Sixtine.;2901915 a dit :Merci... Il est probable que je me sois laissée un peu emportée dans mon propos, car il s'agit d'un sujet, d'un syndrome, de personnalités qui me touchent énormément. J'avoue avoir beaucoup pleuré lors des premières diffusions des épisodes, parfois lors de moments qui "ne s'y prêtaient pas" et pouvaient sembler atrocement anodins. Mais... Sherlock me touche parce qu'il m'évoque ce que j'ai vécu, ce à quoi j'ai pu être confrontée, qu'il soit finalement Asperger ou non. Sa personnalité et son génie font qu'il est hors-normes, au sens littéral du terme. Il ne rentre pas dans le commun des choses, ce qui le rend à mes yeux d'autant plus beau, puissant et passionnant.
Pour revenir sur ton précédent propos, je tiens cependant à rectifier quelques petites choses : Il n'est pas rare que l'Asperger soit perçu comme un autiste à moindre puissance, parce qu'il possède effectivement la plupart du temps un terrain de génie et parce qu'il ne se balance pas d'avant en arrière et n'a pas de gestes brusques (pour caricaturer un peu la vision que la plupart des gens possèdent d'un autiste non-Asperger). Néanmoins, ce syndrome est effectivement une pathologie classée dans les TED (Troubles Envahissants du Développement), ce qui la rend difficile à appréhender, difficile à aider, difficile à porter. Il existe bien évidemment des degrés "d'atteinte" - comme tu l'as si bien précisé en prenant l'exemple de ton amie - mais il me semble important de savoir qu'un autiste, quel qu'il soit, possède et possèdera un fonctionnement intrinsèque différent des autres. Que cela soit visible, perceptible ou non du premier coup d'oeil n'importe pas, car cela reste un handicap profond aux conséquences plus moins importantes, plus ou moins graves, plus ou moins difficile à gérer. Un Asperger peut ne pas comprendre la simple notion de règles, ne pas saisir ce qu'est l'humour ou le flirt, ne pas parvenir à traduire les expressions faciales. Un sourire peut ne pas être pour lui un symbole de joie ou de bien-être, des pleurs ne signifieront pas forcément que son proche est malheureux. Pour certains, cela ne sera qu'une manifestation physique, un étirement des commissures ou des larmes qui lui sortent des yeux. Sans portée, sans cause, et - en conséquence - sans attitude adaptée de sa part.
Ces gens ne sont pas stupides, ils sont simplement et pour la plupart, totalement perdus face aux conventions. Qu'ils développent en parallèle un génie inouï pour un domaine précis tend souvent à faire oublier cet aspect infirme de ce qu'ils portent en eux, mais certaines situations sont pour eux des calvaires tant ils ne saisissent pas, ne voient pas pourquoi. Tant certaines choses - tels les noms des multiples satellites de la planète Saturne - leur sembleront plus innées ou naturelles que la notion d'excuse à un écart ou une erreur qu'ils n'ont pas même perçus.
(Et je ne parle ici que de l'aspect comportemental, mais il y a tant à dire...)
Bref, je me suis une fois de plus égarée, j'en suis désolée...
Merci beaucoup pour ces précisions. Je manques cruellement de savoir "scientifique" sur le sujet. Ce que je connais c'est ce que j'ai vu moi même, le peu que j'ai lu et ce que mon amie a pu m'expliquer (il se peut d'ailleurs qu'elle ait allégé le truc hein). Chez elle c'est vraiment léger, d'ailleurs je dois être une des rares personnes à qui elle l'ait dit. Je sais que c'est handicapant, mais ce que j'ai voulu dire c'est qu'on est pas mal à traîner des bizarreries handicapantes, et qu'au final (selon moi) un Asperger léger n'est pas forcément beaucoup plus gênant qu'une simple personnalité un peu beaucoup chelou. Enfin en plus d'être pas très bien documenté, mon jugement est clairement altéré par mes sentiments dans ce sujet, donc bon je ne fais part que de mon ressenti par rapport à ça...
En tout cas merci

