Oh, chouette ce questionnaire
(J'aime bien regarder les derniers messages postés au milieu de la nuit, ça déterre des topics intéressants
)
(Je sens arriver les pavés-disgressions, mais c'est le forum littérature hein
)
Le premier livre dont vous vous souveniez ?
J'aurais tendance à dire
Alice au Pays des Merveilles, parce que je me rappelle de la minuscule édition rose que j'avais ; aux dires de ma mère, je l'ai lu un nombre incalculable de fois, mais je ne m'en rappelle pas vraiment, je reste juste très attachée à l'histoire sans savoir dire à quand ça remonte. J'ai un souvenir assez marquant de
L'Histoire d'Helen Keller, de Lorena A. Hickok ; j'adorais ce livre, je l'ai lu tellement de fois... Je me rappelle du passage en particulier où Helen, sourde, muette et aveugle, comprend enfin ce que l'institutrice spécialisée engagée par ses parents veut dire en lui tapant dans la paume puis en lui faisant sentir des objets ; elle lui épelle un mot, puis lui fait toucher la chose désignée par le mot. Ce passage est merveilleux, je pense que c'est ma première sensation "positive" en matière de littérature, rien qu'en la décrivant ici, j'ai un frisson. C'est quelque chose qui m'a toujours fascinée dans les oeuvres de fiction, le moment où les héros comprennent, ou se réunissent pour faire fonctionner un plan, le moment où tout se débloque. Et là, de lire ce moment où cette petite fille trouve enfin la porte de sortie vers le monde...
Sinon, j'ai énormément de souvenirs des J'aime Lire, puisque j'ai appris à lire dans mon coin avec les Tom-Tom et Nana. Je me rappelle de deux romans publiés dans les J'aime Lire, qui m'ont aussi beaucoup marquée, non, trois en fait : deux histoires policières (une où des gens voulaient voler une rose bleue, et une où des gens sabotaient une course de voitures anciennes), parce qu'elles me faisaient très peur (les illustrations en particulier, j'avais d'ailleurs demandé à ma mère de cacher un de ces numéros en haut de l'armoire pour que je ne puisse plus y toucher
), et enfin, une qui racontait l'histoire d'un tout petit chien moche (pardon
), et il y avait ce moment où le héros, qui aimait pourtant le petit chien, le frappait puis l'abandonnait dans la forêt pour ne pas perdre la face auprès des autres enfants. Bon, il allait le récupérer après, mais ce moment et l'illustration liée, j'en ai pleuré, devant ma mère incrédule ("mais puisqu'après il retourne le chercher, c'est bon !" "mais il l'a frappé-é-ééé le pauvre petit chien-en-eeeen").
Le dernier livre que vous ayez lu ?
Je suis en train de lire
Hannibal, de Thomas Harris, après avoir terminé
Le Silence des Agneaux.
Le prochain livre que vous lirez ?
Pour rester constante dans mon obsession du moment,
Dragon Rouge, de Thomas Harris toujours (ouais, je fais pas dans l'ordre chronologique, sinon ce serait trop simple).
L'auteur dont vous avez lu le plus de titres ?
Hm, ça dépend si on compte en nombre de pages ou en nombre de titres... Pêle-mêle : Arthur Conan Doyle, Alexandre Dumas (si on compte en nombre de pages, parce que
Le Comte de Monte-Cristo est probablement le livre le plus long que j'aie jamais lu), Edgar Allan Poe, JK Rowling, Fred Vargas.
L'auteur classique qui manque à votre culture ?
Il y en a beaucoup, j'ai énormément de lacunes en littérature classique. Mais ça fait longtemps que je veux lire du Victor Hugo (je crois n'avoir lu que
Le Dernier Jour d'un condamné et quelques poésies, tous imposés par l'école), notamment
Notre-Dame de Paris.
Vos auteurs préférés ?
Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Oscar Wilde sont les premiers auxquels je pense. Il y en a sans doute beaucoup d'autres.
Les auteurs qui vous agacent ?
Je n'aime pas du tout Emile Zola, j'ai difficilement lu ce que l'école m'imposait de lui, avec un grand soupir de soulagement à la fin. Oh, et Albert Camus aussi,
La Peste était une lecture imposée pour le bac de français, et j'ai préféré aller à l'oral en risquant de me planter royalement si je tombais sur un extrait du roman plutôt que le finir, c'est quand même la marque d'une aversion assez marquée...
Votre recueil de poésie préféré ?
Les Fleurs du Mal. Mais j'ai lu assez peu de recueils.
Votre pièce de théâtre préférée ?
Antigone, de Jean Anouilh. J'en ai pleuré. J'ai bien aimé
Phèdre de Racine aussi, mais dès qu'il y a un peu de dramatique et de destin brisé, ça marche sur moi, alors autant y mettre toutes les tragédies classiques tant que j'y suis (sauf celles de Shakespeare. N'aime pas Shakespeare
).
Votre roman préféré ?
Les Hauts de Hurlevent, d'Emily Brontë (DU DRAMA J'VOUS DIS). Je l'ai en plusieurs éditions, je connais certains passages par coeur, en français comme en anglais. Cette histoire me touche à un point assez fou, la débauche de sentiments outranciers mélangés à l'atmosphère victorienne et au pessimisme ambiant, c'est tout ce qu'il faut pour me plaire.
J'aime aussi beaucoup, dans un tout autre registre,
Le Monde de Sophie de Jostein Gaarder (et vive Google pour vérifier le nombre de fautes dans le nom de l'auteur) (Zéro, je m'auto-impressionne). C'est le premier livre qui m'a fait me sentir moins seule avec mes pensées, il m'a fait réaliser que toutes mes questions étaient normales, que d'autres personnes partageaient mes angoisses, et ça a été d'un réconfort fou. C'est drôle de citer ce livre puisque je n'ai même pas réussi à le finir, je le lis par petites touches (le format s'y prête : une notion de philo par-ci, une époque par-là), mais il fait vraiment partie des livres qui ont eu un réel impact sur moi, alors il mérite sa place ici.
Oh, et les
Harry Potter, évidemment, en particulier le dernier. Une saga qui m'a suivie pendant des années, et qui continue de faire partie de moi aujourd'hui.
Votre nouvelle préférée ?
J'aime beaucoup les nouvelles fantastiques (Poe, Maupassant...). Mais je pense que celles que je retiens le plus, ce sont celles d'Anna Gavalda, dans le recueil
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part. Il y a quelque chose d'infiniment touchant et fédérateur dans la manière dont elle raconte des histoires presque banales, qui pourraient nous arriver à tous. Ce recueil m'a fait rire et pleurer, et a réussi à m'intéresser à des histoires de tous les jours, sans avoir besoin de faire appel à du fantastique ou à une autre époque comme j'en ai souvent besoin dans mes lectures. Il y a notamment deux nouvelles qui m'ont marquée dans ce recueil : je n'ai plus les titres, mais la première parle d'une femme enceinte qui se prépare pour un mariage, et la deuxième d'un homme qui retourne voir son premier amour à sa demande (je me rappelle avoir débattu de cette nouvelle avec ma mère qui ne partageait pas du tout ma vision du personnage de la fille, et qui était restée totalement détachée et cynique face à une histoire qui m'avait bouleversée, cette différence de réaction m'a beaucoup marquée).
Le livre que vous donnez le plus souvent à vos amis ?
Tout dépend des amis en question. Concernant ceux avec lesquels je peux être totalement honnête (j'ai souvent peur du jugement des autres sur mon côté "romanesque" un peu trop prononcé), j'aime bien parler de poésie, donc ce seraient des poèmes de Baudelaire. Sinon, il m'est arrivé d'offrir ou de conseiller des livres de Mathias Malzieu ; je les aime bien, sans que ce soit transcendant, mais je trouve que c'est une bonne "porte d'entrée" vers mes goûts. Si les gens aiment, tant mieux, ça peut être un bon point de départ pour discuter de nos goûts ; s'ils n'aiment pas ou ne m'en reparlent pas, j'ai l'impression d'avoir "protégé" mes livres préférés et de les avoir "sauvés" d'une critique qui, en les concernant, me concernerait aussi (en écrivant ça, je me rends compte que c'est un peu bizarre cette espèce de bouclier que je dresse entre moi et les gens qui pourraient se moquer de mes goûts
Confiance en soi, quand tu nous tiens).
Votre éditeur/collection préféré(e) ?
Penguin Classics
Le personnage que vous souhaiteriez être ?
J'ai répondu à toutes les questions, donc maintenant je reviens sur celle-ci, à laquelle je n'ai pas de réponse. J'ai instinctivement réduit le champ des possibilités aux personnages féminins, et je ne trouve pas ; je me rends compte que c'était stupide de me cantonner aux femmes, peut-être que j'aurais plus de chance du côté des hommes. Le premier qui me vient à l'esprit, c'est le comte de Monte-Cristo. Le personnage est fascinant, clairement, et cette faculté quasi-surnaturelle à remonter du néant pour devenir tout-puissant... Il a des défauts, bien sûr, mais des défauts que je peux facilement comprendre et auxquels je peux m'identifier : un orgueil exacerbé, un entêtement qui confine à la folie et une fâcheuse tendance à se dédouaner de ses actions en s'en remettant à une force supérieure bien pratique. Oui, ça me paraît une bonne réponse à cette question.
Le personnage qui vous répugne le plus ?
Restons dans Le Comte de Monte-Cristo : j'ai rarement eu autant envie de foutre des claques à un personnage fictionnel qu'à Valentine de Villefort. C'est l'archétype du frêle et faible personnage féminin, qui geint qu'elle est maudite au lieu de chercher une solution à ses problèmes. Ben non, elle ne peut pas chercher de solution, elle est une fâme, c'est pas facile, et puis les gens sont méchants, bouhou.
puissance l'infini.
Votre genre littéraire préféré ?
La poésie, et les romans policiers ou dramatiques.