Alors là je me sens obligée d'apporter ma pierre à l'édifice des campagnes merdiques à messages foireux, ignobles et que sais-je, parce que malheureusement, ce point de vue dans une campagne prévention alcool n'est pas nouveau. Et là où ça a été le plus choquant, ce fut au sein d'un ESPE ( "l'École des profs"). Oui, oui, vous avez bien lu, une institution qui forme les Profs. Et qui passe plus de temps à nous montrer que les jeunes sont d'affreux dépravés qui font n'importe quoi et sont en rupture scolaire plutôt que nous apprendre à réellement enseigner.
Bref, je reprends depuis le début. Module de cours à l'ESPE, avec des intervenants du milieu judiciaire et social. On nous diffuse une vidéo (désolée, ai cherché partout, pas trouvée, si je trouve un lien je poste). Cette vidéo de quelques minutes montre une fête d'ados très très arrosée. Un jeune, passablement éméché, entraîne une jeune fille, ivre aussi dans une chambre et commence à la toucher, elle refuse, il insiste, elle le repousse et s'enfuit se réfugier dans les bras d'une copine. Le jeune sort assez furax et va saisir la jeune fille jusque dans les bras de sa copine qui la réconforte. Les filles ont peur, paniquent, et repoussent violemment le jeune homme. Il tombe dans les escaliers, mauvaise chute, et se retrouve grièvement blessé. Ok, voilà ce qu'on nous diffuse.
Eh bien surprise, la suite de la vidéo nous montre les jeunes filles au tribunal en train d'être jugées et un message du genre "avec l'alcool tout peut devenir dramatique". Certes. Nous sommes 4 nanas à quand même relever qu'il y a eu tentative de viol dans l'histoire. PERSONNE n'a relevé, et clou du spectacle, les intervenants ne veulent pas entendre ça, c'est justement un "dommage collatéral" de l'alcool qui montre bien que les jeunes doivent pas picoler. Euuuuh allô camarades futurs profs, il y a eu tentative de viol dans cette histoire, réagissez, on peut pas accepter ce discours, on peut pas accepter, dans une institution de la république, qui forme des enseignants, que l'on nous expose le viol comme un "risque" de soirées arrosées et qu'on blâme autant les femmes, puisque ce sont elles qui, à la fin de la vidéo, se retrouvent jugées... Eh bien, nous avons quitté la salle furieuses, sous les regards méprisants de nos camarades futurs profs et quelques commentaires très insultants... Voilà, ça se passe en France aussi... et dans des lieux où franchement on s'y attend pas...