(@Rowenna Ouiii )
(Je précise que ce qui suit est fondé sur mon ressenti bien plus que sur des passages des livres en particulier, donc ce sont majoritairement des impressions et des extrapolations qui résultent de mon interprétation du personnage, j'ai assez peu de faits pour étayer mon avis)
C'est effectivement ce que je me suis dit en te répondant, il n'y a finalement pas moyen de savoir si les Gryffondor expriment plus d'interrogations sur leur place que les autres parce que ça les caractérise, ou simplement parce qu'ils sont les personnages les plus développés. Je tendrais vers la deuxième option, mais c'est simplement un avis, puisque, comme tu le montres, on a des embryons de doute chez les autres élèves. Je pensais justement à Cho, qui est un peu l'incarnation de la fille paumée au point du stéréotype à certains moments Certes, c'est un doute un peu différent, mais je reste persuadée qu'elle, comme beaucoup d'autres personnages, n'est pas assez développée pour qu'on puisse lui coller des interrogations plus existentielles sans que ça ne fasse "bricolé". Cette attitude de chercher sa place (je ne trouve pas de mot pour résumer explicitement ce sentiment, c'est frustrant ) ne peut, pour moi, convenir qu'à des personnages psychologiquement complexes si on ne veut pas tomber dans le cliché, d'où le fait qu'on le retrouve chez les Gryffondor en majorité. Bon, ensuite, il y a effectivement Luna ou Drago qui sont des personnages plutôt bien développés (plus que certains Gryffondor, même), mais ils ont des rôles assez précis qui ne laissent pas la place à ce genre de trait psychologique.
Je ne pense pas que Dumbledore ait de l'affection pour ses élèves ; en fait, je ne pense pas que Dumbledore soit capable d'affection. Il est capable d'admiration, d'émulation, d'intérêt ; la seule personne pour laquelle je le vois ressentir de l'affection, c'est sa soeur, et encore. Les passages que tu cites, ceux de l'infirmerie, des longues discussions avec Harry dans son bureau, je ne les vois que comme une manifestation de l'intérêt qu'il peut ressentir envers le fonctionnement d'un autre être humain. Dumbledore est profondément curieux, et Harry - notamment - est un sujet d'étude remarquable : un garçon qui a vécu onze ans dans la maltraitance avant de comprendre qu'il était différent de tout ce qu'il avait connu et qu'il était, qui plus est, une énigme même pour ce nouveau monde, un garçon en qui cohabite un fragment du plus grand mage noir de tous les temps, le sorcier dont dépend à peu près le destin du monde entier... Faites votre choix parmi toutes ces raisons d'avoir envie de découvrir comment ça fonctionne dans le cerveau de ce gamin Et puis, avec toutes ces discussions, Dumbledore apprend à connaître Harry, il le façonne, il s'assure que Harry grandira pour devenir celui qui ira tuer Voldemort au sacrifice de sa propre vie, il assure les arrières de son plan, en quelque sorte. Je ne dis pas que tous ces moments relèvent du pur calcul, ce n'est pas parce que je pense Dumbledore incapable d'affection qu'il est un robot incapable de s'intéresser aux sentiments de Harry, mais... finalement, il n'en a pas grand-chose à faire. Ça l'intéresse, ça peut même peut-être l'émouvoir, mais à la fin de la journée, tout ce qui compte, c'est de s'assurer que toutes les pièces de son plan s'assemblent toujours correctement, et ce peu importent les dommages collatéraux que ça peut engendrer. Ah, et à mon grand regret je ne peux pas me prononcer sur ta comparaison avec Gandalf, ne connaissant strictement rien à l'univers de Tolkien
(Mon Dieu, je n'ai répondu qu'à la moitié de ton message là )
Pour le côté humaniste, je ne sais pas vraiment. Admettons qu'il tire les élèves vers le haut et qu'il fasse confiance à tout un chacun (ce qui est à la fois vrai et faux, parce que oui, il laisse de manière répétée - approximativement à la fin de chaque année scolaire - le destin du monde entre les mains d'un trio d'adolescents, mais il le fait sciemment, il sait à l'avance qui prendra l'initiative, et s'il voulait l'arrêter, il le pourrait ; faire confiance totalement, ce serait ne pas intervenir, donner le même traitement à tous les élèves, ne pas avoir ces longues discussions avec Harry qui orientent finalement celui-ci dans tout ce qu'il fait. Et on ne m'enlèvera pas de l'idée qu'avec toutes les charmantes idées de Dumbledore pour encourager le libre-arbitre de ses élèves - "hey, au fait, n'allez pas au troisième étage, vous savez, la porte rouge, non, pas la première, celle qui est derrière la porte verte, oui, celle-là, MAIS VOUS Y ALLEZ PAS HEIN" "oh tiens, un monstre néo-nazi tue tous les gosses de Moldus de Poudlard, mais pourquoi je fermerais l'école" eksétéra eksétéra -, il y a forcément eu quelques accidents regrettables impliquant la mort de gentils élèves qui n'étaient pas Harry donc on s'en fout, et que JKR a lâchement passés sous silence ). Il n'en reste pas moins qu'il place ses convictions, son plan, au-dessus de tout ça, et au-dessus des avis de tous les autres. Il a beau écouter les avis des autres, le sien occupera toujours le haut de la hiérarchie, et il ne déroge jamais à sa manière de faire ; il ne tient finalement compte que de son propre avis, et donc, se place au-dessus de tous les autres ; et ça, ça n'est pas tout à fait ma définition de l'humanisme !
Et il ne meurt pas en protégeant (enfin, si, mais ça n'est pas la composante principale des actes qui ont mené à sa perte), il meurt en péchant par excès d'orgueil. Il était tellement persuadé de savoir, de pouvoir, qu'il a vu trop grand, qu'il s'est vu trop grand, et qu'il n'a pas réalisé qu'il ne survivrait pas à ce qu'il entreprenait. Il aurait pu demander de l'aide dans sa quête des Horcruxes, il aurait pu tout expliquer à Harry au lieu de suivre un planning précis de "quoi révéler quand" (je suis sûre qu'il avait un calendrier plein de post-its dans un compartiment secret de son bureau : "le 12 février, dire à Harry que Voldemort a charcuté son âme" "le 18 mars, continuer à lui dire d'avoir confiance en Rogue, attention, surtout ne pas lui expliquer pourquoi") ; s'il ne l'a pas fait, ce n'est pas pour protéger les gens, c'est parce qu'il était persuadé de pouvoir y arriver seul et qu'il a toujours préféré, autant que possible, agir et penser seul pour éviter d'avoir à faire confiance à d'autres. Si c'est finalement Harry qui défait Voldemort, ce n'est pas parce que Dumbledore avait confiance en lui, ou voulait donner sa chance à la nouvelle génération ; c'est parce qu'il n'y avait pas d'autre choix. On ne m'ôtera pas de l'idée que s'il avait eu le choix, Dumbledore aurait mené cette croisade seul, et pas par altruisme, mais parce que c'est son caractère de ne faire confiance qu'à lui-même sauf cas de force majeure. Et oui, chacun est motivé par ce qu'il pense juste et bon, mais tout le monde ne va pas aussi loin pour suivre ses convictions (ou en tout cas pas seul), et heureusement.
(J'ai encore beaucoup trop de choses à dire mais ce post fait actuellement la taille d'une encyclopédie et demie et vos souris vont me détester quand il va falloir scroller demain alors j'abrège )
Pour terminer donc A aucun moment je ne dis qu'il a eu tort dans son raisonnement, effectivement, être franc avec Harry dès ses 11 ans, ça n'aurait sans doute pas été l'option optimale Et oui, l'humilité est difficile quand on a l'intelligence et l'historique de réussites en tous genres de Dumbledore, c'est évident. Je trouve déjà le personnage assez éloigné de la réalité, alors une version sans défauts de lui aurait été vraiment trop loin d'être crédible. Simplement, ce qu'on perçoit de lui (ce que je perçois de lui en tout cas, à savoir un homme qui se place au-dessus des autres et s'en amuse en jouant le grand sage loufoque jusqu'à l'écoeurement) n'en fait pas un personnage que j'apprécie.
Voilà, sur ce, il est 3h35 du matin, que fais-je de ma vie, je vous le demande.
(Je précise que ce qui suit est fondé sur mon ressenti bien plus que sur des passages des livres en particulier, donc ce sont majoritairement des impressions et des extrapolations qui résultent de mon interprétation du personnage, j'ai assez peu de faits pour étayer mon avis)
C'est effectivement ce que je me suis dit en te répondant, il n'y a finalement pas moyen de savoir si les Gryffondor expriment plus d'interrogations sur leur place que les autres parce que ça les caractérise, ou simplement parce qu'ils sont les personnages les plus développés. Je tendrais vers la deuxième option, mais c'est simplement un avis, puisque, comme tu le montres, on a des embryons de doute chez les autres élèves. Je pensais justement à Cho, qui est un peu l'incarnation de la fille paumée au point du stéréotype à certains moments Certes, c'est un doute un peu différent, mais je reste persuadée qu'elle, comme beaucoup d'autres personnages, n'est pas assez développée pour qu'on puisse lui coller des interrogations plus existentielles sans que ça ne fasse "bricolé". Cette attitude de chercher sa place (je ne trouve pas de mot pour résumer explicitement ce sentiment, c'est frustrant ) ne peut, pour moi, convenir qu'à des personnages psychologiquement complexes si on ne veut pas tomber dans le cliché, d'où le fait qu'on le retrouve chez les Gryffondor en majorité. Bon, ensuite, il y a effectivement Luna ou Drago qui sont des personnages plutôt bien développés (plus que certains Gryffondor, même), mais ils ont des rôles assez précis qui ne laissent pas la place à ce genre de trait psychologique.
Je ne pense pas que Dumbledore ait de l'affection pour ses élèves ; en fait, je ne pense pas que Dumbledore soit capable d'affection. Il est capable d'admiration, d'émulation, d'intérêt ; la seule personne pour laquelle je le vois ressentir de l'affection, c'est sa soeur, et encore. Les passages que tu cites, ceux de l'infirmerie, des longues discussions avec Harry dans son bureau, je ne les vois que comme une manifestation de l'intérêt qu'il peut ressentir envers le fonctionnement d'un autre être humain. Dumbledore est profondément curieux, et Harry - notamment - est un sujet d'étude remarquable : un garçon qui a vécu onze ans dans la maltraitance avant de comprendre qu'il était différent de tout ce qu'il avait connu et qu'il était, qui plus est, une énigme même pour ce nouveau monde, un garçon en qui cohabite un fragment du plus grand mage noir de tous les temps, le sorcier dont dépend à peu près le destin du monde entier... Faites votre choix parmi toutes ces raisons d'avoir envie de découvrir comment ça fonctionne dans le cerveau de ce gamin Et puis, avec toutes ces discussions, Dumbledore apprend à connaître Harry, il le façonne, il s'assure que Harry grandira pour devenir celui qui ira tuer Voldemort au sacrifice de sa propre vie, il assure les arrières de son plan, en quelque sorte. Je ne dis pas que tous ces moments relèvent du pur calcul, ce n'est pas parce que je pense Dumbledore incapable d'affection qu'il est un robot incapable de s'intéresser aux sentiments de Harry, mais... finalement, il n'en a pas grand-chose à faire. Ça l'intéresse, ça peut même peut-être l'émouvoir, mais à la fin de la journée, tout ce qui compte, c'est de s'assurer que toutes les pièces de son plan s'assemblent toujours correctement, et ce peu importent les dommages collatéraux que ça peut engendrer. Ah, et à mon grand regret je ne peux pas me prononcer sur ta comparaison avec Gandalf, ne connaissant strictement rien à l'univers de Tolkien
(Mon Dieu, je n'ai répondu qu'à la moitié de ton message là )
Pour le côté humaniste, je ne sais pas vraiment. Admettons qu'il tire les élèves vers le haut et qu'il fasse confiance à tout un chacun (ce qui est à la fois vrai et faux, parce que oui, il laisse de manière répétée - approximativement à la fin de chaque année scolaire - le destin du monde entre les mains d'un trio d'adolescents, mais il le fait sciemment, il sait à l'avance qui prendra l'initiative, et s'il voulait l'arrêter, il le pourrait ; faire confiance totalement, ce serait ne pas intervenir, donner le même traitement à tous les élèves, ne pas avoir ces longues discussions avec Harry qui orientent finalement celui-ci dans tout ce qu'il fait. Et on ne m'enlèvera pas de l'idée qu'avec toutes les charmantes idées de Dumbledore pour encourager le libre-arbitre de ses élèves - "hey, au fait, n'allez pas au troisième étage, vous savez, la porte rouge, non, pas la première, celle qui est derrière la porte verte, oui, celle-là, MAIS VOUS Y ALLEZ PAS HEIN" "oh tiens, un monstre néo-nazi tue tous les gosses de Moldus de Poudlard, mais pourquoi je fermerais l'école" eksétéra eksétéra -, il y a forcément eu quelques accidents regrettables impliquant la mort de gentils élèves qui n'étaient pas Harry donc on s'en fout, et que JKR a lâchement passés sous silence ). Il n'en reste pas moins qu'il place ses convictions, son plan, au-dessus de tout ça, et au-dessus des avis de tous les autres. Il a beau écouter les avis des autres, le sien occupera toujours le haut de la hiérarchie, et il ne déroge jamais à sa manière de faire ; il ne tient finalement compte que de son propre avis, et donc, se place au-dessus de tous les autres ; et ça, ça n'est pas tout à fait ma définition de l'humanisme !
Et il ne meurt pas en protégeant (enfin, si, mais ça n'est pas la composante principale des actes qui ont mené à sa perte), il meurt en péchant par excès d'orgueil. Il était tellement persuadé de savoir, de pouvoir, qu'il a vu trop grand, qu'il s'est vu trop grand, et qu'il n'a pas réalisé qu'il ne survivrait pas à ce qu'il entreprenait. Il aurait pu demander de l'aide dans sa quête des Horcruxes, il aurait pu tout expliquer à Harry au lieu de suivre un planning précis de "quoi révéler quand" (je suis sûre qu'il avait un calendrier plein de post-its dans un compartiment secret de son bureau : "le 12 février, dire à Harry que Voldemort a charcuté son âme" "le 18 mars, continuer à lui dire d'avoir confiance en Rogue, attention, surtout ne pas lui expliquer pourquoi") ; s'il ne l'a pas fait, ce n'est pas pour protéger les gens, c'est parce qu'il était persuadé de pouvoir y arriver seul et qu'il a toujours préféré, autant que possible, agir et penser seul pour éviter d'avoir à faire confiance à d'autres. Si c'est finalement Harry qui défait Voldemort, ce n'est pas parce que Dumbledore avait confiance en lui, ou voulait donner sa chance à la nouvelle génération ; c'est parce qu'il n'y avait pas d'autre choix. On ne m'ôtera pas de l'idée que s'il avait eu le choix, Dumbledore aurait mené cette croisade seul, et pas par altruisme, mais parce que c'est son caractère de ne faire confiance qu'à lui-même sauf cas de force majeure. Et oui, chacun est motivé par ce qu'il pense juste et bon, mais tout le monde ne va pas aussi loin pour suivre ses convictions (ou en tout cas pas seul), et heureusement.
(J'ai encore beaucoup trop de choses à dire mais ce post fait actuellement la taille d'une encyclopédie et demie et vos souris vont me détester quand il va falloir scroller demain alors j'abrège )
Pour terminer donc A aucun moment je ne dis qu'il a eu tort dans son raisonnement, effectivement, être franc avec Harry dès ses 11 ans, ça n'aurait sans doute pas été l'option optimale Et oui, l'humilité est difficile quand on a l'intelligence et l'historique de réussites en tous genres de Dumbledore, c'est évident. Je trouve déjà le personnage assez éloigné de la réalité, alors une version sans défauts de lui aurait été vraiment trop loin d'être crédible. Simplement, ce qu'on perçoit de lui (ce que je perçois de lui en tout cas, à savoir un homme qui se place au-dessus des autres et s'en amuse en jouant le grand sage loufoque jusqu'à l'écoeurement) n'en fait pas un personnage que j'apprécie.
Voilà, sur ce, il est 3h35 du matin, que fais-je de ma vie, je vous le demande.
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