Une femme vend sa virginité pour 1,2 million d’euros

[Princesse Sarah]

Toutes les féministes ne sont pas d'accord sur la question de la pornographie ou de la prostitution. Moi par exemple je n'aime pas ça, mais parce que je suis asexuelle et donc probablement pas objective. Quant à savoir pourquoi la vente d'un hymen peut atteindre des sommes folles? Par le passé ça ne m'aurait pas surprise. On prêtait des talents surnaturels aux femmes pures, comme approcher les licornes, mais aussi aux hommes, parfois! Dans Hocus Pocus l’être vierge qui rallume la flamme du pendu et ramène des sorcières à la vie est un garçon. En Roumanie, une méthode pour détecter les vampires se faisait avec un puceau assis sur un étalon n'ayant lui-même jamais sailli (censé se cabrer sur les tombes vampiriques).

Le mal ne pouvait rien face à la pureté physique, disait-on, et c'est pourquoi certains hommes espéraient une protection magique des vierges, en dormant près d'elles, comme le vieux roi Salomon, mais parfois aussi, en les violant.

L'identité de banquier de l'acheteur donne à penser qu'il n'a pourtant aucune pensée magique en tête? Pas non plus le fantasme macho de la "compagne qui est bien parce qu'elle n'a connu que moi dans sa vie", il ne semble pas avoir demandé la main de l’intéressée dans la foulée?

Ce genre d'histoire n'est pas nouvelle, quelqu’en soit la raison. Voilà près de dix ans, j'ai lu dans la presse qu'une étudiante lesbienne avait aussi mis sa virginité aux enchères et atteint des sommes faramineuses. Par virginité, elle entendait , avec un homme. Mais comme elle avait une copine (qui ne voyait aucun inconvénient à la "vente"), l’étudiante était -elle vierge à proprement parler? Moi aussi j'en doute.

 

[just_in_case]

@CaraNougat Alors let's agree to disagree

Par contre pour revenir sur la ligne éditoriale de Madmoizelle je trouve vraiment paradoxal qu'on ait trouze millions d'articles sur l'importance du consentement, sur la dénonciation des "zones grises" du consentement, et que la prostitution passe tranquillou. Non mais quand on parle de relations sexuelles auxquelles on cède pour faire plaisir au copain, c'est déjà à questionner, alors quand on est sur la prostitution et le fait d'accepter des relations sexuelles pour de l'argent c'est carrément la zone noire du consentement là non ? ça mérite beaucoup plus d'interrogations que "cool elles font ce qu'elles veulent"

 

[Gabelote]

@CaraNougat perso ça me dérange de dire "oui, c'est un élément qui participer de la culture sexiste, mais si c'est son choix, alors oki doki, y'a rien à redire". Si quelque chose participer de la culture sexiste alors laisser cette chose arriver sans rien dire, c'est laisser cette culture se perpétuer et être légitimée sans aucune voix discordante.
Je suis d'accord avec ton passage sur la désinformation, cela dit.

 

[CaraNougat]

@Gabelote : J'ai tendance à penser que justement faire part de l'information c'est déstabiliser la culture sexiste et donc indirectement participer à la réduction des comportements qu'elle encourage. Empêcher les gens de faire des choix ou les stigmatiser, je ne suis sure ni de l'efficacité que ça a ni de la pertinence de la démarche, alors que nous sommes tous.tes plus ou moins empêtré.e.s à notre façon dans le sexisme et son héritage.

"si c'est son choix, alors okidoki", effectivement, mais si l'information et la manière de voir les choses qu'on porte se démocratisent, les femmes seront surement moins à vouloir ce genre de chose et le changement ne passera pas par une confrontation stérile. Pour illustrer ma pensée, je pense que donner la possibilité et promouvoir des modèles de couples hétéro où la femme est financièrement indépendante est plus pertinent que de jeter des pierres aux femmes au foyer ou les forcer à travailler, quand bien même leur choix s'inscrirait dans une logique sexiste et/ou répond à ce qu'une société patriarcale attendrait. Elle font bien ce qu'elles veulent, et on n'a pas besoin d'exercer une coercition sur elles pour promouvoir et démocratiser d'autres modèles.

 

[Margay]

Je me demande s'il est possible de faire des lois qui protégent les prostitués qui le sont pas par choix, tout en permettant à celles qui le font par choix de continuer. Mais ça me semble impossible en fait, si c'est possible c'est le mieux, mais si c'est impossible à mettre en place, bah il vaut mieux protéger la large majorité qui vis mal la prostitution plutôt que le droit à quelque unes de se prostituer par choix (au détriment des autres du coup)

 

[Gabelote]

@CaraNougat là où je diverge c'est que je trouve qu'il y a une vraie limite à l'information = une information, aussi fiable soit-elle, sera toujours écrasée par une autre information, même peu fiable, si celle-ci est confortée par le système. D'où le besoin d'avoir à un moment ou à un autre des politiques, des lois qui effectivement sont coercitives pour certaines personnes, en vue de protéger la majorité qui est victime sans avoir eu de choix à faire.

 

[CaraNougat]

@Margay : Les lois qui sont sensées protéger les prostituées sont les mêmes qui sont sensées protéger tout le monde. Pour qu'il y ait une spécificité législative liée à leur activité de la même manière qu'on est protégé.e des risques du travail, il faudrait qu'on reconnaisse cette activité comme étant professionnelle d'abord.

@Gabelote : S'agissant des lois, on change de dimension par rapport à mon propos initial qui portait plutôt sur l' implication du féminisme dans la sphère privée.

Mais même en s'attardant sur la législation relative à la prostitution, je ne vois pas ce que la répression a apporté de bon que ce soit pour les femmes contraintes ou celle qui le font par choix. La plupart des problèmes liés à la prostitution sont déjà combattus par des textes relatifs au violences. Le reste du problème, s'agissant des solutions envisageable en droit, ressortent de de la législation sur les étranger.e.s et du système économique. Actuellement ce qu'on fait c'est surtout rendre le phénomène moins visible.
Le fait est que, à mes yeux, ce qui pose problème c'est plus les conditions dans lesquelles ce marché fonctionne principalement (abus sur les personnes) et le cadre dans lequel il a lieu (sexisme ambiant) que ce qu'on y vend à proprement parler (relations sexuelles avec contrepartie monétaire). Et ces problématiques peuvent être abordées séparément à mon avis.

 

[Margay]

Le truc, c'est qu'on observe que les pays qui légalisent la prostitution ne résolvent rien du tout... Et aurait même tendance à augmenter les problème puisque la légalisation de la prostitution normalise l'acte et augmente la demande (cercle vicieux), et avec des demande de plus en plus hard et une concurrence plus rude, etc.
Fin c'est un rapport Suisse sur la question qui indiquait ça, et quand on lit un peu sur l'Allemagne et les Pays Bas, y'a les même problèmes = le traffic d'être humain continue.
Après, s'il y a des exemples de pays qui ont légalisé et résolue le problème (ou diminuer), franchement, je veux bien voir.

 

[Neverland90]

En fait, selon un certain nombre de rapport: le système légal ou le système qui interdit la prostitution ont les mêmes problèmes et ne fonctionnent pas:
Concernant les Pays-Bas:

Les principales critiques adressées à ce type de législation ont trait à la création de deux types de prostituées : les légales et les autres. En effet, si certaines prostituées qui travaillent dans les bordels légaux ont vu leurs conditions de travail s’améliorer, la vaste majorité des prostituées ne se trouvent pas dans ces lieux, qui restent inaccessibles aux femmes qui ne se conforment pas aux obligations de la loi (examens médicaux et permis de travail). Celles qui ne détiennent pas de papiers d’identité en règle leur permettant d’obtenir le permis de travail nécessaire devront aussi se prostituer illégalement. Une étude du Centre international de développement de politiques de migration indique que 80 % des prostituées des Pays-Bas ont été trafiquées et pratiquent donc dans l’illégalité

Concernant le système abolitionniste:

La Suède est actuellement le seul pays au monde à avoir adopté une législation de nature néo-abolitionniste. Ainsi, depuis 1999, en parallèle avec une criminalisation du proxénétisme, une législation qui criminalise les clients mais n’impose aucune sanction aux prostituées y est en vigueur. Cette législation a été accompagnée du développement de services destinés aux femmes qui souhaitent quitter la prostitution : refuges, services de counselling, de formation professionnelle et d’éducation. Une vaste campagne nationale visant à éliminer le trafic sexuel a également été réalisée en 2002-2003.

50Bien qu’il soit trop tôt pour évaluer les effets de cette législation, il semble que la prostitution de rue ait diminué et que le recrutement de nouvelles prostituées se soit arrêté. Toutefois, la principale critique adressée à cette législation est le risque que la prostitution ne se transforme et ne se déplace dans des lieux moins visibles et moins faciles à surveiller par les forces policières. La prostitution ne serait pas éliminée mais simplement déplacée. Les prostituées, quant à elles, vivraient dans des conditions plus difficiles, car elles doivent composer avec une plus grande clandestinité.

Lien: https://journals.openedition.org/ethiquepublique/2078

Le problème est plus complexe et la majorité des victimes des trafiques sexuels même en Suède sont des étrangères. Du coup, la législation doit se faire au niveau de la régularisation des victimes mais avec les dernières lois votées en France (notamment loi anti-immigration), on ne sortira jamais de ce système.

 

[Gabelote]

@CaraNougat : effectivement, on ne parlait pas forcément de la même chose. Le cadre politique auquel je pensais est celui qui doit réprimer le sexisme. Pour le coup je ne place pas du tout mon discours dans une perspective de sphère privée.

 

[Wrath]

Je n'ai pas lu les commentaires précédents et je m'excuse si la discussion est totalement à propos d'autre chose !

Le fait est que moi, je trouve que cette nana a bien raison : on nous rabâche à longueur de journée que le corps des femmes doit appartenir aux femmes, du coup je vois pas en quoi cette nana fait quelque chose de problématique - sa virginité lui appartient, elle a autant le droit de la donner au premier idiot venu qu'à un banquier contre de l'argent, non ? D'autant plus qu'elle semble parfaitement à l'aise avec sa décision.

À mon avis, la sacralisation de la virginité fait beaucoup de mal et doit probablement être à l'origine d'une belle proportion de viols dans le monde...

 

[Kettricken]

@Flowercream-
Sur le fond je suis d'accord avec toi.
Mais pratiquement, ce que j'entends dire par des TdS qui ne se prostituent pas dans la joie e tla bonne humeur, c'est que rendre la prostitutiuon illégale, y compris si seul le client est pénalisé, c'est mettre les TdS en danger.
Qu'il y a un rapport de pouvoir clair entre lea prostitué.e et le client. Et plus les conditions d'excercice sont dangereuses, plus on est dans l'illégalité, plus le client à de pouvoir sur lea TdS.

En vrai, je n'ai aucune idée de ce qu'il faudrait faire.