Sophia Aram tacle les opposants au droit à l'avortement libre et gratuit

20 Juin 2014
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Les prêtres sont aussi des citoyens, au même titre que nous, en quoi est-il moins légitime que ces personnes donnent leur avis ?

Les madz qui m'ont précédé ont très très bien répondu à tout tes arguments mais je souhaitai juste revenir là dessus ;
les prêtres sont des citoyens au même titre que nous, tout à fait d'accord. Mais du coup si ils souhaitent se manifester par rapport à une question de société, prendre part à un débat, c'est en tant que citoyen. Pas en tant que prêtre. Les arguments " Jésus népadak " pour moi n'ont aucune valeurs ( qu'ils soient proférées par des prêtres ou des croyants quelconques qu'on soit clair ). La France est un pays laïc, Jésus ( ou quelque prophètes/dieu/anyway qui puissent exister ) n'ont pas leur mot à dire dans le débat.
 
30 Octobre 2015
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Mes parents ne m'ont jamais parlé de contraception, de relation sexuelle ou quoi que ce soit. Ils doivent bien se douter que je suis plus vierge mais ça va pas plus loin.
Quand j'ai présenté Mr Chéri à ma soeur, une des premières chose qu'elle m’aie sortie en aparté "j'espère que vous couchez pas ensemble, t'es trop jeune" (merci, j'ai 19 ans).

J'ai mis 6 ou 7 gynécologue a trouver une personne qui écoute ce que je lui raconte, qui a fait le point avec moi sur les contraceptifs qui existent et ce qui m'irait le mieux. Pour des raison qui me sont propre, c'est la pilule, mais ça aurait pu être autre chose.
Ce médecin, je l'ai trouvé à 25 ans. Ca fait quand même pas mal d'année a se trimballer une contraception donnée a la va vite "cette pilule convient à tout le monde" pas forcement adaptée "mais non vos maux de tête ne vienne pas de cette pilule, les effets secondaires ? oui enfin bon, je vais vous en donner une autre si vous insistez".
J'ai aussi le gyneco qui me sort à 22 ans, pourquoi est ce que je fait pas d'enfant, c'est tellement bien.

Ma chance, c'est d'être curieuse et aussi passablement relou. Si je VEUX savoir un truc, je le saurais. Alors j'ai cherché sur internet, regardé des documentaires qui ne passent qu'a 23h sur ARTE et j'ai pompé l'air de pas mal de médecin.
Mais il y a des gens qui ne font pas tout ça, qui font confiance à leur médecin, aux conseils de leur famille, ou qui ont le malheur de tomber sur le mauvais site qui va leur donner des informations erronées. Et le fait est que beaucoup de personnes sont mal informée, involontairement ou à dessein.

Récemment, est passé au info le scandale des sites qui arrivent à mieux se faire référencer que les sites du gouvernement par rapport à l'avortement. Une journaliste à testé leur "service" et en a fait le bilan. Je trouve terrifiant ce genre de site. C'est de la maltraitance faites aux femmes. Youpie, trop bien, celle là on l'a tellement fait culpabiliser qu'elle va poursuivre sa grossesse et avoir un enfant non désiré. Sa vie après ? On s'en fout, on a sauvé le bébé.

Récemment, une de mes amis était enceinte, et avait décidé avec son mari que si le bébé présentait des troubles (type malformation, trisomie ect.) ils ne le garderaient pas. Pour limiter les risques de fausse couche que peut présenter l'amniocentèse, elle a fait ses examens assez tard dans sa grossesse.

Une seconde amie a eut une une réaction de rejet face à cette décision assez violente (mais pas en face de la concernée).
-Mais comment elle peut faire ça ? Tu te rend compte qu'a 6 mois c'est un bébé !
-Non, c'est un foetus.
-mais...
-il est pas né, c'est pas un bébé, c'est tout.
-mais tu te rend compte que si elle accouchait maintenant il serait viable ?
-oui, mais c'est sa décision de pas vouloir mettre au monde un enfant trisomique si elle en a pas envie.
-moi je pourrais pas, à 6 mois, comme ça même avec un problème je pourrais pas.
-c'est ton choix, elle, elle fait le sien.
-mais tu trouve ça bien ?
-c'est son choix, j'ai pas a être d'accord.

Entre elle deux, il y a eu un froid pendant quelque temps que la première n'a pas compris. Mais même si là on parle d'une IMG et non d'une IVG, le fond reste le même. Son choix était le sien, et personne n'a a mettre son grain de sel dedans.

Désolée pour le pavé un peu HS, mais pour dire que oui, la désinformation existe, non le droit à l'IVG n'est pas encore bien capté par tous le monde.
 
29 Janvier 2014
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Montpellier
Si on est OK sur le fait qu'un foetus n'est pas un bébé ni un être vivant et qu'il n'y a pas meurtre en cas d'IVG, je ne comprends vraiment pas les discours "Il faut pas en abuser", "ce n'est pas anodin", "il ne faut pas le banaliser", "il faut utiliser la contraception"... Je ne vois pas de problème moral dans le fait d'avorter plusieurs fois. A la rigueur on peut s'interroger sur les conséquences physiques de ces avortements à répétition, sur le manque d'information (ou non) à propos de la contraception... Mais dans tous les cas c'est le choix de la personne qui avorte. Je ne vois pas en quoi on peut juger d'une personne qui a avorté plusieurs fois. Un avortement c'est OK, mais 10 non. Pourquoi ? Je suppose que les personnes qui tiennent ce genre de discours s'attachent à des raisons morales, mais lesquelles du coup ?

Sinon j'aime bien la chronique :) J'avais préféré celle sur la "taxe tampon", elle était plus rigolote.
 
12 Octobre 2014
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Il est facile de critiquer les dires du clergé quand on ne cherche pas à comprendre la base de leur idéologie : la défense du plus faible.

La doctrine de l'église sur le plan sexuel est la chasteté, et le fait que les rapports sexuels sont pour la procréation et rien d'autre. Leur conception de la vie est aussi qu'une vie apparaît dès la conception (ce qui fait qu'en fait, aux yeux de l'église, la personne la plus faible est l'embryon que l'église considère déjà comme un humain). Du coup, vu comme ça, leur argumentation est davantage compréhensible.
Mais je ne suis pas d'accord quand-même.
Nous vivons dans une société où on prône le sexe à outrance. On doit faire avec. Le fait d'interdire l'IVG tout en prônant le sexe à outrance n'est pas compatible selon moi, au vu des risques d'accident même subis par des personnes attentives, qui fait que si on a des relations sexuelles régulières, certaines personnes même sérieuses dans leur contraception auront tôt ou tard un accident. Et je ne suis pas sûre qu'il soit bien pour un futur enfant de naître en étant subi plutôt que désiré.

Après, en ce qui concerne les "dérives", je suis d'accord avec les autres, à savoir qu'il y a un grand tabou et une grande désinformation.
Parler d'avortement de confort me gêne dans le sens où ce n'est pas un acte anodin, et ce n'est sûrement pas par plaisir qu'on va avorter. Certaines personnes peuvent bien le vivre, et d'autres peuvent très mal le vivre.
Mais je trouve très important qu'elles aient le droit (et le droit de ne pas être jugées) à l'avortement si elles estiment que c'est mieux pour elles.

Le fait d'avoir internet ne fait pas tout, beaucoup de personnes ne vont pas forcément chercher par elles-mêmes, et l'éducation sexuelle est très pauvre en France.
Qu'en est-il des différents moyens de contraception, de leur taux d'échec, des mythes à déconstruire, de leurs avantages et inconvénients? (et merci de pas forcer les femmes à prendre que la pilule et de respecter leurs choix contraceptifs).
Quid des conséquences physiques, psychologiques, juridiques, financières, dues au fait d'avoir un enfant, et des droits des femmes et des moyens mis en place pour renoncer à une maternité non désirée?
Qu'en est-il de la possibilité de double contraception pour une meilleure protection?
De comment bien choisir son gynécologue afin de ne pas être forcée à choisir une contraception qui ne nous convient pas (l'oubli/vomi de pilule est la première raison d'accident de grossesse)? (et vive le lobby de l'industrie pharmaceutique [ironie]).
D'informer sur la pilule du lendemain et de démentir les mythes mensongers? voire même d'expliquer aux garçons que ça serait vraiment cool que ce soit à eux de l'acheter à cause du jugement des professionnels de santé ou pharmacie auxquels sont régulièrement confrontés les femmes et qui est une des raisons qui les empêche de la prendre (ce qui explique en partie pourquoi certaines études montrent qu'une grande majorité de femmes considèrent la pilule du lendemain comme une avancée, mais que paradoxalement, peu de femmes la prennent, justement entre autres raisons par peur du jugement du style "une pilule du lendemain? mais vous n'êtes pas sérieuse avec votre contraception!").
Le manque d'information fait cruellement défaut, il y a encore une certaine honte, une certaine gêne à parler de ce genre de sujets, et si on ne cherche pas soi-même aux bons endroits, on loupe plein d'informations importantes et on est facilement victime de la désinformation du premier escroc venu, qu'il soit une personne lambda ou un professionnel de santé.

Comme le dit @MilanKey, il y a une désinformation et un tabou/refus de parler assez énorme, et ce sont des problèmes auxquels il est très important de remédier.
Le message de @shavri est aussi super intéressant sur les pressions des gynécologues et la difficulté d'en trouver un qui nous respecte. Tout comme le fait qu'il faille chercher soi-même les infos, au risque de se faire piéger si on ne sait pas comment ni où chercher.

Personnellement j'aurais deux sites en particulier à donner pour des infos sérieuses, c'est
www.choisirsacontraception.fr
www.martinwinckler.com

D'après de récents chiffres, on aurait 360.000 grossesses non désirées dont 210.000 menant à une IVG.
Le taux de naissances non planifiées ou non désirées serait d'entre 15 à 20%.
http://www.carnetsdesante.fr/Grossesses-non-desirees-ce-que
http://sante-medecine.journaldesfemmes.com/contents/183-contraception

Et je rejoins ce que dit @Gressinni sur le fait qu'aucune contraception ne protège à 100% d'où l'intérêt de se protéger et de vraiment bien s'informer sur les risques, (voire accessoirement mais c'est mon opinion, de ne pas le faire avec n'importe qui mais de connaître la personne un minimum avant, histoire de voir avec qui on a affaire).
Mais même en prenant des précautions, les accidents arrivent et heureusement que l'IVG existe car je trouve important de pouvoir garder la vie que l'on souhaite mener.
Et pour une femme mal informée, ce n'est pas forcément de sa faute non plus, elle peut être victime d'un certain tabou de ses proches ou des établissements scolaires sur la question, elle peut être victime d'un milieu religieux qui refuse de parler de ça, elle peut chercher par elle-même, et comme on trouve tout et n'importe quoi sur le net, elle peut lire et croire des choses fausses (même de sites réputés fiables, si on ne fait pas suffisamment attention et qu'on ne compare pas suffisamment les infos entre elles), etc... donc heureusement que l'IVG existe. Pour toutes.

C'est juste que quand une femme arrive en demandant une IVG, s'entendre répondre "prenez 7 jours pour y penser, c'est obligatoire", c'est infantilisant.

Disons que pour tout acte de ce genre, qui donne la possibilité de changer une vie, une période de réflexion est toujours évoquée par les professionnels de santé. Peut-être souhaitent-ils s'assurer que la personne y a vraiment réfléchi et que ça ne s'est pas décidé sur un coup de tête, ce qui peut aussi se comprendre, malgré l'aspect infantilisant en effet.
De même pour la ligature des trompes, ou pour les hommes, de la vasectomie, la période de réflexion sera aussi obligatoire.
Mais je suis d'accord que c'est l'aspect obligatoire qui est très gênant dans l'histoire.

Cette impression d'infantilisation est aussi renforcée par le fait qu'il y a déjà beaucoup d'attitudes infantilisantes de la part des professionnels de santé envers les femmes, donc c'est sûr qu'à partir de là, on se demande toujours si on nous conseille ou si on nous infantilise.

Après, le problème majeur de l'IVG, ça sera le temps : en France on a que 12 semaines après la conception et quand on a aussi peu de temps, chaque semaine compte, donc si le temps de réflexion est obligatoire, ça peut être très dangereux pour la femme en question qui veut avorter (à moins d'avoir les moyens d'avorter en Hollande où là-bas c'est 24 semaines, soit le double de la France, mais ça sera pas à la portée de tout le monde). Et les professionnels de santé pro-vie jouent énormément sur cette courte durée de 12 semaines pour faire en sorte qu'il soit trop tard pour les femmes d'avorter.
Donc je serais assez d'accord avec le fait de proposer une période de réflexion, mais qu'elle soit obligatoire, en effet ça peut être très dangereux en plus d'être infantilisant.

En quoi avorter ça change une vie ? Autant avoir un enfant ça bouleverse ta vie ça c'est certain, mais avorter ça change que dalle à ta vie hein !

Je rejoins @Anableps et tu y as de toute façon répondu, mais juste pour dire en effet qu'il y a plusieurs cas de figure.
Je connais des femmes qui ont très bien vécu leur avortement, et d'autres qui ne s'en sont jamais vraiment remises. D'ailleurs tu l'exprime assez bien par ton premier avortement, même si dans le cas de traumatismes, ce que tu as pu ressentir a probablement été ressenti de manière décuplée chez les femmes qui l'ont vécu comme un traumatisme, et pour qui le deuil de leur enfant hypothétique n'a pas été fait (car justement aussi, elles ont considéré - d'elles-mêmes ou en étant influencées - que c'était un enfant à naître et non un amas de cellules).
Donc il peut y avoir des traumas psychologiques assez importants chez certaines femmes. Après, il y a également des traumas physiques, ça peut aussi arriver. Donc en ce sens, oui, c'est possible qu'un avortement bouleverse une vie, au moins en partie.
Après, ça vaut toujours mieux que d'avoir une vie qu'on n'a pas désirée, ça c'est certain (et quoi qu'en disent les partisans du "on peut changer d'avis après la naissance", car non, certaines femmes même après naissance ne souhaitent toujours pas vivre cette vie qu'elles n'ont pas voulue).

@Aqua : je pense en effet qu'un avortement n'est pas un acte anodin, au vu de certaines conséquences physiques ou psychologiques vécues par certaines femmes.
Pour autant, je suis évidemment à 100% pour l'IVG et au droit des femmes à ne pas vivre une vie dont elles ne veulent pas. Et on est tout à fait d'accord sur le fait que c'est un choix qui ne concerne que la femme qui souhaite avorter.
Après, pourquoi est-ce que 10 IVG sont moins acceptables qu'une pour certaines personnes, je suppose que ça leur renvoie une image de personne irresponsable n'utilisant pas de contraception (ou mal) et qui coûte cher à la société... je ne vois que cette raison...
 
6 Octobre 2012
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Paris
Effectivement, l'avortement n'est pas un acte anodin... Tout comme une appendicectomie, le remplissage d'une carie ou autre procédure médicale. Sauf que pour les autres procédures médicales, personne ne vient demander à la personne si elle a bien réfléchi, si elle est sûre de ce qu'elle fait, si elle ne le regrettera pas... Personne ne la traite de meurtrière, personne ne la juge.

On parle des conséquences psychologiques, mais que seraient-elles, ces conséquences, si on arrêtait de parler de "bébé" pour un embryon ou un foetus dans le cadre d'une grossesse non désirée ? Si on ne questionnait pas la patiente sur où elle avait la tête et à quoi elle pensait et autres ? Si tous, aussi bien l'entourage, les inconnus devant le centre d'IVG et le personnel soignant, s'abstenaient de la juger ?
Je ne dis pas que plus personne ne le vivrait mal, bien sur, mais est-ce qu'on aurait pas une baisse de ces conséquences psychologiques ? Et est-ce que ce serait une mauvaise chose ?

Oui, il y a peut être des personnes qui (par désinformation ou par inconséquence, après tout qu'est ce qu'on en a à faire ?) ont recours plusieurs fois à cette pratique... Et après ? C'est leur vie, c'est leur utérus, c'est leur procédure médicale, pourquoi venir les embêter, les juger, quand c'est leur problème et celui de personne d'autre ?
 
11 Février 2012
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Le Mans
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là où je suis d'accord avec Laure, c'est que la position de l’Église sur l' avortement doit se comprendre, conjointement à l'interdiction du divorce, comme une défense des plus faibles (principe-clé de l'enseignement de Jésus tel que le rapporte les évangiles).

Il faut bien comprendre que dans le bassin méditerranéen antique, l'infanticide des nouveaux-nés (notamment des filles, comme on le constate encore dans certains pays) par abandon ou autre, ainsi que les rituels où l'on sacrifiait les 1er nés étaient des pratiques courantes. L'évolution du la pensée judéo-chrétienne qui, progressivement, en est venue à prôner la défense inconditionnelle de ces enfants, déclarant que toute vie est sacrée et que l'interdit du meurtre doit s'étendre à eux, est alors une innovation radicale dont on ne mesure plus la portée aujourd'hui. C'est cette même pensée qui mènera plus tard à l'invention par le christianisme des hôpitaux publics, institutionnalisant le devoir d'aider et soigner toute le monde et surtout ceux dont personne ne veut : rebus, pauvres, étrangers, ennemis ...

Alors.
Que l'Eglise ait un avis sur l'avortement, c'est une chose. Que chacune des religions ait un avis sur l'avortement d'ailleurs. C'est lié à une histoire, lié à des tas de raisons, qui sont très valables pour les gens qui pratiquent ces religions et personne ne remet ça en cause.

Par contre, que les religions aient un avis à donner dans le débat public, c'est autre chose. Et je réfute complètement le droit aux religions de vouloir imposer un avis dans un pays qui repose sur la laïcité.

C'est valable pour l'avortement, c'est valable pour le divorce, le mariage, ou pour tous les débats, en particuliers sociaux.
Je ne remet en aucun cas en cause le droit aux catholiques de ne pas vouloir l'avortement. Libre à eux donc, de ne pas le pratiquer. Mais en quel nom, avec quelle légitimité, de quel droit OSER PRETENDRE faire valoir cet avis sur la place publique, et à fortiori, vouloir l'IMPOSER comme l'avis "juste", sans aucun autre argument que "Dieu le refuse" ? Rien.

Je ne remet en cause ni les croyances, ni les fondements de cette religion. Je ne prétend pas que leur revendication n'est pas légitime, elle l'est, pour les catholiques, dans le prisme de la religion qu'ils pratiquent, et c'est normal.

Seulement en aucun cas là religion n'a valeur d'universalité, et en aucun cas elle ne doit peser dans le débat au XXIème siècle, pas dans un pays laïc.

Si je dois avoir un débat de société important avec une personne religieuse, ses arguments n'auront pour moi un poids, un intérêt et une légitimité que si sont des arguments qui émanent de la réflexion de la personne, par rapport à son analyse de la société, des données actuelles et de ses connaissances sur le sujet abordé ou que sais-je, je vais écouter la réflexion du CITOYEN qui peut-être débattue, et pas celle du religieux, qui de toutes façons ne laisse généralement aucune place au débat. (Vraiment, d'expérience, il est impossible de débattre avec quelqu'un qui a pour unique argument "God says no".)

Je suis personnellement favorable au droit à l'avortement, mais je suis aussi critique à l'égard d'un certain discours féministe qui le sous-tend et qui fait de l'avortement un progrès en soi qu'il faudrait, par principe, chercher à étendre le plus possible. En fait, sans le savoir, ce discours réintroduit dans la modernité des pratiques qu'on pourrait qualifier de "païennes" tout en les justifiant par un langage évangélique (défense des faibles, des rejetés, des opprimés ...). Je pense que c'est le même type de renversement qui est à l’œuvre lorsqu'on parle d'infantilisation à propos du délai de réflexion.

Déjà, à mon avis, c'est incontestable que l'avortement EST un progrès en soi. Dans tous les cas, des femmes avortent, et si elles doivent le faire, alors oui, c'est un progrès qu'elles puissent être accompagnées pour le faire, et avec des recours médicalisés. On a tout.e.s des images en tête de ce que les femmes pouvaient faire lorsque ça n'était pas le cas, et je ne pense pas que ça soit être trop "dans un certain discours féministe" de dire que c'est un progrès absolument majeur par rapport aux années 30,40, et ce jusqu'en 75.

Ensuite, je ne crois pas que, le secours, la défense des faibles et de rejetés soient réservés à la religion. Si sémantiquement, la "défense des faibles" à un copyright évangélique (?!?!), je ne pense pas que l'idée de défendre les rejetés soit automatique associé à la une croyance religieuse.
(Et ça me fait même esquisser un sourire un poil ironique d'entendre ça, parce que lors de certains débats, j'ai l'impression que si les rejetés l'étaient, c'était plus à cause des discours religieux qu'autre chose. (Oui, coucou la manif pour tous, c'est de vous que je parle.) )

Lorsque ces "certains discours" de certaines féministes (dont je dois faire partie du coup) demandent à étendre le droit à l'avortement, il s'agit ici défense de droits Humains, ces mêmes droits que les religions se gardent bien d'étendre, justement.
 
Dernière édition :
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@MarBvH je ne sais pas si c'est à moi que tu t'adresses ou bien si tu t'adresses de manière plus générale.
Si tu t'adresses à moi : nous sommes bien d'accord.
Après, je pense qu'on a tendance à demander une période de réflexion car le fait de garder ou non un enfant va bien au-delà des conséquences médicales : il y a des conséquences financières et juridiques également, en plus des conséquences physiques et psychologiques, et ce pour la vie. Les autres procédures médicales se cantonnent habituellement aux conséquences médicales.
Il semblerait que pour certains actes changeant définitivement le quotidien des patients sur un plan autre que celui de la santé, il y a un délai de réflexion qui est demandé (stérilisation, circoncision, etc...).
Après, je suis d'accord que cette période de réflexion ne doit pas être obligatoire, tout spécialement pour l'avortement, pour les raisons que j'ai évoquées dans mon précédent message.

Après, je suis d'accord avec toi, si les femmes n'étaient pas jugées, il y en aurait peut-être moins qui seraient traumatisées par des ivg, je pense aussi. L'absence de jugement serait l'idéal, mais bien malheureusement nous sommes encore loin de ça...

Et en effet, qu'une femme avorte 1 ou 10 fois, c'est sa vie.
Après, si vraiment une femme avorte pour la 10e fois, beaucoup de gens seront tentés au moins de savoir pourquoi autant de fois, et que ça peut être inquiétant dans une certaine mesure, notamment parce qu'une ivg n'est pas sans aucun risque, et que si la procédure est répétée, ça sera d'autant plus dangereux pour la femme en question à cause du risque répété qu'implique l'opération, et qu'il faut peut-être chercher à mieux la conseiller au niveau de la contraception ou savoir quel est le problème qui amène à autant d'avortements afin de lui en éviter de futurs, plutôt que de ne rien dire du tout.
Mais là on aborde un autre problème : quelle est la frontière entre le conseil et le jugement moralisateur? Car j'imagine très mal une gynécologue très respectueuse de ses patientes ne rien dire du tout dans un pareil cas que celui d'avorter 10 fois, et j'ose espérer qu'elle cherchera à savoir au moins quel est le problème afin de lui éviter d'avorter une 11e fois. Mais aussi, ça doit être un cas extrême, je suppose...
 
6 Octobre 2012
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@jorda non, c'était plus un propos général, j'ai trouvé ton post très bien ^^ (je préfère mentionner quand je m'adresse directement à quelqu'un :) )
 
12 Octobre 2014
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@MarBvH ah ok :) pas de soucis et merci, donc :)

c'est incontestable que l'avortement EST un progrès en soi. Dans tous les cas, des femmes avortent, et si elles doivent le faire, alors oui, c'est un progrès qu'elles puissent être accompagnées pour le faire, et avec des recours médicalisés. On a tout.e.s des images en tête de ce que les femmes pouvaient faire lorsque ça n'était pas le cas, et je ne pense pas que ça soit être trop "dans un certain discours féministe" de dire que c'est un progrès absolument majeur par rapport aux années 30,40, et ce jusqu'en 75.

Je rajouterais qu'on peut encore regarder les conséquences de l'interdiction d'avorter du côté de l'Irlande, du Luxembourg, de la Pologne, de Chypre, de Malte (ou peut-être même de l'Espagne qui se rapproche dangereusement de l'interdiction de l'ivg), où l'avortement est interdit sauf circonstances spéciales (viol ou santé de la mère mise en danger - et encore, pour Malte, c'est interdit dans tous les cas, il me semble).
Un article irlandais de 2015 sur la question (en anglais) :
http://www.thejournal.ie/amnesty-international-report-on-irish-abortion-laws-2151042-Jun2015/
 
31 Août 2012
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A aucun moment, je n'ai dit que j'étais contre l'avortement.


Je pense que c'est le cœur du sujet, d'où l'importance d'informer et d'aider les femmes qui en ont besoin.


Tout à fait d'accord !

@MilanKey
Tu cherches pas à échanger, ni à partager tes avis. Tu imposes ta vision des choses et tu imagines que les gens qui ne pensent pas pareil portent des jugements. Je cherche à comprendre tous les points de vue, y compris le tien.
Tu parles de désinformation, je n'y crois pas. A l'ère de l'internet, tout le monde à accès à ce type de contenu.
Les prêtres sont aussi des citoyens, au même titre que nous, en quoi est-il moins légitime que ces personnes donnent leur avis ?
Je soumarinais mais là je dois répondre. Tu te trompes royalement quant à la désinformation, elle est énorme dans des milieux sociaux difficiles. Je suis allée faire de l'éducation sexuelle dans un lycée difficile et c'était effarant. Ce sont justement les nanas les moins renseignées qui avortent à la chaine comme tu dis, bref celles qui peuvent le moins assumer un enfant. C'est pas parce qu'elles ont accès à internet qu'elles vont y chercher des infos sur la contraception. Beaucoup vivent dans l'idée très ancrée que "le sexe c'est mal" et avoir une contraception nécessite d'assumer et d'accepter une sexualité. Sauf que des fois on résiste pas et c'est là qu'on se retrouve avec une IVG.

Pour en voir un peu à l'hosto, ça reste rare, mais oui il y a des IVG à la chaîne mais c'est rarement l'étudiante en école de commerce même si c'est sans doute un raccourci facile.

Quant à la religion elle est souvent contre les conséquences de sa rigueur morale à deux balles. Je nie la sexualité en rejetant toute info dessus puis je m'insurge qu'il y ait des Ivg. Je me souviens d'une nana qui voulait avorter parce qu'elle était pas mariée. Elle voulait se marier deux mois plus tard et retomber enceinte tout de suite après. Et j'avoue que même étant pro-choix, j'ai trouvé ça un peu con. Merci la religion, cette IVG là c'est toi qui l'a voulu...
 
29 Mai 2012
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Ce sont justement les nanas les moins renseignées qui avortent à la chaine comme tu dis, bref celles qui peuvent le moins assumer un enfant.
Tu dis donc que certaines personnes sont plus destinées à être confrontées à l'avortement ?

Pour en voir un peu à l'hosto, ça reste rare, mais oui il y a des IVG à la chaîne mais c'est rarement l'étudiante en école de commerce même si c'est sans doute un raccourci facile.
Plus on a de moyens financiers, plus on est éduquée, plus on est informée.
TRISTESSE.

Je me souviens d'une nana qui voulait avorter parce qu'elle était pas mariée. Elle voulait se marier deux mois plus tard et retomber enceinte tout de suite après. Et j'avoue que même étant pro-choix, j'ai trouvé ça un peu con. Merci la religion, cette IVG là c'est toi qui l'a voulu..
Pourquoi assimiler la religion à ce type de cas ? Tu parles plutôt de classes sociales défavorisé qui provoquent des amalgames par mauvaise compréhension d'une doctrine.
La position religieuse est clairement contre l'avortement.

@philatela Je suis d'accord avec toi, l'accès à l'information varie d'un milieu social à l'autre.
 
6 Juin 2010
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Somewhere over the rainbow
@La_Belette : je suis extrêmement choquée par tes propos, vraiment. On dit pain au chocolat, enfin ! (Oui, sous-marin + glander au lieu de bosser = le commentaire constructif du jour XD )

Bon, plus sérieusement, @Liza Radley je trouve ton explication sur la notion de défense des faibles par la pensée judéo-chrétienne tout à fait intéressante mais un peu à côté de la plaque dans le cas qui nous occupe. En effet, du point de vue des pro-choix (dont je fais partie) l'embryon ou le fœtus ne sont pas des enfants, ce ne sont pas des êtres humains mais ce qui pourrait devenir un être humain si et uniquement si la grossesse était menée à terme. Les personnes vulnérables à défendre sont donc bel et bien les femmes qui souhaitent avoir recours à l'IVG car, on ne le répétera jamais assez, une femme qui ne peut pas avorter avorte quand même, avec les conséquences que l'on sait. Il est d'ailleurs faux de prétendre qu'il y a davantage d'IVG depuis la loi Veil, le chiffre s'est maintenu au même niveau.

Certes, ça reste un acte médical avec un risque, quoique minime, sur la santé, et il serait préférable que ça n'arrive pas. Cela étant dit, une grossesse et l'accouchement qui en découle est également un acte médical (enfin, médicalisé) avec un risque (sans doute moins minime d'ailleurs) et je n'ai jamais entendu personne réclamer un délai de réflexion pour arrêter sa contraception afin de concevoir. Ça n'aurait aucun sens, donc pourquoi garder cette mesure pour l'IVG ? C'est infantilisant. Mieux informer sur la contraception, oui, oui et trois fois oui, et d'ailleurs les féministes sont au taquet sur cette question aussi, je pense notamment au Planning Familial que cette chère (non) Marion Maréchal-Le Pen souhaite voir disparaître. Le coup des "féministes qui veulent que de plus en plus de femmes avortent", désolée mais c'est une connerie.

@lauresimonot : d'autres l'ont dit avant moi mais je tiens quand même à le souligner : oui, la désinformation autour de l'avortement et de la contraception existe, il n'y a qu'à voir les centres et sites anti-IVG qui se planquent derrière une pseudo-information pour diffuser leur propagande, Madmoizelle en avait d'ailleurs parlé dans plusieurs articles qu'il faut que je retrouve. Parfois ça vient même - et souvent - de médecins qui prônent le tout-pilule, refusent de poser un stérilet à une nullipare, ne parlent jamais d'implant ou de patch (une gynéco m'a même refusé l'implant au motif que si j'oubliais ma pilule, je n'étais pas assez responsable pour avoir des relations sexuelles). La vraie info, il faut aller la chercher et certaines femmes et jeunes filles n'ont pas ce réflexe, ont peur de le faire car le sexe est tabou pour certaines, etc.

Pour ce qui est de l'Église, je trouve qu'en tant qu'institution religieuse elle n'a rien à faire dans le débat public d'un État laïc au sujet de la législation. Qu'un.e citoyen.ne défende une opinion influencée par ses principes religieux, ce n'est pas la même chose.
 

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