@Tante Clara : je pense qu'il faut entendre "civilisé" non pas comme l'opposé de "barbare, sauvage", mais dans le sens de civilisation qui impliquerait des sociétés beaucoup plus importantes en nombre d'individus, avec un avancement technologique sur les groupes isolés, des structures politiques plus complexes et étendues en surface.
@skippy01 : me trompe-je ?
EDIT :
@Tante Clara : Sans coopération et empathie, l'humanité n'en serait pas là.
La vidéo de
e-penser sur les droitiers et les gauchers est un bon exemple de cela :
Eh oui, l'évolution c'est aussi ça, c'est aussi être capable de collaborer avec les autres et notamment être capable d'utiliser les mêmes outils qu'eux ; être capable de partager les outils, de partager les savoir-faire ; et ça, en tant que gaucher, c'est compliqué parce que, quand on vit dans une population qui a 90% de droitiers, on fonctionne avec des outils de droitiers !
Dans ce cas, si le monde dans lequel on vivait était 100% collaboratif, cet inconvénient majeur aurait largement disparu ou, pour le moins, on aurait vu qu'il diminue depuis des millénaires. Ce qui n'est pas le cas. — Pourquoi ? —
Il existe aujourd'hui un consensus scientifique autour de l'idée évolutionniste selon laquelle la nature a trouvé, en fait, un équilibre * stable *.
En d'autres termes, la nature considère que le monde dans lequel les humains vivent est à 10% compétitif et 90% collaboratif.
— Et ça, il serait temps qu'on s'en rende compte un peu plus ! —
De plus, et là je vais citer plusieurs passages d' "Une histoire populaire de l'humanité" de Chris Harman :
Introduction
[...]
... je n'ai cessé d'avoir en tête qu'il me fallait faire face à deux préjugés. L'un est l'idée que les caractéristiques fondamentales des sociétés successives et de l'histoire humaine seraient le résultat d'une nature humaine "immuable". C'est un préjugé dont sont impr2gnés aussi bien les écrits académiques, que le journalisme et la culture populaire. Les êtres humains, nous dit-on, ont toujours été cupides, compétitifs et agressifs, et cela explique des horreurs comme la guerre, l'exploitation, l'esclavage ou l'oppression des femmes. Cette image d'homme des cavernes est destinée à expliquer le bain de sang sur le front occidental au cours de la Première Guerre mondiale et l'Holocauste au cours de la Seconde. Mon point de vue est très différent. La "nature humain" telle que nous la connaissons est le produit de notre histoire et non sa cause. Notre histoire est aussi celle de la formation de natures humaines différentes, chacune remplaçant la précédente au cours de grandes luttes économiques, politiques et idéologiques.
[...]
Première partie
L'apparition des sociétés de classe
Chronologie
Il y a 4 millions d'années > Premier singe à marcher sur ses membres postérieurs : l'Australopithèque.
[...]
Il y a 150 000 ans > Premiers "humains modernes" (Homo sapiens sapiens), probablement originaire d'Afrique, vivant de chasse et de cueillette (en petits groupes nomades sans classes, Etat ou oppression sexuelle). Paléolithique moyen.
[...]
Il y a 10 000 ans > Premières révolutions agricoles. Domestication d'animaux et de plantes. Néolithique (nouvel âge de pierre). Outils plus perfectionnés, usage de la poterie. La vie villageoise se répand. Premières guerres systématiques entre groupes. Toujours pas de division en classes ni d'Etat.
[...]
Il y a 5 000 ans (3 000 ans av. J.-C.) > Des Etats apparaissent en Mésopotamie et dans l'Ancien Empire d'Egypte. Premiers alphabets, découverte du bronze, division nette en classes sociales, hiérarchies et temples religieux. Premières pyramides vers 2800 av. J.-C.. Age de bronze. Tendance à considérer les femmes comme inférieures aux hommes.
Donc si je reprends : pendant 140 000 ans,
Homo sapiens n'était pas spécialement belliqueux ni sexiste. Il y avait certainement des conflits entre individus et des divisions des tâches hommes-femmes etc... Quand l'espèce a commencé à cultiver, le nombre d'individus à augmenter, il a fallu répartir les tâches (cultiver, élever, gérer les denrées obtenues, ...) et gérer avec les aléas climatiques et là, ça a commencé à merder.
Bon, je ne suis pas historienne (du tout du tout), mais c'est ce qui ressort de mes lectures...
Bref, le coup de "on est foncièrement mauvais", comme le dit bien la vidéo de DanyCaligula proposée par
@skippy01 : c'est s'arrêter à un constat, partiellement faux, et c'est une bonne excuse pour ne pas faire évoluer la situation.