J'ai lu pas mal de réponses qui m'ont un peu surprise.
Personnellement, mon père est un pervers narcissique et l'a été diagnostiqué, de manière intermédiaire (bien sûr) par ma psychologue, celle de ma soeur et celui de ma mère. Oui, nous avons du toutes les trois suivre plusieurs années de thérapie, ma soeur (29 ans) n'en a pas encore terminé (et la seule raison pour laquelle je ne suis plus suivie, c'est par manque d'argent).
Ma mère a passé 30 ans avec cet homme. Ma soeur qui a 8 ans de plus que moi est partie dès qu'elle a pu de cet enfer, donc lorsque j'avais 10 ans. Avant cela, elle s'occupait beaucoup de moi (c'est elle qui m'a plus ou moins "élevée", elle m'a appris à lire, écrire, etc). Puis même si je voyais bien que mon environnement n'était pas sain (rarement une minute sans violence quelconque dans la maison) c'est que lorsqu'elle est partie, et que j'étais seule et très jeune au milieu de tout ça, que je me suis rendue compte de tout.
A ce moment là, les violences étaient énormément dirigées contre ma mère. Je l'ai vu se faire détruire, par tous les moyens imaginables, par mon père. Se faire absolument massacrer psychologiquement. Bien sûr il n'était pas gentil avec moi, loin de là, mais rien à voir avec ce qu'il faisait subir à ma mère. Ma mère, justement, n'avait pas l'air de pouvoir supporter à la fois sa vie de couple digne d'un film d'horreur et moi.
Je ne pense pas être spécialement prétentieuse si je dis que je me suis éduquée moi même.
Bien sûr, j'étais très jeune, je ne pouvais pas faire grand chose pour fuir cet environnement. Alors j'ai simplement arrêté de parler à mon père. A ce moment là, il a commencé à s'intéresser à moi et à diriger son envie de dévalorisation sur moi. Puis, ma mère a (enfin) pris sérieusement la décision de divorcer (elle avait déjà voulu le faire plusieurs fois, mon père l'ayant convaincue de ne pas le faire au final) et à nouveau, mon père, ne voulant pas perdre son objet précieux, a essayé de la convaincre (en disant des trucs aberrants, par exemple: "on n'est pas obligés de faire ça, je peux t'acheter une voiture, tu seras indépendante" ou pire "on peut divorcer, mais on garde la maison et on continue de vivre ensemble").
Enfin, elle a tenu bon. La séparation, puis le divorce, ça a duré une éternité (5 ans). Mon père ne voulait jamais signer. Il sortait de nulle part des arguments complètement à côté de la plaque, le fait est que... on l'écoute. Ma mère a tout perdu. Puis, régulièrement, ma mère se faisait convoquer au tribunal pour diverses raisons, à nouveau un peu aberrantes. Tout ça pour ne pas perdre son pouvoir sur ma mère.
Un an auparavant, mon grand-père paternel est décédé (ils avaient également coupé les ponts avec nous lors du divorce). Nous n'étions même pas censés être au courant (ils ont fait exprès de publier le faire part après l'enterrement). Mais, ma cousine, qui s'est sentie mal à propos de ça a contacté ma soeur. Nous sommes donc allés à l'enterrement. Tout le monde était surpris, et dérangé par notre présence. A ce moment là, cela faisait 6 ans que je n'avais plus vu mon père et il m'a totalement ignorée. Nous n'étions pas mentionnés sur le faire part (par contre, la copine de mon cousin l'était).
Depuis la séparation de mes parents, il me verse une pension alimentaire, mon seul et unique revenu qui me permet de vivre (en dehors de mon petit boulot qui me rapporte quasiment rien). Cette pension représente un dixième de son salaire mensuel à peu près. Mais aujourd'hui, me voilà convoquée au tribunal contre lui car il ne souhaite plus la payer, tout en sachant pertinemment que je n'aurai pas d'autre choix que d'abandonner mes études si je n'ai plus ce revenu.
Voilà, ça vous a peut-être paru chiant ("c'est un commentaire, pas un témoignage" blabla) mais ça fait un petit aperçu.
" (rassurez-vous, mon avis sur la question est fluctuant: je passe assez vite du mépris à la pitié).
et bienveillante.
