@ShyBGirly :
Je n'ai JAMAIS dit qu'il ne fallait pas en parler. J'ai dit que JE n'avais pas envie d'être l'instigatrice d'un mouvement qui ne me concerne pas, et que j'étais fatiguée qu'on en parle uniquement quand le sujet de base est les violences faites aux femmes. Tu ne me verras JAMAIS dire sous un article qui porte sur les violences faites aux hommes que c'est inutile ou que sais-je. Je suis complètement pour en parler. Mais ça n'est pas uniquement aux féministes de le faire, et pas au détriment de leur propre combat.
et
@Skjaldmö
Je n'ai jamais dit non plus qu'il était facile pour les hommes de parler de violences sexuelles. Ce que j'ai dit, c'est que l'espace public et médiatique leur est en grande partie réservé (cf temps de parole homme VS femme dans les médias) , et qu'il est plus difficile pour une femme de se faire entendre de
manière générale. Tout ça pour dire que déjà que les nanas galèrent à avoir la parole, si en plus quand ça arrive elles doivent parler des hommes, on n'est pas sorties du sable.
Mais figure-toi que moi aussi je suis dans le médical, que j'ai parfaitement conscience que c'est difficile pour un homme de parler de violences subies. Je suis absolument pour leur donner des espaces de parole, et entendre cette parole. En revanche, je ne trouve pas qu'elle doivent être apposée à celle des femmes, car les mécanismes en jeu ne sont pas les mêmes. Et que ça risque de finir en invisibilisation du combat des femmes. Le genre de phénomène qu'on trouve par exemple dans le féminisme : féminisme blanc qui écrase les spécificités des femmes racisées parce que blanc = classe dominante, et qui finit par aboutir par une scission des groupes.
Bref, comme pas mal d'autres ici je pense, personne ne nie les violences faites aux hommes. Personne ne leur demande de se taire. En revanche, on leur demande de ne pas ramener la couverture à eux quand on expose un problème qui nous est spécifique, et de créer leurs espaces, de faire leur place.
Me vient du coup une réflexion, mais là je n'ai pas de source alors peut-être que je me goure, mais quand même, qu'il s'agisse de féminisme, de classisme, de racisme, il me semble que ces luttes ont vu le jour sous l'impulsion des concerné.es, non ? Et ensuite on a demandé aux non-concerné.es de bien vouloir entendre, respecter, et éventuellement aider notre cause ? Pourquoi là, on dirait que les hommes attendent qu'on veuille bien les prendre en charge ?
J'aime beaucoup ce vieux slogan féministe "ne nous libérez pas, on s'en charge". J'en envie de dire "ben luttez, les gars. On vous aidera, mais on ne le fera pas pour vous".