J'ai hésité à répondre. Mais il s'agit à me yeux d'une question importante tant d'un point de vue philosophique que sociologique, d'où une réaction violente et épidermique de ma part.
Si cela vous coûte d'entendre une opinion contraire à la vôtre, et surtout si vous êtes dans une situation de grossesse, je vous invite à ne pas lire ce qu'il va suivre, car je sais que la société dicte beaucoup de choses aux parents et les mets sous une pression énorme : ce commentaire (le mien, ici, plus bas) n'en vaut pas la peine.
Bien évidemment, mon opinion, tout le monde s'en carre. Et si cela aide certain-e-s à se projeter : tant mieux pour eux. Je ne peux pas dénier ce fait. De la même manière que je ne nie pas votre amour pour vos enfants.
Pour les gens qui auraient un traumatisme psychologique, je reconnais une utilité.
Néanmoins, "je" trouve juste cela "dommage". Pour m'exprimer de manière plus argumenté, il s'agit de :
- 9 mois sans savoir (moins en réalité, entre le moment où la grossesse est révélée et le moment où le sexe peut être vu sur une échographie : à partir de 14 semaines) : à la fin, point de mystère, le sexe de l'enfant sera connu, que ce soit un sexe masculin, féminin, ou autre situation,
- 9 mois pour considérer cette vie indépendamment de toutes cases. Selon des études, un-e enfant commence à prendre conscience des "différences" entre les genres-sexes à partir de 2 ans (je dis genre-sexe, parce qu'à cette âge je doute que la distinction soit bien précise), pour envisager que cette vie n'entrera peut-être pas dans ces 2 cases : F / M que la société nous impose,
- 9 mois pour envisager une éducation dans une société idéale, où le fait que cette vie soit reconnue par la société comme "garçon ou fille" soit sans importance, pour se demander ce qui est important pour un-e enfant, quelque soit son sexe-genre,
- 9 mois pour aspirer à une utopie, la réalité rattrapera bien assez tôt celle-ci,
- 9 mois pour accueillir une vie sans préjuger de ce qu'elle est et de ce qu'elle deviendra,
- 9 mois pour ne pas la considérer dans la violence de ce monde : ni comme un potentiel agresseur, ni comme une victime par défaut,
- 9 mois pour se préparer à tout, et finalement à si peu, tellement la vie est complexe et prend de court tout le monde,
- 9 mois pour le-s parent-s d'accueillir sans préjugé ni attente, pour régler en amont ce dont ils-elles ont la responsabilité en tant qu'adulte, quelque soit la finalité, sans report sur l'enfant.
9 mois
9 petits mois pour une vie qui n'est pas encore née, pour une vie qui ignore encore tout du monde et qui va la découvrir, une vie neuve, innocente et fragile.