La grosseur du pénis comme critère de virilité est aussi une construction sociale (c'est évident j'imagine, mais y a souvent des essentialistes - pas ici - qui croient que de tout temps les femmes ont été attirées par des gros pénis parce que fertilité et blablabla, mais non), en Grèce antique, on prisait les petits pénis, liés à un fort intellect. La grosse bite était signe d'un manque de contrôle sur ses pulsions. Les personnages représentés avec des gros pénis étaient en fait ridiculisés ainsi.
Il est évident que dans la société, les femmes ont plus de pression sur leur corps en général pour se conformer à une norme. Toutefois, je pense qu'aucune de ces injonctions n'est aussi violente que celle de la grosseur du pénis. Non, on ne retrouve pas de publicités grand public concernant les pénis et on ne juge pas une personne en entretien d'embauche ou sur la rue sur une partie du corps qu'il est préférable de garder dans son pantalon, mais quand le sujet de la grosseur du membre débarque dans une conversation, dans un film ou dans les vestiaires du cours de gym, ça peut devenir super violent. Et là où une petite poitrine moquée par des gros beauf peut trouver des défenseurs, la petite bite, elle sera moquée par absolument tout le monde.
Par exemple, que ressent-on devant une femme qui a subit une mastectomie? De l'empathie, de la sympathie, du respect pour certains. Et pour un homme qui a subit une pénectomie? De la pitié mêlée de moquerie?
Finalement, cette histoire me fait penser à un fait divers qui s'est passé il y a 2 ou 3 ans au Québec. Un jeune homme gay s'est fait tabasser par deux mecs qui avaient bu. Ils avaient commencé à dire des insanités à la soeur du jeune homme, qui pour tenter de les faire fuir avait dit que lui les trouvait de son goût... Si ce n'est pas une peur irrationnelle pour sa virilité, je sais pas ce que c'est.