Qui sont les femmes « incels », qu’aucun homme ne désire ?

24 Octobre 2011
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Je suis tombée sur cet article par hasard, je ne connaissais pas ce phénomène.

Je pense que mon témoignage peut être intéressant à ce sujet.

J'ai aujourd'hui 45 ans. Je n'ai réussi à sortir avec des garçons qu'entre 23 et 28 ans. Ensuite, ça s'est totalement éteint.

Petite fille, je me rappelle avoir toujours été en surpoids, plus grande que la moyenne aussi, et à l'âge de 5 ans, j'ai soudainement eu un strabisme, et j'avais une position bizarre de la mâchoire. Bref, je dirais que génétiquement j'étais donc programmée pour être grosse, avec un nez disgrâcieux et borgne. Par chance l'ophtalmo m'a opérée et sauvé mon œil et mon apparence (si ce n'est pas fait, le cerveau "suicide" l'oeil qui ne regarde pas droit pour éviter de voir double.

J'étais une petite fille très joyeuse, quand je lis mon carnet de santé, c'est écrit qu'avant mes 3 ans j'étais enjouée +++ et éveillée +++ Et puis, l'école a commencé, moi j'étais contente de mon souvenir au début d'avoir des copines de sociabiliser. Mais plus j'ai avancé en âge, plus je m'en suis pris plein la figure, et ce, avant tout par des adultes. Je pense à l'infirmière scolaire qui nous pesait devant tout le monde, qui disait tout fort que j'étais trop grosse, que je devais moins de ceci, moins de cela. J'adorais la danse classique mais la professeure a signifié à ma mère que je n'étais plus la bienvenue. Ma mère avait gardé la photo de l'école, où me voit, en surpoids avec le strabisme. Je ne m'en rendais pas compte à l'époque, je n'ai pas compris pourquoi je ne pouvais pas continuer. Aujourd'hui, je suis en colère de la discrimination dont a été victime cette petite fille, il est vrai, je dépareillais avec les autres petites filles, plus petites, plus fines, aux traits plus fins, mais je n'étais qu'une enfant qui voulait danser...

Ensuite, à l'école, j'ai subi beaucoup de moqueries, sur mon physique, mon corps. Ma mère m'a emmenée voir une diététicienne dès l'âge de 10 ans poussée par tous les docs qui me disaient trop grosse. J'ai dès lors appris à cuisiner seule et a prendre sur moi d'être trop grosse. J'ai aussi commencé à courir. Grâce à mes efforts, j'ai perdu du poids. L'adolescence ne s'est pourtant pas mieux passée, au collège j'étais la cible de moqueries, puis ça s'est arrêté au lycée. Plus de respect pour ma personne, la vie était moins dure, mais pour autant je n'avais toujours pas de succès auprès des garçons.

J'ai encore pris sur moi, j'ai fait de la chirurgie esthétique, appris à me maquiller, lisser mes cheveux, m'habiller mieux. Pendant mon année Erasmus, j'allais à toutes les soirées pour optimiser les chances de faire des rencontres. J'ai beaucoup rigolé, c'était une année riche en rencontres et expériences, j'ai craqué sur plusieurs garçons, mais je ne plaisais à aucun. Au moins, j'ai eu le courage d'aller vers eux, ou d'en parler aux copines qui les connaissait. Rien. J'ai fini par accepter de sortir avec un mec qui ne me plaisait pas. Après la première nuit, je l'évitais, mais il me collait, me suivait partout, (on avait des amis communs) donc j'ai fini par céder. Je me suis dit que c'était peut-être comme ça en fait les relations. Qu'en fait, ce n'était pas possible de sortir avec un garçon qui nous plaisait et qu'on trouve beau.

C'est à 23 ans que j'ai eu un coup de foudre lors d'une soirée à Paris, et qu'apparemment cela a été réciproque. Notre histoire a duré un an et demi. Il était en fait narcissique, imbu de lui-même. Mais j'ai appris que l'attirance réciproque existait, et que donc la prochaine fois, je pourrai dire "non" si un garçon ne me plaisait pas. J'avais le droit. Peu après j'ai rencontré un autre garçon, via une amie commune. ça a duré deux ans et demi, principalement à distance pendant un an et demie. On s'est séparés car malgré tous mes efforts à faire vivre la relation, j'ai réalisé qu'il ne pensait qu'à lui, encore un narcissique et très manipulateur.

Bref, on se sépare l'année de mes 28 ans. A cette époque-là, et pendant toute la trentaine, j'étais mince, grande, je faisais très attention à mon apparence et si je déteste les boîtes et les bars, je faisais des activités hors du taf, je participais aux soirées au resto avec les différents groupe, j'ai aussi participé à des vernissages d'amis, bref, je sortais. J'ai voyagé seule, parfois en auberge de jeunesse. Pendant mes voyages, je n'hésitais pas à aller vers les autres, et aussi les garçons qui me plaisaient. J'ai fait des activités et sorties lors de ces voyages. De par mon taf qui est dans la communication, je sais par mes évaluations (anonymes) que je suis perçue comme super avenante, toujours le sourire aux lèvres, que je mets à l'aise, que je suis très intéressante et divertissante, toujours pleine de bonnes vibrations et énergie communicative etc. Toutes vont dans ce sens.

Et pourtant, rien.

Les années ont passé, j'ai eu l'occasion de rencontrer via mes activités, des amis, mon travail, mes voyages des hommes qui me plaisaient. J'aurais aimé trouver quelqu'un avec qui partager ma vie, mais j'aurais aussi été ravie d'avoir une relation d'un soir avec certains hommes dont je savais que je ne serais pas amoureuse et que nos personnalités n'étaient pas compatibles. Je n'ai jamais refusé de sortie, j'ai même accepté l'invitation d'une fille, en me disant, pourquoi pas? ne te ferme pas à ce à quoi tu n'aurais pas pensé.

Aujourd'hui j'ai 45 ans et je suis toujours seule. ça va faire 16 ans donc que je n'ai pas de relation sexuelle ou amoureuse. Je passe par plusieurs phases. Parfois je suis triste, surtout quand je vois mon visage vieillir, que je me dis que même si j'avais voulu un enfant, je n'aurais pas pu. Triste aussi pendant les fêtes, quand c'est mon anniversaire.. Et puis, de façon générale, je reste optimiste, j'y crois toujours, je ne me ferme pas de porte, et je ne veux pas être amère, donc je travaille sur moi pour cela. Je me pose aussi des questions. De par mon travail, je rencontre toujours beaucoup de nouvelles personnes régulièrement, je continue à accepter les sorties, mais moins. J'essaie de penser à moi, de faire des activités qui me plaisent, qui sont parfois solitaires. Je relâche un peu les choses au niveau de mon physique, je suis un peu fatiguée de tout ce travail acharné que j'ai fait sur moi un peu en vain, toutes ces soirées où je suis allée coiffée, maquillée, habillée avec soin. J'ai pris du poids après un traitement, j'ai relâché le maquillage et les vêtements, bref, c'est vrai que je mets moins la pression. J'essaye d'être plus douce et indulgente avec moi-même, et de prendre soin de moi. De penser à ce qui me plaît moi, ce que j'ai envie de faire.

Bref, j'apporte mon témoignage pour montrer qu'on peut être célibataire involontairement, et pourtant être ouverte, avenante, drôle et sociable . Et aussi avoir fait beaucoup d'efforts pour son apparence physique. Donc ne réduisons pas ces femcel à des femmes qui ne se prendraient pas en main, qui ne feraient pas d'effort pour aller vers les autres. Et que dire "aie confiance en toi", c'est facile à dire quand on n'a pas eu un passif où on nous a rabaché qu'on était moche et indésirable. Je pense avoir eu la force de me prendre en main, d'agir, de sortir de ma zone de confort, de faire taire les voix du passé pour aller vers les autres, les hommes. j'ai aussi dépensé beaucoup d'argent pour améliorer mon physique. Mais je comprends que d'autres n'aient pas cette force ou ce potentiel. Comme le dit une jeune femme dans un commentaire plus haut, la confiance vient très vite quand les feedback sont positifs. Après la chirugie dans mon cas, j'ai vu comment les attitudes étaient beaucoup plus bienveillantes et cela m'a aussi aidé à prendre confiance en moi. Ne demandez pas à quelqu'un de prendre confiance comme ça, ça ne marche pas à la demande.

Alors, pourquoi célibataire alors que je vois d'autres personnes dont je me dis qu'elles ne sont pas plus jolies que moi avoir du succès? Peut-être que parfois, c'est comme ça, c'est tout. Mauvais alignement des planètes, peu ou pas de personnes compatibles et libres, je ne sais pas.

Je me suis souvent posé la question. J'ai rencontré un collègue incel à qui j'ai parlé de mon cas pour essayer de le raisonner, je lui ai expliqué que Dutroux, Hitler ou Fourniret étaient mariés. La capacité à trouver un partenaire n'est donc pas lié seulement à l'apparence physique, son attirance, ni sa beauté intérieure, c'est peut-être juste la capacité de trouver une personne compatible, dans le bien comme le mal. Il y a une grande part de hasard finalement, quand même. Peut-être aussi que les fantômes de nos passés nous hantent et que les autres le percoivent inconsciemment. La question reste ouverte pour moi.
 
28 Août 2020
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@MissSibylline
Merci pour ton témoignage très intéressant!
Je n'ai pas vécu les mêmes difficultés que toi (même si célibataire une grande partie de ma vie ^^) mais ta situation me rappelle une conversation que j'avais eu avec des amis masculins qui m'ont expliqué que malgré que physiquement pas de souci ils ne pourraient jamais envisager d'être avec moi (discussion purement théoriques, il n'y avait aucun intérêt mutuel, c'est juste pour avoir un point de vue masculin) car je suis je cite: "trop indépendante" (càd sûre de moi (en apparence) etc) alors que leurs copines respectives leur donnait le sentiment d'être utile
Bref, j'ai trouvé leur argument très nul Globalement, ils avouent rechercher un faire-valoir et non pas une personne.
Ce qui n'est pas incohérent avec ce que tu racontes et la perception que les autres ont de toi. Finalement tu es "trop bien" pour eux. Presque tu leur fais peur car ils ont l'impression ne ne rien pouvoir apporter voir que tu es meilleure qu'eux. Et malheureusement, ça pose pb à bcp d'hommes. De ne pas être "au-dessus"

Ce n'est pas toi le problème c'est la représentation sociale des femmes comme des êtres faibles qui ont besoin de protection. Donc quand tu es comme tu l'es qqun d'indépendant, positif etc ça ne colle pas et ça les perturbe. (tant pis pour eux :P )

Je te souhaite quand même d'en rencontrer un plus ouvert ;) :fleur:
 
24 Octobre 2011
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Merci pour ton message et tous ces big up ça me touche beaucoup! :cupidon:

Il est en général très difficile d'en parler, car personne ou presque ne me croit, et pire, les personnes se moquent, me culpabilisent, me disent que c'est de ma faute.

Je me suis brouillée récemment une amie en abordant le sujet, une jeune femme d'à peine 30 ans, mince, aux longs cheveux, toute jeune mariée. Je sais pourtant qu'elle a traversé un cancer récemment, son histoire m'a beaucoup touchée. Me dire "mais non tu es toute jolie" c'est certes très gentil, mais continuer à nier mes souffrances à un moment où justement, j'étais très mal, balayer mes questionnements, affirmer que c'est moi qui me trompe, alors que je me suis ouverte à elle de mon passé, mes opérations, mes efforts, c'est très violent, cela m'a été insupportable et c'est pourtant elle qui a coupé les ponts avec moi. Est-ce que ma réalité dérange?

C'est amusant, mais c'est la chanson de Bénabar qui m'est revenue, même si elle n'aborde pas exactement le même type de situation que la mienne :

"Certaines tombent amoureuses
C'est pur, ça les élève
Moi je tombais amoureuse,
Comme on tombe d'une chaise.

'Celles qui ont l'habitude
qu'on les cajole,
Ignorent la solitude,
Que rien ne console"


(J'avoue, cette chanson, à chaque fois que je l'écoute me donne une grosse boule à le gorge et me fait pleurer :crying:)

En fait, je ne veux la pitié de personne, je me sens déjà assez ignorée par la société, les médias, les conversations. Je voudrais juste être entendue, sans être jugée ou niée. Quand j'ouvre mon appli de suivi de mes règles (très douloureuses) je lis "forte probabilité de tomber enceinte", quand je vais faire une écho pour comprendre d'où ça vient on me répond "oh, mais vous avez des ovaires de jeune fiiiillle" (euh, d'accord, mais euh.. concernant mes douleurs?), quand j'ouvre Madmoizelle ou d'autres médias, je vois plein d'articles sur les positions sexuelles, la vie de couple, le plus drôle étant ceux du genre "comme épicer de nouveau sa vie de couple après tant d'années". Ces choses sont probablement normales, mais moi, ça me donne des coups de poignard dans le cœur tout ça, ça me donne l'impression que je suis exclue de ce monde, alors que par ailleurs, je me sens tout à fait normale et bien avec les autres.

Autre cas, on pense parfois que si je suis seule, c'est que je n'ai pas de libido, alors que c'est tout l'inverse, et ça me rend dingue. Je dis parfois pour expliquer : "'c'est comme quand tu vois une superbe robe dans une vitrine, ou une belle voiture. Oui, tu en as graaaaaaave envie, mais tu n'as pas les moyens. Est-ce que tu vas t'approprier l'objet malgré tout? Et sinon, est-ce que cela veut dire que tu n'as pas envie de cette robe ou cette voiture? Non. C'est juste qu'on n'a pas tout ce qu'on veut dans la vie. Faut prendre sur soi et faire avec! "

Autre exemple, j'avais recommencé à voir une psy il y a deux ans, justement sur les conseils d'une amie qui elle aussi en passant nie mon problème : "ah mais mon ami Y [un cassos qui fréquente régulièrement des prostituées et qui m'avait fait flipper quand je lui avais parlé à sa soirée] tu lui as fait beaucoup d'effet lors de la dernière soirée. Tu vois que tu plais!" :erf::sick:

Donc cette amie, devenue ex-amie pour d'autres raisons, me conseille une psy, supposée être "une fée". J'ai un premier très bon contact, donc j'y vais. Je l'aime bien, elle est sympa, le contact est bon. Seul problème au fil du temps, je ne comprends pas trop quel est l'intérêt, puisque moi j'ai envie d'avancer dans la vie, quitte à changer certains de mes schémas, de mes croyances, mais pas de resasser mon enfance, ma mère ou la mort de ma soeur.

Et donc, ce jour-là, en juin, où j'ai de nouveau rencontré quelqu'un qui me plaît pour découvrir qu'en fait, bah non, c'est juste amical, je ressens le besoin d'en parler avec elle lors d'une séance. La frustration me ronge, me rend dingue, j'ai honte aussi, j'ai envie de retourner cette rancoeur contre moi, je ne sais pas quoi faire de ces émotions, j'ai besoin d'aide. Je veux comprendre, donc je prends sur moi et j'essaie de lui donner tous les détails, même les plus embarassants, de me dévoiler. Bref, je ne veux rien cacher, je veux être vraie pour qu'elle puisse vraiment m'aider. Et là, elle me dit "oh mais pourquoi vous n'allez pas sur Tinder?" bon, on s'éloigne du sujet, mais je suis toujours bonne poire et je réponds. Je prends le temps de réfléchir, et je lui explique qu'au début de la 20aine, j'avais rencontré sur internet des personnes (pas des sites de rencontre, mais des forums de discussions à l'époque) et que je les avais rencontrés à leur demande donc et pour la première fois, j'ai réussi à mettre en mots que comme dans le cas du "garçon n°1" mentionné plus haut, eh bien je me suis retrouvée à avoir des rapports non réellement consentis avec les garçons rencontrés, car lors de la rencontre, certains m'ont embrassée puis amenée à plus, et je n'ai rien dit, alors que ça ne passait pas du tout en vrai, même je ressentais du dégoût. Bref, je m'ouvrais à peine des choses douloureuses et enfouies depuis longtemps pour lui expliquer en quoi la rencontre en ligne me faisait peur, que j'avais besoin d'abord du contact réel déjà, et que j'étais peut-être trop fragile pour être capable de "trier" comme le font mes amies adeptes des applis. Et là, paf, elle me sort exaspérée "oh, enfin bon, moi j'ai plein de patientes, si elles ont envie d'un coup d'un soir, elles vont sur Tinder et elles trouvent.. Bon. alors, notre prochain RDV...". Et bam, séance terminée.

Je me suis retrouvée devant la porte de son cabinet dans la rue, en état de choc. Je devais aller à un RDV professionnel. Soudain, j'ai réalisé que je n'arrivais plus à m'orienter, que quelque chose de bizarre se passait dans mon cerveau. Et d'un coup, j'ai commencé à avoir des spasmes involontaires du visage, et un de mes yeux s'est mis à cligner et l'oeil "à tourner". Je suis allée aux urgences en soirée, le doc m'a donné des anxiolytiques, je lui ai demandé ce qui se passait, s'il avait vu d'autres cas, il m'a juste dit "oui, ça arrive". Le médicament n'a rien fait, mais le lendemain c'était fini, mais, les premiers jour quand je parlais de cette séance à mes amies, je sentais mes paupières vibrer un peu. Flippant. Mais sinon, ça n'est plus jamais revenu.

CONCLUSION : je pense que mon corps et mon cerveau m'ont parlé : "arrête de nous faire du mal, de te faire du mal, de t'infliger des discours néfastes, on n'en peut plus! Stop! crois en toi, aime-toi, fais-toi confiance fais confiance à ton ressenti, tes émotions! Ne laisse personne te faire croire que ces émotions n'existent pas ou doivent être tues!:fleur:"

Je pense que je n'irai plus jamais voir un psy, je ne vois que le psychiatre pour le suivi du TDAH qui ne m'apporte pas grand chose à part la sacrosainte prescription, mais au moins n'est pas néfaste :taquin: . J'ai beaucoup réfléchi et compris au fil du temps que dans notre société on a tendance à envoyer les personnes en souffrance voir des psys, alors qu'en réalité, ce n'est pas elles qui en ont nécessairement besoin. La souffrance peut être due à des facteurs extérieurs (manque affectif, entourage toxique, insatisfaction professionnelle, etc) et je ne pense pas qu'aller voir un psy va aider. Peut-être est-ce utiles pour certain.e.s, quand la parole est difficile, qu'on ose pas parler à l'entourage. Ce n'est pas mon cas, je parle très facilement. En revanche, écouter les autres, découvrir d'autres "moi" à travers des lectures, des films, ça, ça me nourrit.

Ma philosophie c'est : si ça ne va pas, soit tu agis et tu changes les choses sur lesquelles tu as du pouvoir, soit tu fuis, tu évites quand tu ne peux rien changer. Et puis, j'en ai vu une vingtaine au moins de psy dans ma vie, en tant que patiente, en cabinet, à l'hôpitel ou en connaisances/amies, et vraiment, il y en a beaucoup qui sont toxiques, qui ont une communication passive-agressive, qui vont même te mettre des idées toxiques en tête ou qui juste ne sont pas capables de dire "je ne sais pas", "il n'y a pas forcément de raison".
 
Dernière édition :
24 Octobre 2011
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Sinon, oui, j'ai oublié en bonne TDAH de répondre à ton message ^^

Je pense que tu touches au vrai avec ton argument.

C'est une des pistes que j'ai explorées. Etant grande, et ayant été plutôt négligée par mes parents et assez seule, j'ai appris à faire plein de choses seule. J'ai aussi appris à cacher ma peur et mes larmes avec un sourire ou la tête haute, pour ne pas qu'on me rejette ou qu'on m'attaque plus.

La conséquence c'est qu'évidement, je suis devenue plus forte et indépendante, même si dans le fond, je suis toujours cette petite fille terrifiée. Je suis fondamentalement terrifée dans la vie, mais loi de la jungle oblige, il ne faut pas le montrer. Je gère mon appart seule, je fais les travaux seule, j'ai dessiné et monté la cuisine, refait le parquet, etc. J'y prends goût, mais c'est aussi parfois une énorme charge sous laquelle je ploie. Je voyage seule, non pas par plaisir à l'origine, mais parce qu'à force d'essuyer des refus pour partir avec des amies, ou faute de partenaire, bah, je me suis dit "zut, j'ai envie d'y aller, vas-y, bouge-toi! ". Donc j'ai réservé des billets d'avion la boule au ventre après avoir réfléchi 3 mois, je suis partie terrorrisée en me disant "mais qu'est-ce que je fous?" et je suis arrivée à destination en me disant "olala, tout le monde doit voir que je suis paumée et que j'ai peur"! Mais bon, évidemment, je la joue tête haute en mode "je maîtrise" pour pas me faire importuner ou attirer les personnes malveillantes. Et après quelque temps, je commence à avoir un peu plus confiance en moi, et ça me permet de rencontrer plus facilement les personnes locales, donc je vois le bon côté des choses.

De même, selon la règle édictée plus haut, si un employeur me parle mal, que je suis dans une situation toxique, je dis "non" et s'il n'y a pas moyen d'arranger les choses, je pars. ça en épate certain.e.s, pour moi, c'est juste de la survie.

Mais effectivement, j'entends très souvent que "wahou, t'es une fille tellement forte" et je perçois aussi que ça fait peur aux hommes. Donc je l'ai pris au fil du temps comme une explication intéresante. Ceci dit, je vois aussi des filles très indépendantes, qui m'impressionnent et même me font peur par leur force et indépendance d'esprit être en couple, et changer même de partenaire assez vite, alors bon, c'est peut-être une partie de l'explication mais pas la totalité
:hesite:
 
23 Octobre 2017
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@MissSibylline
Merci pour ton témoignage!

Je comprends parfaitement ce que tu veux dire avec les conseils bateau donnés par des proches à côté de la plaque (peut-être volontairement pour ne pas trop s'impliquer).

J'ai très souvent droit à "mais ma chérie t'es magnifique tu vas trouver c'est sûr cœur cœur cœur".

Après ce sont souvent des personnes qui n'ont jamais eu de problèmes pour trouver quelqu'un qui disent ça.

Je te rejoins concernant les psy, je suis assez hermétique aux psychothérapies justement pour les raisons que tu cites. Je n'ai pas besoin de fouiller un passé que je connais par cœur et dont je comprends les enjeux. Et je suis souvent tombée sur des psychologues passif agressifs comme tu dis.
De plus, parfois le problème est externe et il serait résolu si ce même problème disparaissait. Si je meurs de faim et que je pleure à cause de ça, aller voir un psy ne me remplira pas l'estomac.

Comme tu dis, je crois que c'est chance ou malchance dans la vie concernant les relations amoureuses. Pour être honnête, je n'ai strictement rien fait pour rencontrer mes exs. Hasard et coup de bol. Malheureusement ça n'a plus l'air de fonctionner.
Niveau personnalité je suis assez "fade". Je ne pense pas transmettre une image de meuf forte, je suis assez "paumée" et timide. Je donne plutôt l'impression d'être un enfant dans un corps d'adulte et c'est pas pour attend qu'on me court après.

J'ai bien rit à : "y'a machin qui te trouve belle", parce qu'à chaque fois qu'on me l'a faite c'étaient aussi des mecs peu recommandables.
 
24 Octobre 2011
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Concernant les psys, le problème est que nous leur donnons beaucoup trop de pouvoir dans notre société. Ils/elles ont un peu remplacé les curés à qui on se confessait. Or, on voit aujourd'hui les dégâts et risques que c'est d'accorder autant de confiance à des personnes, à leur donner trop de pouvoir.

Je suis tout à faire d'accord avec toi Nefertii sur la comparaison avec la faim.

Le/la psy, si il ou elle est bon, si on ressent le besoin, peut être un vrai atout pour aider à changer sa perspective sur les choses. A adopter un autre regard, changer sa façon de penser, remettre en cause ses croyances. Mais le problème est que, de mon expérience, le psy est trop souvent une injonction d'autrui pour te faire rentrer dans une supposée norme "tu n'es pas heureuse? c'est dans ta tête, va voir un psy". Et surtout, on tombe très facilement dans le gaslighting : pour celles qui ne connaissent pas, c'est le fait de nier une réalité que perçoit l'autre, et lui faire croire qu'il/elle est fou/folle (regardez le film, c'est intéressant). Dans le film, c'est le mari qui crée les réalités qu'il nie ensuite (entre autre faire déplacer des objets ou faire clignoter les lampes qui ont donné le titre au film), pour mieux manipuler sa femme.

Si je me base sur mon expérience, ce que j'ai entendu de mes proches, dans des témoignages, le psy qui fait du gaslighting c'est quand même très courant. "Non, c'est dans votre tête". Mais sur quoi se base le/la psy pour dire cela? A-t-il/elle les éléments pour l'affirmer avec autant de certitude? Est-ce d'ailleurs le rôle du/de la psy d'affirmer? Son boulot n'est-il pas plutôt d'amener la personne à voir d'autres perspectives d'elle-même? Et quelles conséquences possibles si il/elle se trompe? J'ai entendu récemment le témoignage d'une enfant adoptée, qui affirmait et répétait petite à la psy chez qui l'avait envoyée ses parents adoptifs, soucieux de son mal-être, qu'elle avait une mère et une famille vivante, elle racontait ses souvenirs, elle disait combien elle s'inquiétait pour sa maman, qu'elle voulait les retrouver. Elle était agitée, faisait des cauchemars. Diagnostic de la psy : elle s'invente une fausse famille, trauma de l'enfant qui a perdu ses parents blabla. Bah des années plus tard, elle fait des recherches et découvre et prouve qu'elle a été arrachée à sa famille bien vivante par une association, qui faisait du trafic d'enfant. Imaginez les dégâts d'avoir ainsi nié la réalité de cette petite fille, quelle cruauté et de quel droit? Si on l'avait écouté, on aurait peut-être pu arrêter ce trafic plus tôt. On peut aussi imaginer comme cela a dû impacter sa confiance en elle, en ses perceptions.

Alors, gaslighting involontaire peut-être la plupart du temps, mais en même temps les psy ont tout intérêt à "fidéliser leur clientèle", je n'ai jamais entendu personne me dire que son/sa psy lui a dit "vous avez fait suffisamment de chemin, on peut arrêter les séances". Pour moi, cela pose problème. Enfin, je pense qu'on ne s'est pas totalement détaché du modèle patriarcal où la femme qui ne se plie pas aux règles est hystérique, folle, et doit être soignée et/ou enfermée. Je disais hier à une amie que bon, somme toute, je m'en sors pas si mal parce que y'a quelques siècles j'aurais fini sorcière brûlée sur la place publique :cretin:.

Je ne pense pas être un modèle, mais je peux partager
:unicorn: les trucs qui m'ont fait progresser dans la vie :unicorn:

et améliorer ma qualité de vie, notamment si tu me lis et que tu te sens au plus mal et indésirable, et tu n'as pas envie de tourner "femcel" aigrie :

- Lire et voir des films. S'immerger dans un autre "je" de fiction ou réel, cela permet vraiment de se poser des questions intéressantes sur soi-même, relativiser, s'ouvrir à d'autres possibles. Chacune ses goûts, mais moi j'adore le cinéma japonais des années 50-60, dans lesquels des femmes fortes et tourmentées sont en tête de l'affiche (je ne connais rien de tel dans le cinéma français ou américain). Je pense notamment à "Quand une femme monte l'escalier" de M.Naruse. Je me suis vraiment identifiée à l'héroïne et le film m'a dit quelque chose de fondamental de façon cinglante : "diminuez vos attentes", "soyez moins exigeante", "ne voyez pas que le physique" sont des conneries qu'on nous ressasse tout le temps pour nous culpabiliser et expliquer notre célibat et c'est faux. Primo, l'attraction ça ne s'explique pas, ni ne se provoque ni ne s'éteint à la demande, comme diraient les poètes soufis, et ce n'est pas parce que le mec est gros et moche qu'il est gentil et bienveillant.:rire: Il y a une scène terrible dans le film qui le dit très bien.

- Assister à des conférences de personnes inspirantes : je l'ai fait récemment, conférence qui devait porter sur un sujet géopolitique mais j'en suis sortie nourrie par le discours, le témoignage de ces deux intervenant.e.s courageux/ses, fort.e.s et qui ont osé pensé et faire autrement. J'ai pris des notes, et ce qu'il et elle ont dit continuent à cheminer en moi et m'ont rendue plus forte et confiante dans mon ressenti et ma façon d'être au monde.

- quand on n'est pas trop sûr d'avoir bien fait, inverser les rôles, se mettre à la place de l'autre. Cela remet les pendules à l'heure. J'ai réalisé que mon estime de moi-même longtemps piétinée m'a déréglé le jugement et m'a fait accepter n'importe quoi. Truc tout simple : une personne tombera amoureuse de vous pour ce que vous êtes et malgré vos défauts, et non parce que vous aurez fait des efforts pour lui plaire et le/la convaincre que vous en valez la peine (je travaille encore dessus!)

- ne pas se mettre en colère quand on entend des âneries comme "oh, mais tu sais, c'est quand on s'y attend le moins qu'on rencontre qqn", qui était dans la bouche de la même personne "si tu veux rencontrer qqn, il faut que tu te bouges!" la veille :gonk: . C'est dur mais il faut accepter que les autres soient un peu innocents :innocent: Respirer un grand coup, souffler, et se dire "je suis pleine d'amour et de compassion, il/elle ne sait pas, ce n'est pas de sa faute..:cupidon:" J'ai appris ça de la mort de ma sœur. Les gens me sortaient des trucs ahurissants parfois, mais en fait, ils/elles ont besoin de se convaincre que ça ne peut pas leur arriver, il ne faut pas le prendre pour soi, ils parlent d'eux-mêmes, de leurs peurs. En fait si ça peut arriver à tout le monde. Mais chut, faut pas le dire, personne ne veut l'entendre.

- Ignorer les conseils du type "fais du volontariat"¨ou "va vers les autres, sois plus à l'écoute des autres et ils viendront à toi" si vous n'en n'avez pas envie. Soyez égoïste, faites-vous plaisir, surtout si personne n'y pense pour vous. Gardez votre argent pour vous payez cette pâtisserie de luxe dont vous rêviez ou cette sortie. Non, vous n'êtes pas obligée d'aller offrir des cadeaux aux annif des autres quand vous savez très bien que vous serez seule le jour de votre annif. Pas obligée d'aller aider votre copine à déménager (spoiler : elle a plein d'amis et de la famille et sera malencontrueusement malade le jour où vous déménagerez) Non ce n'est pas nécessairement de votre faute votre célibat. "Pourquoi j'accepte l'invitation à sortir? Pour faire plaisir à l'autre ou est-ce que j'en ai vraiment envie? " posez-vous cette question. Ne culpabilisez pas en mode "bah voilà, pas étonnant que tu sois célibataire si tu sors pas". Tant que ce n'est pas systématique, écoutez vos besoins et envies, ils vous disent des choses. Écoutez vos émotions, faites-vous confiance!

- Ignorez aussi les conneries lues et relues dans les médias de type "pas étonnant que vous soyez seule si déjà vous n'allez pas bien dans votre tête, il faut d'abord travailler sur vous pour attirer l'autre et être aimée" :mur: . Regardez autour de vous : votre collègue/connaissance paranoïaque au stade terminal, l'autre antivax qui vous soule avec ses histoires de guérison par les ondes magnétiques, celle/celui qui a 40 kilos de trop et s'en fout, celui qui a les cheveux gras et est apathique, le chauve ennuyeux comme la mort, l'autre trop bavard qui raconte sa vie à longueur de temps, l'autre complexé.e à mort, l'autre habillé.e comme un sac, l'autre amer qui ressasse toujours le passé, celle qui geint tout le temps pour tout et n'importe quoi, l'antisocial.e froid comme une pierre, celui/celle superficielle à en pleurer de vacuité, le/la neuneu de service : Ils/elles sont en couple. Oui, il faut être bien dans sa tête, et mieux aussi dans son corps, mais pour soi, pas pour les autres. Vous n'avez pas besoin d'être équilibrée pour être aimée ou trouver un.e partenaire. Corollaire : vous n'êtes pas seul.e parce que vous avez un problème!

- Arrêtez de vous demander ce que vous pourriez changer pour plaire, demandez-vous plutôt : qu'est-ce qui ME plaît? Qu'est-ce que j'ai envie de faire, là, MOI ? Un voyage? Une escapade de quelques jours à Rome? Apprendre la poterie? Me lancer dans ce sport que j'ai jamais osé faire? Aller voir ce film au cinéma même si personne ne veut venir? Bref, posez-vous la question et voyez comment vous pourriez le faire. Pas pour faire des rencontres, tss tss. Pour faire un truc qui vous plaît à vous, et vous apporte bonheur et satisfaction réelle, indépendamment des autres. Oubliez aussi le "vous rayonnerez de bonheur et donnez envie aux autres de venir vers vous" :rire:
Dans mon cas, ça ne marche pas, je l'ai fait vraiment parce que j'en avais envie et j'ai de super souvenirs et je fais tout plein d'activités et découvertes qui sont mes plus grand bonheurs dans la vie. J'ai mis du temps à me l'autoriser, si je peux faire gagner du temps à certaines, c'est cadeau! :fleur:
 
Dernière édition :
2 Octobre 2020
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Le discours sur les psy je le trouve plus que maladroit voire dangereux...
Déjà "psy" sans distinction entre psychologue (clinique, trauma, travail...), psychiatre, psychothérapeute (qui est une sorte de coach qui n'a jamais fait d'étude de psycho...)

C'est dommage car le reste du témoignage est plutôt intéressant à lire.
 
  • Big up !
Réactions : alice-louve
24 Octobre 2011
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Bonjour Marre des,

J'utilise "psy" car que j'ai vu des psychiatres autant que de psychologues, et j'ai aussi essayé une psychothérapeute. En cabinet, ou à l'hôpital. Dans ma vie, je pense en avoir vu une vingtaine, et j'ai eu dans mon entourage amical peut-être 5 ou 6 psy, et parmi eux/elles une psychanalyste. Donc ça brasse tous les "psys" du langage courant.

Pourquoi trouves-tu cela maladroit voire dangereux?
 

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