Sur la page Instagram en question, je dirais d'abord une chose, c'est que le consentement s'applique à tous, hommes et femmes. Non, c'est pas plus grave ou moins grave de passer outre le consentement en fonction du genre.
Mais par contre, sur la question du double standard qui est un grand classique du patriarcat ("hé les féministes, regardez, vous vous plaignez de la culture du viol mais vous dénoncez pas des hommes sur Instagram, bouh", ou "hé les féministes, vous dénoncez les discriminations mais ma candidature à l'université Bidule machin a été rejetée à cause des quotas, bouh !"), je trouve le post de Mirion Malle pas mal fait
http://www.mirionmalle.com/2014/04/barbie-versus-musclor-ou-lallegorie-de.html
Alors oui là c'est plus sur le physique mais c'est la même chose : oui, des mecs sont pris en photo, réifiés et mis en ligne sur Instagram, vraisemblablement en passant outre leur consentement et c'est pas bien. Mais va-t-on dire à ces hommes victimes qu'ils l'avaient bien cherché vue leur tenue ? Qu'ils étaient dans le métro à une mauvaise heure au mauvais endroit et que c'est donc de leur faute, au moins en partie ? Sont ils montrés de façon humiliante ? Est-ce qu'ils été soumis à un harcèlement tel qu'ils se sont dit que ça craignait pour leurs fesses et que donc il valait mieux raser les murs ? Parce qu'on ne sait jamais, peut être il va se passer quelque chose, quoi exactement ils ne savent pas mais c'est pas très joli. Et là je ne parle pas d'un vague ressenti, mais d'hier encore quand j'attendais Monsieur Banana qui venait me prendre en voiture, en 10 min il y a eu coup sur coup 2 mecs en voiture qui se sont arrêtés et qui ont commencé à me tchatcher, j'ai été ferme et j'ai dit que j'étais pas intéressée et heureusement ça a suffi, mais si ça n'avait pas suffi ? Et je ne parle même pas des mecs qui me suivaient dans la rue quand j'étais plus jeune et que je vivais à Paris, j'étais devenue experte en semage de harceleurs.
C'est pour ça qu'à mon avis il est essentiel que les médias aient une réelle prise de conscience et arrêtent de donner la parole à des hommes sur ces sujets. Tant qu'on aura ces avis d'hommes cisgenres, hétéros, blancs de la classe supérieure, forcément les hommes cisgenres, hétéros, blancs et de la classe supérieure penseront que c'est un point de vue universel.