Je ne suis pas dérangée par un éventuel aspect "il FAUT pardonner", mais par l'aspect "oh, regardez comme c'est beau, comme c'est joli le pardon". Qui veut dire la même chose, en fait, je tiens à le dire. Donner l'exemple, c'est inciter.
Sauf que le pardon, je trouve ça hors de propos.
D'abord, comme dit avant moi, on ne pardonne pas un meurtrier, on ne pardonne pas un pédophile. Pourquoi pardonner un violeur ? Les femmes ont-elles si peu de valeurs pour que les crime les visant soient pardonnables ? Ce n'est "pas grave" ?
Arrêtez avec vos discours "la lumière dans l'obscurité", "la bôté de l'amour des gens", "stop la haine et la peur". ON N'EST PAS DANS HARRY POTTER, BORDEL ! On est dans la VRAIE VIE et nous sommes VIOLÉES. On va passer TOUTE NOTRE VIE avec ça.
On pardonne pour faire la paix avec le passé. Sauf qu'un viol, ce sera notre présent toute notre vie. On sera accompagnée toute notre vie de la culture du viol qui nous entoure, des gens qui nous touchent sans notre permission alors que ça nous oppresse, de la peur, de la guerre avec notre corps qui ne nous appartient plus. Toute notre vie on aura du mal avec notre sexualité, avec les hommes, avec tout. Je ne vais pas pardonner quelque chose qui va bousiller ma vie entière. Parce que je le vois, je le vois : ça va bousiller ma vie entière et je ne suis sans doute pas la seule.
Les hommes peuvent nous violer, ne pas faire de prison et être pardonnés après. Qu'est-ce que c'est que cette absurdité ? Nous sommes violées, nous devons nous reconstruire avec ça, et après nous devons faire preuve de grââââce et PARDONNER ?
Qu'on pardonne si on veut. C'est la vie de chacune. Mais il n'y a AUCUNE beauté particulière dans le geste parce qu'AUCUNE histoire de viol n'est belle et n'a AUCUN moyen de finir de façon belle. Qu'on me donne des pistes pour m'en sortir, mais qu'on ne me dise pas que pardonner serait l'une d'entre elles.
Je suis toujours amie avec mon violeur. Ma psychologue m'a aidée à me rendre compte à quel point cela me faisait du mal, de rester en contact avec mon bourreau. Et je n'arrive pas à m'en séparer parce que j'ai été trop attachée, parce que la personne qui m'a violée est la même qui m'a demandée en mariage 4 mois auparavant, et je ne sais pas détruire ces sentiments-là. C'est pour ça que je refuse de porter plainte et n'arrive pas à partir. Mais ce n'est PAS par PARDON, ce n'est PAS par beauté du geste, c'est parce que je suis trop FAIBLE et parce que j'ai trop PEUR. Parce que je me suis toujours dit "ce n'est pas un violeur". Mais mon raisonnement ne tient pas, parce que MOI, je suis violée. Par conséquent il est violeur. Et je ne peux pas dire "mais c'est son passé, il a changé !" parce que moi, trois ans après, je suis TOUJOURS violée, TOUJOURS traumatisée, je me sens TOUJOURS mal, alors lui est TOUJOURS violeur. Il n'y a pas d'avant/après avec un viol. Ce n'est pas pardonnable. Je ne vois pas pourquoi lui referait sa vie si je ne sais pas refaire la mienne.
C'est pour ça que je ne ferai jamais d'article là-dessus : je ne trouve pas ça "bien" d'être restée amie avec mon violeur. C'est un bug dans la matrice de mes sentiments et de ma vie qui m'empêche d'aller mieux, en fait. Et je trouve ça terrible. Terrible.
Parfois, on me dit "c'est quand même plus facile que si c'était un inconnu dans la rue" mais finalement, je crois que j'aurais préféré, parce qu'au moins j'aurais pu porter plainte et je ne le verrais plus et je ne serais pas amoureuse de mon violeur, en fait.
Excusez-moi, je crois que je sors du problème de l'article, mais c'est un sujet très d'actualité pour moi parce que je creuse mon souci depuis récemment, et ce que je ne vois n'est pas beau, et je vois à quel point ma vie est en partie détruite, explosée, et après on me dit "c'est beau de faire de la lumière dans ta vie et de pardonner à celui qui a inséré son pénis dans ton vagin sans ta permission". Ce que j'essaie de dire, c'est qu'on ne m'a pas volé mon sandwich. On n'a pas couché avec ma meilleure amie.
On m'a violée.
Arrêtez de tenir des discours comme ça, s'il vous plait. Même si VOUS, ça ne vous choque pas.
Il y a des dizaines de femmes ici qui ont été choquées, secouées par cet article. Je crois qu'il serait plus que bien de nous écouter, parce que ce soit bien que pour une fois, notre "non" ait de la valeur.
Non, on ne veut pas pardonner.
Non, on ne veut pas lire ce genre de choses.
Non, on ne veut pas que notre violeur ait le droit de parole.
Qu'il soit un inconnu, un ami, notre ex-fiancé, il n'a pas le droit au pardon.
Non.
Sauf que le pardon, je trouve ça hors de propos.
D'abord, comme dit avant moi, on ne pardonne pas un meurtrier, on ne pardonne pas un pédophile. Pourquoi pardonner un violeur ? Les femmes ont-elles si peu de valeurs pour que les crime les visant soient pardonnables ? Ce n'est "pas grave" ?
Arrêtez avec vos discours "la lumière dans l'obscurité", "la bôté de l'amour des gens", "stop la haine et la peur". ON N'EST PAS DANS HARRY POTTER, BORDEL ! On est dans la VRAIE VIE et nous sommes VIOLÉES. On va passer TOUTE NOTRE VIE avec ça.
On pardonne pour faire la paix avec le passé. Sauf qu'un viol, ce sera notre présent toute notre vie. On sera accompagnée toute notre vie de la culture du viol qui nous entoure, des gens qui nous touchent sans notre permission alors que ça nous oppresse, de la peur, de la guerre avec notre corps qui ne nous appartient plus. Toute notre vie on aura du mal avec notre sexualité, avec les hommes, avec tout. Je ne vais pas pardonner quelque chose qui va bousiller ma vie entière. Parce que je le vois, je le vois : ça va bousiller ma vie entière et je ne suis sans doute pas la seule.
Les hommes peuvent nous violer, ne pas faire de prison et être pardonnés après. Qu'est-ce que c'est que cette absurdité ? Nous sommes violées, nous devons nous reconstruire avec ça, et après nous devons faire preuve de grââââce et PARDONNER ?
Qu'on pardonne si on veut. C'est la vie de chacune. Mais il n'y a AUCUNE beauté particulière dans le geste parce qu'AUCUNE histoire de viol n'est belle et n'a AUCUN moyen de finir de façon belle. Qu'on me donne des pistes pour m'en sortir, mais qu'on ne me dise pas que pardonner serait l'une d'entre elles.
Je suis toujours amie avec mon violeur. Ma psychologue m'a aidée à me rendre compte à quel point cela me faisait du mal, de rester en contact avec mon bourreau. Et je n'arrive pas à m'en séparer parce que j'ai été trop attachée, parce que la personne qui m'a violée est la même qui m'a demandée en mariage 4 mois auparavant, et je ne sais pas détruire ces sentiments-là. C'est pour ça que je refuse de porter plainte et n'arrive pas à partir. Mais ce n'est PAS par PARDON, ce n'est PAS par beauté du geste, c'est parce que je suis trop FAIBLE et parce que j'ai trop PEUR. Parce que je me suis toujours dit "ce n'est pas un violeur". Mais mon raisonnement ne tient pas, parce que MOI, je suis violée. Par conséquent il est violeur. Et je ne peux pas dire "mais c'est son passé, il a changé !" parce que moi, trois ans après, je suis TOUJOURS violée, TOUJOURS traumatisée, je me sens TOUJOURS mal, alors lui est TOUJOURS violeur. Il n'y a pas d'avant/après avec un viol. Ce n'est pas pardonnable. Je ne vois pas pourquoi lui referait sa vie si je ne sais pas refaire la mienne.
C'est pour ça que je ne ferai jamais d'article là-dessus : je ne trouve pas ça "bien" d'être restée amie avec mon violeur. C'est un bug dans la matrice de mes sentiments et de ma vie qui m'empêche d'aller mieux, en fait. Et je trouve ça terrible. Terrible.
Parfois, on me dit "c'est quand même plus facile que si c'était un inconnu dans la rue" mais finalement, je crois que j'aurais préféré, parce qu'au moins j'aurais pu porter plainte et je ne le verrais plus et je ne serais pas amoureuse de mon violeur, en fait.
Excusez-moi, je crois que je sors du problème de l'article, mais c'est un sujet très d'actualité pour moi parce que je creuse mon souci depuis récemment, et ce que je ne vois n'est pas beau, et je vois à quel point ma vie est en partie détruite, explosée, et après on me dit "c'est beau de faire de la lumière dans ta vie et de pardonner à celui qui a inséré son pénis dans ton vagin sans ta permission". Ce que j'essaie de dire, c'est qu'on ne m'a pas volé mon sandwich. On n'a pas couché avec ma meilleure amie.
On m'a violée.
Arrêtez de tenir des discours comme ça, s'il vous plait. Même si VOUS, ça ne vous choque pas.
Il y a des dizaines de femmes ici qui ont été choquées, secouées par cet article. Je crois qu'il serait plus que bien de nous écouter, parce que ce soit bien que pour une fois, notre "non" ait de la valeur.
Non, on ne veut pas pardonner.
Non, on ne veut pas lire ce genre de choses.
Non, on ne veut pas que notre violeur ait le droit de parole.
Qu'il soit un inconnu, un ami, notre ex-fiancé, il n'a pas le droit au pardon.
Non.