Pour info, je disais ça en répondant à ce message :
@123pourquoi ou peut-être que tu t'en fous d'étaler ta culture quand tu fais ça, non ?
... pour signifier que ce mode de rangement n'était pas nécessairement un moyen de moins étaler sa culture. Donc oui, je le redis, je ne pense pas que retourner ses livres permette d'échapper à un jugement s'il devait y en avoir un. Ou que ne pas les retourner soit forcément un meilleur moyen d'étaler sa culture.
Sinon,
@L'atrabilaire a dit exactement ce que je pense pour le reste. Tu n'as pas voulu parler à ma place, mais tu aurais pu parce que j'aurais pu dire la même chose !
Mais les gens font bien ce qu'ils veulent hein!
Oui, tu as bien raison. On a le droit d'aimer ce type de décoration. Mais on a aussi le droit de ne pas aimer.
Si tu viens chez moi et que tu n'aimes pas mon canapé, tu auras le droit de te dire "Qu'est-ce que son canapé est moche et inconfortable !", tu n'auras pas à t'obliger à aimer ou à ne pas avoir d'avis sur lui, promis. Une bibliothèque, c'est pareil, c'est un signifiant qui peut te pousser à émettre une pensée à son propos, qu'elle soit rationnelle, judicieuse, intelligente, justifiée... ou pas. Ne vois pas comme irrespectueux de ne pas aimer la bibliothèque des autres quand ce n'est que l'expression d'un droit de penser qu'on a tous et qu'on devrait tous être en droit d'avoir.
Ce n'est pas mal d'avoir un avis, ça ne veut pas dire :
1. qu'on va se limiter à lui
2. qu'il va forcément être négatif : il peut être positif tout comme il peut être neutre
3. qu'il ne peut pas changer
4. qu'il est oppressif pour l'autre
S'il veut avoir son droit d'avoir des goûts, qu'il me laisse avoir le même droit. S'il veut que je respecte ses différences gustatives, qu'il respecte les miennes. Ne pas accepter que l'autre n'aime pas ce que tu aimes est à mon avis bien plus oppressant qu'admettre qu'on (n')aime (pas) quelque chose (en ouvrant le dialogue, un échange et la possibilité de s'accepter tel qu'on est). Alors faisons-nous des câlins en disant "Je n'aime pas ta biblothèque" comme un "Je n'aime pas tes gougères aux épinards" sans avoir peur que ça ne soit mal pris.
Edit pour réagir sur ça aussi :
On ne voit que ce qui est commun à tous les livres, ce qui ne les distingue pas, ce qui met sur le même pied l'intégrale de Jean d'O en édition de la Pléiade et Twilight : le papier.
Si l'intégrale de Jean d'O et Twilight sont exposés avec la reliure en avant, ils sont aussi sur le même pied. Tu leur donnes le droit d'avoir la même composante visible. Si bien sûr tu retournais Twilight pour ne montrer que les pages et tu gardais la Pléiade, là, on pourrait penser que tu mets plus en valeur Jean d'O. Si exposer les deux tranches doit aboutir à une hiérarchisation, elle viendra de celui qui, en posant un regard sur la bibliothèque, émettra un jugement. Donc, à mon sens, ce n'est pas un moyen de moins hiérarchiser tes livres. Si on devait aller par là, ce serait plutôt un moyen de ne pas t'exposer à la pensée hiérarchisante d'une tierce personne.
De toute manière... pourquoi vouloir absolument mettre tous les livres sur le même pied ?
J'ai une magnifique édition des Misérables, une BD DE Cape et de Crocs que j'adore, un très beau livre sur les sculptures du Quattrocento, une édition de poche de Des Fleurs pour Algernon. Eh bien je peux t'assurer que je les aime plus que certains autres livres (
), pour des raisons diverses, et que je n'ai pas envie de faire semblant du contraire.