Bonjour, je partage également mon récit d'accouchement car j'ai adoré lire vos témoignages avant mon accouchement, merci à toutes pour vos partages !
La grossesse
Ensemble depuis 3 ans avec mon chéri, nous venions de déménager dans une grande maison avec jardin et à 26 et 27 ans, nous nous sentions prêts à fonder notre famille.
J’ai enlevé mon implant et après seulement un mois d’essais bébé, le test de grossesse s’est avéré positif. Pour l’annoncer à mon chéri, je lui ai simplement donné un matin le test de grossesse, et pour l’annoncer à nos proches, nous leur avons envoyé de jolis faire-part.
Dans l’ensemble, la grossesse s’est bien passée mis à part des nausées quotidiennes pendant 3 mois et des démangeaisons, ainsi que des douleurs pelviennes sur la fin ressemblant à des courbatures.
A la 2e échographie nous avons appris que j’attendais une petite fille en bonne santé mais qu’elle était dans la limite basse des courbes de croissance. Une échographie de contrôle de croissance quelques temps plus tard nous a rassurés. L’échographiste a aussi dit que le bébé était positionné bas, avec une « tête sollicitante » et a recommandé de mener une vie calme pour éviter un accouchement prématuré. J’ai donc eu un arrêt de travail à 6,5 mois de grossesse. J’ai suivi des séances classiques de préparation à l’accouchement avec ma sage-femme libérale.
Mon terme était prévu le 1er septembre, soit le jour de mon anniversaire. Le dernier mois, j’en avais assez et j’avais hâte que bébé arrive, j’ai donc essayé plusieurs remèdes de grand-mère pour donner un coup de pouce à la nature : marche quotidienne en promenant le chien, tisane de framboisier, ménage intensif de toute la maison, massage des seins, méthode italienne…
Mais puisqu’au 1er septembre, le bébé n’était toujours pas là, nous nous sommes rendus à la clinique pour un contrôle. Tout allait bien et j’avais de très faibles contractions toutes les dix minutes en moyenne. La sage-femme a proposé un décollement des membranes pour essayer de lancer le travail. Je voulais éviter un déclenchement donc j’ai accepté. Le geste en lui-même n’était pas agréable mais pas douloureux non plus. Il y avait 40% de chances que cela fonctionne.
L’accouchement
L’après-midi j’ai eu de faibles contractions qui se sont poursuivies jusqu’au milieu de la nuit puis se sont arrêtées. Le lendemain, le 2 septembre, elles ont repris toute la journée. Au départ, elles étaient de faible intensité, comme des douleurs de règles, j’ai pu poursuivre mes activités normalement. Avec ma belle-mère et mon chéri, nous avons déjeuné et promené le chien. Puis les contractions se sont intensifiées et rapprochées autour de 16H30 et nous avons débuté à la maison les exercices vus en préparation à l’accouchement : des respirations et des postures avec le coussin d’allaitement et le ballon (nous nous sommes aussi aidés du livre de Bernadette de Gasquet « Mon cours de préparation à l’accouchement »).
A l’aide d’une application nous avons commencé à mesurer la durée entre les contractions. A 18H00, elles étaient espacées de 3 minutes donc nous avons pris la voiture et les bagages pour aller à la maternité. Une fois sortis des embouteillages et garés sur le parking vers 18H30, nous avons rempli des papiers administratifs puis j’ai passé quelques examens : tension, monitoring, toucher vaginal. J’étais dilatée à 2 cm. La sage-femme a proposé que je prenne un bain. Nous sommes restés 2H dans la baignoire, avec de la musique. Mon chéri me massait le dos avec le jet d’eau et je faisais des étirements pendant les contractions. Suite à ce bain, j’étais dilatée à 4cm et je pouvais donc avoir la péridurale. J’étais soulagée car les contractions devenaient très douloureuses.
J’ai été conduite dans une autre salle où j’ai été préparée pour la péridurale et où je devais rester assise sur la table d’accouchement. L’anesthésiste a mis une heure à arriver. Je n’ai pas eu mal lors de la pose de la péridurale, j’étais concentrée sur la douleur des contractions. Le produit a mis 15 minutes à agir. La dose d’anesthésiant était faible car je continuais à sentir toutes les contractions et à devoir faire de grandes respirations abdominales, mais cela m’a soulagée quand même.
Puis, nous avons attendu. Je n’étais concentrée sur rien d’autre que les contractions. J’avais beau appuyer sur le bouton pour renvoyer de l’anesthésiant, rien ne se passait. Comme on m’avait dit que la moyenne était 1 cm de dilatation par heure, je pariais sur une naissance aux alentours de 5H du matin. Seulement, après quelques courtes heures, je ressentais déjà une forte envie de pousser. Ca me semblait impossible, je ne pouvais pas croire que j’étais arrivée si vite à 10 cm de dilatation, mais si. Conformément à mon projet de naissance, j’ai pu m’installer sur le côté pour la poussée et pousser en expiration freinée.
Je me suis donc laissée guidée par cette envie de pousser et du fait de la faible dose de péridurale, j’ai senti toute la progression du bébé dans mon bassin. Peu après, j’ai senti le « cercle de feu », c’est-à-dire le passage de la tête, et j’ai hurlé « La tête sort ! La tête sort ! ». Le bébé est arrivé si vite que la sage-femme n’a même pas eu le temps de mettre ses gants. Le bébé s’est aussitôt mis à hurler et on l’a posé sur moi. J’ai pleuré de soulagement que l’accouchement soit terminé. Le bébé est donc né le 03 septembre à 1H34 du matin.
Il restait encore à expulser le placenta, que j’ai pu voir (une grosse pièce de viande) et à recoudre mes déchirures. J’avais une déchirure interne et une petite déchirure externe de 3 points. La sage-femme a appliqué un anesthésiant local mais j’ai quand même tout senti lorsqu’elle m’a recousue, heureusement ce fut court.
Après le peau à peau, et la tétée d’accueil (le bébé pleurait et une seule position d’allaitement lui a convenu), divers tests et soins ont été effectués sur le bébé, juste à côté de moi. J’étais allongée donc je ne voyais pas grand-chose mais mon chéri a pu y assister de plus près. Notre bébé, une petite fille de 3K440, a été pesée et habillée chaudement, puis posée dans un berceau à roulettes. On m’a enlevé la péridurale et j’ai regagné la chambre en fauteuil roulant.
Le séjour à la maternité
Nous avons pu manger un plateau repas, puis on m’a sondé la vessie en me disant que j’avais jusqu’au lendemain 8H00 pour la vider toute seule. J’ai aussi reçu des slips filets jetables et des serviettes (vite abandonnés au profit de couches pour adultes). On m’a expliqué comment marchait le téléphone pour appeler la sage-femme ou la puéricultrice de garde, ainsi que le fonctionnement du lit électrique, des lumières et des volets roulants.
Chaque jour, c’était un ballet dans ma chambre : passage de la sage-femme pour prendre ma température, ma tension, vérifier mon utérus, mes points de suture, mes pertes de sang… passage de la puéricultrice pour m’aider à mettre en place l’allaitement, me montrer comment réaliser les soins (changer la couche, emmailloter le bébé, le soin du visage et du cordon ombilical, le bain), peser le bébé, prendre sa température… passage du personnel en charge du ménage et des repas. J’étais très bien entourée et tout le monde se montrait bienveillant.
Mon chéri passait une partie des journées avec nous puis rentrait s’occuper du chien, il a aussi passé une nuit avec nous mais se sentait inutile car le bébé ne se réveillait que pour téter. Il a effectué la déclaration de naissance à la clinique.
Parmi les choses difficiles à gérer il y a eu : la gestion du temps (je n’avais jamais le temps de manger mes plateaux repas tant bébé me demandait d’attention), les pleurs de décharge où bébé refusait d’être reposée dans son berceau, la douleur liée aux points de suture, la peur du premier caca (mon chéri m’a apporté des pruneaux), la fatigue liée aux nuits sans sommeil, la montée de lait qui a été douloureuse (on m’a donné des compresses froides d’argile verte).
J’avais au départ quelques appréhensions sur la façon de porter le bébé et de m’en occuper, elle était tellement petite et fragile que j’avais peur de lui faire mal, mais à force de faire sans cesse les mêmes gestes, la peur est vite partie.
La mise en place de l’allaitement s’est bien passée, la petite plaçait correctement ses lèvres, je n’ai pas eu de crevasses.
Je devais sortir de la maternité le 06 septembre après la visite chez le pédiatre, mais le bébé avait perdu du poids (après en avoir beaucoup pris la veille), donc nous n’étions pas sûrs que la sortie allait être autorisée. Au final, nous avons pu partir mais à la condition qu’une puéricultrice de la maternité vienne à domicile le lendemain pour vérifier la courbe de poids.
Pendant le retour en voiture, la dureté des sièges a ravivé la douleur de mes points de suture : un conseil, prévoyez un coussin à caler sous vos fesses.
Le retour à la maison
Cela fait presque un mois que je suis rentrée à la maison. Les journées sont rythmées par les temps d’allaitement, les changements de couche, les temps d’éveil et de sommeil de bébé. C’est fatiguant car le bébé ne fait pas encore ses nuits, se réveille dès qu’on veut la reposer dans son couffin et pleure parfois des heures sans qu’on n’en comprenne la raison (les fameuses coliques).
Nous avons été surpris par la vitesse à laquelle le bébé salit ses vêtements (nous nous sommes vite retrouvés à court de bodys propres) et par le nombre de cacas (un à chaque tétée et parfois plus).
Nous avons présenté le bébé à notre chienne, elle aime lécher les pieds de la petite. Nous essayons de faire en sorte qu’elle ne sente pas trop délaissée depuis l’arrivée du bébé.
Nous sommes aidés pour le ménage et les repas par ma belle-mère qui habite juste à côté. Mes amis et ma famille sont venus nous voir progressivement. Ma sage-femme libérale est aussi venue à domicile et elle a desserré mes points de suture, ça m’a fait un bien fou.
Concernant les suites de couches, je saigne encore aujourd’hui (lochies). J’ai eu quelques hémorroïdes qui ne sont toujours pas parties mais ne sont pas douloureuses. Mon ventre est redevenu totalement plat mais reste un peu mou. J’ai aussi eu quelques engorgements qui ont provoqué de la fièvre (j’ai été soulagée en drainant le surplus de lait par un massage des seins sous l’eau chaude).
Nous avons fait toutes les démarches administratives une fois l’acte de naissance reçu (pensez à vérifier auprès de votre mutuelle si vous avez le droit à une prime de naissance) et pris divers rendez-vous (chez le pédiatre, dans un centre d’imagerie médicale pour la radiographie des hanches, chez ma sage-femme pour les séances de rééducation…).
J’espère que ce récit pourra servir à toutes les futures mamans !