fannyp;3997587 a dit :
Juste pour rappel l'introduction de l'article : "mais nous vous invitons également à faire preuve de discernement dans votre quotidien en ne criant pas trop vite au loup. En effet, une des dérives de la soudaine médiatisation de cette maladie se situe dans la tentation du public à « voir des pervers narcissiques partout ». Or, une personne plutôt égoïste ou une autre un peu caractérielle, avec qui vous pourriez être en situation de conflit, n’est pas nécessairement atteinte de perversion narcissique. Pour mieux saisir l’ampleur de ce phénomène psychologique, il est important de ne pas minimiser la maladie en la croyant être là où elle n’est pas."
Quasiment toutes les lectrices qui commentent témoignent de la connaissance hypothétique ("je crois que mon ex-meilleure amie, mon père, ma belle soeur") ou non ("mon père est un PN") sans pour autant qu'il y ait eu de diagnostic psychologique réel. On ne détermine une situation aussi complexe qu'à la lecture d'un article.
Il est intéressant de noter que lorsque l'affirmation est catégorique, cela concerne le père de ces personnes. Il est assez classique en particulier en tant que jeune fille/femme d'avoir un problème avec son père (vous savez le daddy issue). Je ne juge pas. J'en ai un aussi. Mon adolescence a été marquée par les humiliations qu'il m'a fait subir auprès de mes amis ou de ma famille. Sans parler de la façon dont il continue de traiter ma mère ou ma soeur.
Je ne souhaite pas m'étendre sur le sujet. Je trouve cela personnel et les psy sont plus compétents pour ce genre de problèmes que les forums de discussions. Et je ne saurais que conseiller aux lectrices qui s'épanchent sur leurs malheurs (et je ne doute pas que la souffrance est réelle) d'aller en voir un car cela sera sans doute plus efficace et cela évitera sans doute les jugements à l'emporte pièce.
Je dois avouer qu'avant la lecture de cette article, j'aurais pu me laisser tenter par la qualification de PN pour mon père, par rancoeur, parce que j'ai souffert, parce que je souffre encore.
Et puis j'ai lu vos commentaires et je crois que je vais m'abstenir de juger, les choses sont sûrement bien plus complexes qu'elles n'y paraissent.
Oui tu as raison il ne faut pas s'emporter dans des élucubrations. Mais en lisant les innombrables articles sur internet qui y sont consacrés, et rien qu'au travers des témoignages des madmoizelles ci-dessus, on arrive à détacher quelques caractéristiques dominantes de ce type de pathologie, et je crois qu'il est important d'alerter sur ce point :
- un passé difficile du PN en question (notamment manque d'amour ou de reconnaissance de la part des parents)
- un manque avéré de "sentiments" (j'entends par là empathie, compassion, crainte, enthousiasme ou fierté pour un proche - rien ne les atteint plus qu'en surface, mais c'est très difficile à cerner)
- des individus
qui savent séduire (ou en tout cas inspirer la sympathie...), qui sont en apparence tout à fait merveilleux. Dans une relation amoureuse, ils savent se faire désirer, faire croire que l'on a trouvé THE ONE, ils envoient du rêve quoi
- une propension à se poser en victime, à faire culpabiliser son entourage, à retourner les situations, et à se rendre indispensable aux yeux des autres ("tu n'es rien sans moi")
- une forte tendance à critiquer de façon un peu dissimulée, souvent au travers des autres, ou en tout cas tendance à l'humiliation
- parfois même tendance à retourner le couteau dans la plaie ou à chercher à
créer un manque chez l'autre ("peut-être qu'un jour on sera de nouveau ensemble", "je t'ai quitté mais tu sais je repense souvent à toi", "il ne faut pas te rendre malade pour ça, ce n'est pas si grave")
- tendance à créer des
rapports exclusifs (peu de communication avec le reste de la famille...) pour mieux vous rendre vulnérable
- une vraie méthode de manipulation, très efficace, pour vous emprisonner et se servir de vous, très clairement. Mais
pas la conscience de faire souffrir l'autre, car le PN n'a pas de sentiments, ni pour lui, ni pour les autres, il ne connaît pas la souffrance, le manque, l'amour (c'est triste)
Bref une réelle différence entre le comportement dans l'intimité et celui dans un cercle plus large (devant nos amis je suis super, et en privé je t'humilie). Et aucune remise en question.
Je crois qu'il est plus important de chercher à savoir si on est en présence d'un PN plutôt que de se dire "non, ça ne peut pas être possible, ça ne correspond pas". Parce qu'une fois qu'on est entré dans ce cercle vicieux, c'est extrêmement destructeur, surtout pour celles et ceux qui sont un peu
coeurs d'artichauts, un peu fragiles, pas une grosse estime de soi, vous êtes les victimes idéales.
Sincèrement mieux vaut vous en rendre compte maintenant, voyez les témoignages des madmoizelles qui chaque fois soulignent la gravité des conséquences.