Dommage de persister et de n'entendre aucunes des critiques avancées. Y compris sur l'absence totale d'information délivrée par les médecins et pharmaciens.
Et je réitère, la contraception est un DROIT. Et non je ne vais pas mettre en danger la prise régulière (qui rappelons-le est une garantie de son efficacité) parce que'un médecin trouve que je devrait prévoir à l'avance où je serai dans le monde pour prendre rdv et renouveler ma pilule.
Citation du jour: "il faut apprendre à accepter qu'il peut se voir refusé"
PS: un droit ne peut pas être "refusé", il faut trouver des solutions. Et refuser des prescriptions de plus de 3 mois, c'est clairement aller à l'encontre de ce qui est possible (car, oui les médecins peuvent prescrire 1 an de pilule).
Et encore une fois, on trouve tous les arguments possibles pour empêcher les femmes d'avoir un accès simplifiée à leur contraception en les culpabilisant de leur comportement irresponsable (avoir une vie et ne pas pouvoir pointer au médecin tous les 3 mois étant considéré comme définitivement irresponsable), et en les mettant en situation de devoir supplier un médecin de leur délivrer le sésame. Ce qui définitivement en amène beaucoup de femmes à chercher une solution mois couteuse pour avoir une contraception.
Alors que les médecins qui ne délivrent aucune info se cachent derrière leur prescription de 3 mois!
Dommage de ne faire aucun cas de mes débuts d'explications sur pourquoi le système est ainsi et comment il marche. (merci de noter que si j'expose certains arguments, je ne défend pas le système en bloc, il est critiquable (et je le critique la première), mais c'est pas le coeur du sujet ici et je pense avoir déjà écrit suffisamment de ligne pour ne pas faire une dissertation ce soir. De la même façon, que veux tu que je te réponde sur le fait que certains pharmaciens ne soient pas des plus dispendieux en conseils ? Certains sont mauvais, d'autres en ont marre de se faire rembarrer (anecdotes personnelles en vrac : une amie de ma mère qui est venue me raconter comment elle a engueulé une pharmacienne qui avait le toupet de lui demander depuis combien de temps elle prenait tel traitement "mais donnez moi ce qui est écrit, ça ne vous regarde pas !", des patients que j'ai eu qui me prenait pour une débile de rappeler la posologie de leur traitement "bah oui, c'est écrit", de certains conseils "bah oui je sais bien") et au final beaucoup ne savent plus où se placer et ne savent plus comment se considérer, mais c'est encore un autre sujet sur lequel je ne compte pas disserter ce soir, bien que ça me désole qu'on ne puisse plus parler de rien qui touche à la pharmacie sans qu'on en vienne à "tous des nuls". Je ne peux même plus parler du fait que je fait du conseil au comptoir sans qu'on lance un sondage sur "qui a vu un pharmacien compétent". Du conseil on en fait tous, tout les jours, peut être pas assez, peut être pas ceux que vous attendez, et je suis réceptive à toute proposition visant à m'améliorer. Je sais que je ne suis pas parfaite, et comme tout le monde j'essaie de faire au mieux sur ce que je pense que le patient attend de moi, des fois je vise dans le mile, des fois ça tombe à côté.
Sur les pilules 3G et 4G ? le problème c'est que les médecins prescrivent des médicaments alors qu'ils n'ont comme informations sur les nouveaux médicaments que ce que les labos veulent bien leur dire, et qu'ils n'ont pas de documentation accessible et neutre. Et si les pharmaciens peuvent peut-être être plus au fait des études concernant les médicaments, si vous saviez comme ça peut être compliqué de faire changer sa prescription à un médecin si ce n'est pas de l'ordre de la contre-indication grave...
donc même si on pourrait optimiser les traitements, en réalité c'est infaisable, puisque c'est le médecin qui prescrit, et qu'on ne peut pas leur faire changer leurs prescriptions pour de la "pinaille" (notez les guillemets). Sans parler du fait qu'on ne peut pas toujours présupposer de la raison qui a motivé le choix de telle molécule au sein de la famille possible, puisque le diagnostic n'est pas sur l'ordonnance. Encore une fois, la faute à qui au final, on fait comme on peut dans le cadre que l'on a ? Dans certains pays anglosaxons, le médecin se "contente" de diagnostiquer (ce en quoi c'est lui le spécialiste), et c'est le pharmacien qui établi le traitement (ce en quoi c'est lui le spécialiste) à partir du diagnostic. Est-ce qu'on s'intéresse à ce qu'il se fait ailleurs pour voir si on pourrait faire mieux ? A ma connaissance, non.
Bon et enfin, tu sembles t'évertuer à vouloir me faire dire ce que je n'ai pas dit : oui la pilule c'est un DROIT, que je défendrai toujours, donc me parler de "trouver les arguments pour empêcher les femmes d'avoir un accès simplifié à leur contraception" quand j'énonce quelques raisons du pourquoi on vous refuse une délivrance sans ordonnance, franchement ça me casse les pieds. Ayez l’honnêteté intellectuelle d'admettre que si on a des droits, le pharmacien derrière à des DEVOIRS, envers ses patients, envers les médecins, envers la loi, envers la sécu, etc... La contraception est un droit, certes, mais soumis à conditions dans le cas de la délivrance de la pilule, ça serait bien de voir à ne pas l'oublier. Donc refuser de délivrer quelque chose que l'on n'a pas le droit de délivrer, ce n'est pas refuser le droit de la patiente à avoir accès à sa pilule. Si le système peut être amélioré, ce n'est pas la peine de blâmer quelqu'un qui ne fait pas ce qui lui est interdit de faire ! Et oui, pour certaines patientes, on prend parfois le risque de franchir la ligne, mais ce n'est pas un droit de la patiente que d'exiger une chose pareille. Et si elle a le droit de demander, il y a quand même des évidences à respecter, et c'est loin d'être toujours le cas, donc oui, je déblatère mes banalités.
Si ce n'était pas clair : je suis pour délivrance facilitée, que ce soit par la systématisation des ordonnances pour un an quand on prend la pilule depuis [insérer ici un temps à définir] et qu'il n'y a pas de raison de suivi particulier. Je suis pour l'autorisation claire et nette (et pas juste une "tolérance" qui ne fonctionnera que quand tout ira bien) d'accorder aux pharmaciens la possibilité de "dépanner" quand la patiente peut fournir/la pharmacie a en mémoire une ordonnance ou une délivrance il y a moins de [insérer ici un temps à définir].
Ne croyez pas que les pharmaciens et les médecins cherchent (tous) à vous compliquer la vie. On est en général sympa, mais des fois on ne peut pas, j'ai essayé d'expliquer pourquoi, et non pas essayé de défendre certaines incohérences que j'aimerai voir disparaître.
Bon je m'arrête là, pour le coup je crois que j'ai fait le tour de mon avis/expérience, libre à chacune d'en faire ce qu'elle veut. J'ai dans l'idée que c'est en multipliant les angles de vue d'une même situation que l'on peut approcher de la réalité d'un problème, donc j'espère que certaines pourront se rendre compte de l'envers du décor, et que ce n'est pas parce qu'on ne vous délivre pas cette fichue pilule qu'on ne vous comprend pas, y a des fois on aimerait pouvoir faire plus, mais on ne peut pas.
Edit :
@Denderah le principe de la délivrance (et pas l'ordonnance) par 3 mois a des raisons d'être de manière générale. Mais je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il y a des choses qui devraient être assouplies pour le cas particulier de la pilule (voir plus haut dans le commentaire). Pour ce qui est de l'accumulation de paracétamol, d'un point de vue santé publique c'est plus compliqué à gérer puisque sans ordonnance (mais on note quand même que dans les pays où le paracétamol est arrivé en grande surface c'est le grand n'importe quoi niveau hépatites médicamenteuses et font marche arrière...), mais ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas éviter d'avoir des stocks de médicaments qui ne serviront jamais - ou pire, serviront ou mal - chez soi. Cependant, il faut quand même éviter de faire trop d'exceptions, allez à la pharmacie tout les 3 mois, ça reste pour la plupart des gens raisonnable non ? (si on peut y avoir un peu de souplesse vis à vis de l'ordonnance) c'est ce que vivent tout les patients avec une patho chronique équilibrée et ça à l'air de bien se passer, dur de justifier une différence de prise en charge de ce point de vue là quand même... Bref les échéances on peut toujours en débattre, et j'ai pas dans l'idée d'avoir la réponse absolue, je voulais juste remettre la situation en perspective point de vue pharmacien (et femme sous pilule hein
) pour que le débat puisse avancer sur ce qui doit évoluer, c'est pas (toujours) mérité de gueuler sur votre pharmacien, on ne lui a pas demandé son avis !