C’est effectivement peu : 4 à 5 mois d’ignorance ou de connaissance supplémentaire. Mais en tant que parents, jamais tu ne pourras revenir dessus. Une fois que le sexe est connu, forcément tu es biaisé-e, même inconsciemment (surtout).
Un parallèle : est-on réellement capable de dire si oui ou non, on choisit de pratiquer tel ou tel acte par goût personnel ou si c’est la société qui ne nous a pas biaisé ? Je m’épile et me maquille, est-ce que je peux dire à 100% que je le fais pour moi ? Non (et en plus de ça, ça dépend des jours).
En tant que parent-s tu régles en amont la question du sexe : pourquoi ça te pose problème si A ET en miroir pourquoi non si B ou C ? En couvrant l’ensemble de la question et pas juste une option. L’ensemble étant plus riche en réflexion que la somme des parties.
Dans mon tout premier message, l’avortement est un argument par l’absurde. En France, légalement on ne peut pas : en terme de délai et d’éthique. C’était un argument extrême, néanmoins fondé vu ce qu’il se passe dans certaines régions du monde.
Pour ce qui est de l’attachement.
Exemple personnel : mes parents n’ont jamais su notre sexe à moi et mes frères. C’est même quelque chose qu’ils nous ont dit petit-e-s quand, comme beaucoup d’enfants on se posait des questions sur notre venue au monde. Ils nous ont dit que dans tous les cas, ils étaient et auraient été contents. Cela ne leur a pas posé de souci d’attachement (je ne généralise pas, c’est eux, les gens vous faites ce que vous voulez, l’un n’empêche pas l’autre, et inversement). J’ai même retrouvé, dans un livre des prénoms, pour mon grand-frère son prénom féminin. C’est fondateur à mes yeux dans mon récit de vie.
Quand au prénom, je serais partisane de la solution suivante :
- si à la naissance le sexe est masculin : en premier un prénom masculin ou épicène, en second, un prénom féminin ou épicène, voire un troisième juste épicène ;
- inversement si de sexe féminin ;
- et si ni de sexe féminin ni masculin : en premier épicène, et en plus un féminin et un masculin.
Le tout en expliquant à l’enfant :
- qu’il-elle aurait pu être né-e différemment,
- qu’il-elle aurait été accepté-e,
- [EDIT] que, de la même manière qu’il-elle naissait et découvrait avec surprise ce monde, son-ses parents étaient dans la surprise également,
- qu’il-elle peut changer,
- qu’il-elle peut changer de prénom,
- qu’il-elle peut même modifier son-ses prénom-s, en supprimer, en ajouter.
Ce qui permettrait, éventuellement, si l’enfant préfère de choisir un autre prénom potentiellement dans une liste choisie par les parents, ce qui permettrait, peut-être, de mieux accepter cette transition pour les parents en restant inclus dans ce processus de renaissance qu’est une transition. Tout en redisant à l’enfant que c’est son identité et qu’il choisit ce qui le rend heureux-se, y compris totalement autre chose.