que j'étais, j'arrive pas à croire que je viens de finir mon année de terminale aujourd'hui, je pense que je vais aller me rouler en boule quelque part et pleurer doucement.