Je suis retombée sur l'article, un peu par hasard.
Je ne sais pas si mon témoignage est à la bonne place, mais je vous le laisse ici!
J'ai eut recours à l'IVG deux fois, une par aspiration et une autre médicamenteuse qui remonte à une petite semaine actuellement.
Je suis très malade, dés la première semaine de grossesse, je ne peux pas l'ignorer, ça me tombe dessus et me flingue tout au passage: estomac, tension, rythme de sommeil...Etc, autant dire qu'après la première grossesse sous pilule (non ce n'était pas un oubli) j'ai vite repéré les symptômes et j'ai passé les tests sans tarder.
Ma première IVG s'est déroulé dans l'angoisse. Mon compagnon et moi étions très clair sur la décision: nous n'avons ni le cadre de vie, ni l'envie, ni la place, ni le salaire d'accueillir un bébé. Je refusais de continuer cette grossesse et de continuer d'en bouffer du "Je dors 22h/24, je vomis dés que j'ouvre les yeux et je n'arrive pas à tenir debout toute seule" nous nous sommes donc tournés vers le CHU de notre ville, pas très loin et avons commencé les démarches. Accueillie, en premier, par les secrétaires et infirmières, elles ont passé leur temps à jongler entre la paperasse, m'expliquer les procédures, me rassurer et rassurer monsieur qui n'était pas plus confiant que moi dans tout ça et très empathique avec ma situation. (Par extension, il subissait aussi mes humeurs, mes crises de larmes, mes vomissements, mes envies de nourritures improbables à des heures démentes, mon incapacité à travailler ou à faire quoique ce soit seule, de risque d'un malaise vagal opportuniste dieu sait-où.)
La gynéco chargé de dater et d'avérer la grossesse via une échographie, par contre, c'était une autre pair de manche. Elle m'a fait mal, m'a annoncée aucun des gestes qu'elle allait faire sur mon corps pour finir par me balancer les images au nez d'un ton méprisant avant de m'ordonner de me rhabiller et de me rassoir pour savoir "comment j'ai pu tombé enceinte".
J'ai donc expliqué, que je suis sous pilule, que je ne l'oublie pas...Etc...Etc. Elle n'a rien voulu savoir et m'a fait le sermon musclé sur "la petite écervelée que j'étais" "que j'ai joué avec ma pilule, mon corps et que maintenant je venais ramper pour corriger le tir", elle a noté tout ceci dans le dossier avant de me dire, sèchement, que je pouvais attendre le RDV avec l'infirmière pour les prochains rendez-vous et examen avant une IVG par aspiration.
J'étais en larme. Anéantie par cette discussion horrible, l'infirmière m'a récupérée dans cet état, surprise et consternée, elle m'a tirée du nez tout ce que la gynéco m'a envoyée dans les dents avant de calmer le jeu, recentrer la discussion sur l'IVG et me dire que ça ne serait pas très long, maintenant. Cette opération a été une épreuve, tout simplement. Je ne l'ai pas bien vécue, j'étais malade, j'en pouvais plus, fatiguée moralement et physiquement par tout ça. L'équipe soignante, après ça, a été au top. Compatissante, à l'écoute, aux petits soins et l'opération a été un succès.
Mais personne ne m'a dirigée vers une autre contraception et j'ai de nouveau, eut une pilule.
Mon second IVG a été moins marquant: j'ai repéré les signes dés la seconde semaine, j'ai ravalé toute l'angoisse d'une autre grossesse et j'ai repris les procédures. Cette fois, je voulais éviter le CHU pensant retomber sur la mégère qui m'avait complètement flippée la dernière fois (et dans mon état hormonale, ça marque... Je n'en reviens toujours pas que ce médecin ait été responsable de jeune fille, de jeune femme et de femmes qui souhaitaient interrompre leur grossesse... -_-) je prends donc RDV chez mon généraliste qui me dépeins un tout autre paysage: calme, compréhensif et avec ce second défaut de pilule, il s'interroge sur mes antécédents gynécologiques, et refuse en apprenant tout le dossier, que je continue la pilule, faisant une recommandation pour un Stérilet à poser dés mon IVG faîte. Il me renvoi à d'autre services pour l'écho et la procédure; il date le papier pour le délai de réflexion et note avec bienveillance que "je prends bien la nouvelle et je gère bien les choses". (En même temps, pas le choix.)
J'ai eut le droit à la médicamenteuse, étant dans les délai (et très large dedans), cette fois c'est une infirmière qui m'a un peu traumatisée de l'expérience. J'en ai changé toute la journée, la veille, je n'avais pas dormis et j'avais vomis tout mon estomac (et plus de bile que je ne pouvais l'imaginer), j'étais faible, fatiguée, sans rien dans l'estomac depuis des heures quand je suis arrivée au CHU. (Malheureusement, il n'y a qu'eux dans mon secteur qui peuvent procéder à la prise des médicaments, mais j'ai eut une autre gynéco o/) L'infirmière se fiche un peu de mon état (pourtant on m'avait précisée que je devais avoir manger avant la prise des médicaments...), m'installe et reviens pour prendre ma tension (fatiguée, forcément) n'est pas forcément contente du résultat et reviens avec les premiers médicaments: antalgiques et le cacheton spécial. J'avale le tout, elle me dit que j'ai une heure de repos.
Au bout de 30 minute j'ai des douleurs horribles qui se déclarent, la fatigue n'aide pas à la gérer et me voilà qui peine à me lever avec tout ça. L'infirmière me réprimande à demi-mot (je suis responsable de mes hormones, maintenant ? Eh !) et m'aide à marcher jusqu'aux toilettes où je vomis de la bile - encore - elle vérifie que je n'ai pas rejeté le médicament me """félicite"""" avec aigreur et me dit que je ne peux plus me reposer ni m'allonger, que le travail a commencé et que je dois désormais faire les exercices de pression pour aider l'expulsion. Elle me flique tout les 1/4 d'heure pour pas que je dorme et ne me file rien pour la douleur "c'est normal, le travail commence."
Je commence à trembler, très fort, à avoir de plus en plus mal et à pleurer sans pouvoir m'arrêter. Bref.... Je change d'Infirmière au bout d'une heure et je me retrouve avec une perle que je louerais encore très longtemps ! Elle a eut besoin de trois secondes pour voir mon état catastrophique (la première ne faisait que me dire que je ne saignais pas, que ce n'était pas bon, que je ne faisais pas bien les pressions, que je devais plus m'asseoir pour m'aider, je tremblais parce que le médicament pouvait avoir cet effet, que j'allais tout faire capoter et qu'il faudrait une aspiration dans une semaine à ce rythme, bref, c'était une perte de temps que je prenne le traitement et j'aurais du tout de suite faire une aspiration ou ne pas oublier la pilule - ah.. ah... ah- .... 'Voyez le truc quoi.), elle récupère le numéro de mon compagnon pour s'assurer qu'il pourra me ramener chez nous et me donne un anxiolytique bien dosé pour me calmer, elle m'autorise une heure trente de sommeil et viendra me réveiller pour reprendre le travail. Je l'ai bénie, littéralement! \o/ Cette femme a tout comprit alors que j'étais incapable de répondre à ses questions avec mes bredouilleries de bégaiement et mes larmes qui n'en finissaient pas.
A mon réveil, tout était rentré dans l'ordre: j'étais groguie - certes - mais je saignais, les douleurs étaient entièrement gérable avec un peu de sommeil dans les pattes et toute la procédure a repris son cours jusqu'à l'expulsion - un peu... Bizarre. o____o sérieux, vous avez l'impression d'être une poule. (je préfère trouver de quoi rire dans tout ça) - j'ai été couvert de petit pot de compote de pommes par l'infirmière dés que j'ai pu mangé pour éviter que ma tension dérape ou une hémorragie.
J'ai rechangé en début de soirée, à l'heure où j'ai été libéré du CHU, une autre infirmière calme et compréhensive. Je n'ai pas revu la première et je crois que j'aurais pâli d'angoisse si elle revenait pour contrôler mon état.
Je n'en reviens toujours pas du discours ou du comportement que j'ai pu avoir de ses deux femmes, d'une position différente et pourtant avec beaucoup de froideur l'une et l'autre quand à ma situation. Je ne sais pas mais... Merde? M'enfin! C'est mon corps, mon choix et mon compagnon partageait entièrement ma décision qui était une décision commune, je savais qu'en continuant un peu les délais de la grossesse, mon état physique n'aurait qu'empiré. Comment je pouvais, décemment, vouloir le garder ?! J'ai été face à un état physique et moral tellement bas et petit que j'ai craqué comme une brindille dés qu'elles m'ont bousculées un petit peu. Je n'ose pas imaginer sur des femmes, jeunes femmes ou des jeunes filles, qui n'ont pas de soutient avec elles, (et pas les informations avec, je connaissais les procédures avant mon premier IVG) qui peuvent avoir le même discours que j'ai eut avec la gynécologue. Avec de la désinformation et le culte de la peur du risque de l'intervention, je n'aurais même pas capable de finir toute la procédure, sans mon compagnon et ce que je savais déjà de l'IVG, je me serais retrouvée en mère-surprise incapable avec un bébé sur les bras.
Je suis consciente que j'ai pris """"simplement""" le MUR du jugement d'une femme qui avorte et pas tout le discours pro-vie/anti-choix/anti-IVG qui aurait pu me faire avaler que l'oeuf tout bizarre était un bébé que j'allais tuer; je n'ai eut que le reflet du regard d'une femme "sérieuse" vis à vis d'une "écervelée qui joue avec sa pilule"; cette condamnation aveugle et inévitable sur mon choix, et les conséquences qui m'ont amené à ce choix. Une grosse dose de culpabilité évacuée, j'étais heureuse que ma vie reprenne son cours, que tout redevienne normal.
Le défaut de pilule existe. Comme expliqué dans l'article, il ne doit pas être négliger et aucune femme qui recourt à l'IVG ou le demande ne doit être stigmatiser ou flageller en place public ou privé de son choix. Même si elle a oublié sa pilule! 'Fin, vous avez du saisir l'idée.
La gifle froide du jugement fait très mal à ce moment là, pendant ce choix-là, j'ai mal vécu une partie des deux interventions à cause de ce regard, de ce jugement muet qui se posait sur moi par deux femmes qui n'avaient aucun moyen ni aucune légitimité à me juger. Je bénie ma seconde infirmière pour tout ses bienfaits, ainsi que mon compagnon et sa mère qui n'ont pas hésité à être derrière moi, prendre soin de la loque-marmotte que j'étais pendant ces quelques semaines et m'ont permis de finir le geste et de reprendre ma vie comme je l'entendais.
N'hésitez donc pas à changer de médecin en cas de souci, ou de vous rapprocher d'un généraliste pour le début de la procédure (le papier daté qui débute le délai légal de réflexion de 7 jours, l'ordonnance de l'écho) ça met les "réticents" devant le fait accompli, ils ne peuvent pas ralentir la machine en route avec la démarche bien avancée, mais serrez les dents et continuez. Si c'est votre décision, votre choix, ne le laissez pas être capoter ni influencer par ce type de discours.
(La médicamenteuse fait mal

. A celles qui se demandaient: c'est une après-midi encadré dans un établissement qui a le droit de procéder à la prise des médicament sous surveillance des infirmières!

En tout, j'ai pris 7 cachets sur trois jours: 3 48h avant mon entrée au service d'Orthogénie, devant une infirmière avant de rentrer chez moi et 4 (2 par 2) le jour J. (je ne compte pas les antalgiques et l'anxiolytique

) Ce n'est pas très-très agréable mais c'est gérable, il faut serrer un peu les dents, respirez et supporter les quelques bleus du lendemain au niveau des pression à faire, huhuh. On ne m'a pas parlée de la médicamenteuse à domicile - qui existe.)