Ashes. : étudiante en psychologie, je reconnais que tu as raison. C'est tout à fait vrai, ce que tu dis : quand on est seul face à une situation d'urgence, on ne peut partager la responsabilité avec personne. On ne peut pas dire "oui, bah y'a pas que moi qui n'ai pas réagit". Oui, c'est vrai, mais c'est vrai que même en sachant ça, même en sachant qu'il y'a une explication logique et prouvée à ce genre de réactions, ça n'en n'est pas moins choquant. Parce qu'être à côté, ne pas savoir comment réagir, être figé, c'est une chose, mais... Il y a une différence entre ça -ce que je comprends parfaitement, ma propre capacité à garder mon sang froid et à réagir promptement passe souvent pour de la froideur et de l'insensibilité- et les gens qui se sont approchés pour regarder. Certains ont traversé la route et se sont approchés pour voir, et ça, je trouve ça incorrect. C'est comme les gens qui passent en voiture à côtés d'accidents graves sur l'autoroute et qui ne peuvent s'empêcher de coller leur nez à la fenêtre pour voir, et qui après vont raconter qu'ils ont vu des gens se faire désincarcérer de la voiture, par exemple. Ca me fait penser à ces gens qui allaient assister à des exécutions publiques au moyen âge ou qui allaient dans les arènes à romaines voir les chrétiens se faire bouffer par les lions. Je trouve ça très animal, très primaire. Ca, à la différence de cet instant de flottement dont tu parles, qui est sans doute du au choc que l'on ressent dans ce genres de scènes auxquelles rien ne nous prépare à assister, et auxquelles il faut donc nous adapter, c'est du voyeurisme, pour moi.
En tout cas, merci pour ton message, parce qu'il était très intéressant, et m'a permis de préciser ma pensée.